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24 mai 2012Un show merveilleux, alliant musique mature et visuel parfait.
6.0 sur 6 - 2 votes
1 : Pas du Tout - 2 : Un Peu - 3 : Moyennement - 4 : Beaucoup - 5 : Passionnement - 6 : A La Folie
Librement dans la salle ! Concert extrêmement peu lumineux, pour la création d’une ambiance toute particulière (et parfaitement réussie). Il va de soit qu’il faut se retrancher dans les extrêmes du boîtier et privilégier les focales fixes ouvrant à 1,4 pour chopper les quelques photons.
Etiqueté par Arnaud :
Coup de coeur mémorable de l’année 2011, c’est avec un énorme plaisir que l’on accepte l’invitation de Loesha pour ce concert de fin de résidence. L’heure n’est pas simple, 18h30, et il a fallu ruser pour arriver à 18h55 au moment même où les lumières s’éteignent (à tel point qu’une personne est encore dehors à finir sa clope sans se rendre compte que ça commençait !)
Il fait une nuit noire, pas simple de choper l’appareil et d’y mettre l’objectif pressenti, mais déjà la musique me pénètre !
Ce qui me frappe très rapidement, c’est la maturité du groupe : musique conceptuelle (attention, ne pas traduire par chiante mais juste par passionnante car réfléchie) avec une mise en scène et en lumière juste parfaite ! Hasard du calendrier, je crois revivre à quelques jours près un concert de Steven Wilson, artiste qui apporte une énorme attention à tous les détails et à l’univers musical pas si éloigné que ça.
Pour parler de cette musique, je dirais que c’est du Jesus Is My Girlfriend (les deux filles sont amies … comme par hasard) avec un brin de progressif en plus et un brin de punk en moins … et encore par moment quand on ferme les yeux, on croit entendre Johanna.
C’est juste la musique idéale à mes yeux, celle qui me fait le plus vibrer en ce moment. L’écoute de l’album me faisant d’ailleurs revivre ce moment unique de ce soir (putain que le titre 3 est magique !!!!!!!) et me démontrant à tel point tout est hyper pensé.
Il n’y avait pas foule dans la salle :
En sortant de la salle, après quelques mots timides (la com c’est pas mon truc, heureusement qu’Ysa est là) à une Loesha hyper accessible et en nage, je n’avais qu’une envie : vite les revoir, si possible avec plus de lumière … Quoi que non, m’en fout de faire des photos moyennes, ce groupe mérite largement mes oreilles et ma pleine attention !
Etiqueté par Ysabel :
Soirée spéciale à L’Akwaba, pour marquer la fin d’une résidence de quatre jours que Phosphène a partagé avec ce lieu ô combien convivial. C’est donc un moment particulier que nous avons la chance de partager avec eux … Plus qu’un concert, nous allons être les spectateurs d’un véritable spectacle conceptuel, qui va nous embarquer dans ce monde onirique si particulier qui est le leur et que je vais essayer de vous conter.
Ils vont commencer dans un nuage de fumée et les vibrations d’un soir d’orage. La silhouette de Loesha se dessine en ombre chinoise, marteau à feutrine rouge en main, levé sur son drum comme si elle se trouvait au dessus d’un chaudron, préparant une alchimie musicale sombre et envoutante. Les battements d’un cœur semblent se mêler à un champ électromagnétique …
Un soupçon de luminosité éclaire à présent la scène. On est dans la pénombre avec une prêtresse indienne qui tient un bâton sacré à la main. Elle est toujours seule. Je suis absolument médusée, comme hypnotisée par la scène. On ne peut que retenir son souffle face à ce spectacle. Puis les musiciens prennent place dans quelques rayons de lune. Tout semble irréel quand la guitare commence, avec un son très pur et toujours ce pouls qui bat. De superbes jeux de lumières balayent le mur de fond et le reflet de Loesha.
La musique est fabuleuse (il y a presque du Steven Wilson là dedans) et nous sommes toujours plongés dans le noir, avec seulement sa voix qui se détache, mi complainte, mi balade. Elle semble diriger un bateau dans la tempête, cultivant le fantasmagorique avec délectation. Un coup frappé sur le sol et une poussière d’étoile apparaît…
Les musiciens semblent apparaître ou disparaître selon leurs participations musicales, pendant que notre guide nous emmène dans la forêt de Brocéliande. Puis sa voix monte en puissance et les riffs des guitares l’accompagne jusqu’à ce que la fureur sorte d’elle et des instruments. C’est alors que son corps semble se mettre à vibrer sous ces rafales. On passe de la nuit à l’éclatante lumière des leds qui nous éblouissent. Puis elle reprend sa place face au tambour, levant le bras très haut avant de marteler chaque coup. Un côté ethnique ressort à nouveau pleinement de ce jeu scénique, à la fois minimaliste et totalement occupé par la présence incroyable de Loesha. Et tout explose de nouveau, avec l’écho de sa voix qui empli l’espace de façon magique.
Tous est fait de nuance et de subtil jeux avec les rythmes. Juste après la fureur, elle chochotte et ondule son corps, avec cette voix juste parlée qui donne une musicalité unique. On se croirait dans un film en assistant au déroulement de ce conte qui semble se terminer tout en douceur … Mais ce n’était qu’un