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14 juillet 2012Un Air de Bossa Nova ... Pour faire chanter les cigales !
5.0 sur 6 - 2 votes
1 : Pas du Tout - 2 : Un Peu - 3 : Moyennement - 4 : Beaucoup - 5 : Passionnement - 6 : A La Folie
Trois premiers morceaux.
Etiqueté par Arnaud :
J’ai découvert Gilberto Gil lors de mon assez long déplacement à Rio de Janeiro en 2006 (atterrissage le lendemain de la victoire de la France contre le Brésil à la coup du monde de foot … Je n’en dirais pas plus 🙂 !). Alors quoi de plus logique que de profiter d’être là-bas pour découvrir les artistes à part de ce sublime pays !
Si j’ai pu ainsi découvrir en Live certains artistes, comme Lenine, Vanessa Da Mata, Marisa Monte, Seu Jorge … Et retrouver Gilberto Gil était un rêve qui me semblait impossible, tant l’homme est rare en France. Mais voilà que le Festival Les Nuits d’Istres a pu m’accorder ce plaisir et, cerise sur le gâteau, à 10 min à pieds de la maison !
Je n’ai pas été déçu : Gil c’est un monstre de musicalité, de bonnes vibrations et de sublimes chansons. Je n’ai pas vu le temps passer et ce sentiment fut aidé par un nombre certains de sourires et de rires brésiliens au milieu du public, me faisant presque retourner sur les plages d’Ipanema.
L’apport des cordes est assez déconcertant et peut probablement décevoir les fanas pur et dur de Musique Populaires Brésiliennes (MPB pour les intimes). En effet le violoncelle, principalement, apporte une dimension jazz pouvant surprendre et apporter une certaine rigueur, voir même une froideur aux morceaux. Personnellement, j’ai plutôt aimé et trouvé enrichissant ce nouveau terrain de jeu Made in Brasil. Mais je confesse que j’ADORE le duo Morelenbaum avec Sakamoto pour ce que je considère comme, probablement, l’un des plus beaux morceaux de Bossa Nova du monde : Que de souvenirs à l’écoute de A day in New York le long de Botafogo !!
Enfin bon, en conclusion, une sacré bonne soirée !
Etiqueté par Ysabel :
Après le départ de Inna Modja qui assurait la première partie de soirée, grands mouvements de techniciens sur la scène des Nuits d’Istres, pour lui donner une nouvelle forme assez originale en «escalier», si je puis dire. Des panneaux de plexi entourent la batterie et beaucoup d’instruments prennent place, devant un public assez impatient.
Mais l’attente est de courte durée et les musiciens s’installent sur fond de blues. Puis Gilberto Gil fait son entrée sous les bravos du public, avec une bien belle allure pour ce jeune homme qui porte à merveille ses 70 printemps … Et un fringant pantalon blanc !!
Aux premières notes, sa voix juste parfaite s’élève vers les étoiles istréennes, accompagnée du son de cloche mat du percussionniste et des cordes : C’est superbe et on se rend compte à quel point son talent n’a pas bougé d’un pouce. On est à la fois bercé et porté par ces rythmes venus tout droit du Brésil. Décollage immédiat pour un ailleurs couleur de Bossa, avec nos corps qui se mettent à onduler quoi qu’on fasse … Et comment résister ?!!
A chaque morceau, il laisse la part belle aux musiciens qui l’accompagnent. Il semble y prendre un immense plaisir. Et ce n’est pas le seul. Les visages ravis dans le public en disent long sur l’esprit de partage qui règne sur le Pavillon Grignan. Mon voisin me parle même du merveilleux souvenir qu’il a de son passage à Martigues l’été dernier, avec un concert mémorable donné sur l’eau. Et Gilberto Gil y fait allusion quand il nous souhaite le bon soir et nous fait partager le plaisir qu’il a d’être à nouveau dans notre belle région et surtout en cette date du 14 Juillet !
Depuis les gradins, je distingue trois gamins quasi perchés sur la scène qui paraissent aux anges. Mais je suis un peu étonnée par le public de la fosse qui est bien moins dansant que ce à quoi je m’attendais … J’espère que cela va changer, parce que c’est inimaginable d’écouter cette musique sans être possédé par l’esprit de la danse selon moi ! Sur scène, l’ambiance est à la fois studieuse et festive. Tout se déroule avec une incroyable évidence, mêlée à une complicité de folie.
Le percussionniste sort un Berimbau, drôle d’instrument à corde brésilien qui produit un son magnifique. C’est tout un voyage de l’écouter, de le regarder changer d’instrument et mon compagnon brésilien de droite connait juste toutes les chansons par cœur … Ça rajoute encore au plaisir que je ressens ce soir. Et quand la Bossa se fait douce, c’est du miel à mes oreilles. Puis la guitare repart dans un tourbillon et un déchainement de cordes fabuleux et c’est un fort beau sourire qui répond à nos cris de joie.
A chaque morceau, on change d’univers et c’est fantastique de parvenir à cette richesse musicale. Quand la douceur de la guitare reprend ses droits et que Gilberto Gil chante en jouant seul, nous avons droit à un véritable morceau d’amoureux, qui donne aux filles l’irrésistible envie de se blottir dans les bras de l’homme qu’elles aiment pour danser tout doucement. Une musique de rêve jouée par des musiciens de rêve, avec pour seule envie celle de fermer les yeux pour se laisser porter.
Le fabuleux voyage musical prend par moment un petit côté jazzy et sautillant. On se met à chanter, même si l’on ne parle pas un mot de portugais (sauf pour ce qui est de mon fameux voisin bien sûr !!) et l’ambiance devient vraiment géniale. Gilberto Gil taquine un peu son fils (qui l’accompagne à la guitare). Il sifflote et le voyage continue … Nous planons à un mètre du sol et nous ne sommes plus du tout à Istres !!
Reprise d’une chanson d’Antonio Carlos Jobim (je suis novice, mais il me semble que c’est de la Bossa) : Outra Vez. Musique qui appelle à la rêverie encore une fois. Puis Lamento Sertanejo, où il s’accompagne de sa guitare, seul avec le violoncelle. Un chant qui flirte avec les onomatopées. Un magnifique duo musical d’une douceur et d’une beauté magiques. Une poésie infinie habite cette interprétation, qui se termine par un cri lancé vers le ciel étoilé.
Quand tout le monde est de retour, la musique change de nouveau. Très orchestrée et élaborée, avec un Gilberto Gil qui donne de la voix. Beaucoup de violon et une richesse musicale vraiment incroyable. Le percussionniste, véritable illustration de l’homme orchestre, tient sa baguette d’une main et frappe de l’autre un grand tambourin plat disposé entre ses jambes. Puis nous prenons un nouveau virage à 180°, avec «Une chanson à Jimmy Hendrix». Très amusant de l’entendre chanter Up From The Skyes en anglais, avec un arrangement toujours aussi parfait.
Gilberto Gil nous a déjà interprété plus d’une douzaine de morceaux et pourtant il ne semble pas avoir bougé d’un pouce, toujours paisiblement assis sous sa douche de lumière (et en tong, s’il vous plait !!). On attaque sur Tres Palabras et on est hélas obligé de subir le bruyant départ de certaines personnes, qui ne s’inquiètent aucunement de la gêne occasionnée (j’espère au moins que ce n’est pas juste pour aller se désaltérer à la buvette !). Mais cela n’empêche pas la fête de continuer et Panis Et Circences nous offre un début tout en douceur, comme pour tromper l’ennemi, qui éclate ensuite en feu d’artifice (et c’est bien le jour idéal pour ça !) avec un public qui frappe dans ses mains avec bonheur pour accompagner cette magnifique chanson aux contrastes superbes.
«Quelqu’un m’a dit que des musiciens n’aiment pas la Marseillaise à cause des paroles qui parlent de violence … Mais il faut l’aimer !» Une drôle d’introduction à Oriente, avec beaucoup de percussions et des cordes bondissantes. Un rythme très haché et changeant. Une musique excessivement moderne et agréablement inattendue. Gilberto Gil passe au Cabaça, en jouant debout sur le côté de la scène. Le son est parfait, jusque dans la perception des nuances et il termine par un cri digne d’un indien Cherokee, lancé vers les étoiles.
Alors là, si on ne danse pas maintenant, on ne dansera jamais !! (Et comme il fait un froid de canard avec le vent qui s’est levé … C’est vraiment le moment). On est gagné par de petites fourmis qui nous titillent les gambettes. Le violoniste se fait méga plaisir, au point de pousser de petits cris de joie ! Et nous, on chante (je ne sais pas quoi, mais je chante aussi !), accompagné par quelques accords de guitare et un rythme qui semble un peu plus africain … Mais toujours en portugais. C’est dansant comme pas possible et la fosse s’y met (il est temps, puisque c’est la fin de ce set), même si je suis déçue dans l’ensemble par l’ambiance que j’aurais imaginé beaucoup plus festive avec un tel artiste … Qui terminera en nous envoyant un «Merci ! Vive la France le 14 Juillet !!»
La nuit est bien entamée ?!! Qu’à cela ne tienne, nous aurons quand même des rappels (On va se gêner !) Et on les commence même par un long morceau musical, avec tambourin … Une petite merveille ! Puis ils se regardent tous pour ce qui ressemble à une impro. Une bien belle bossa, rapide et entrainante. Au point que j’en sautille sur ma chaise et que ça tape des pieds derrière moi. Alors, même si nous sommes moins nombreux en cette fin de soirée, on en est pas moins motivés 😉 !! Gilberto Gil crie le nom de ses musiciens, pour les encourager à se lâcher avec lui et c’est vraiment trop bon. Et au moment de nous quitter, il nous envoie des baisers et une promesse … «A tout à l’heure …»
Site Officiel : http://www.gilbertogil.com.br
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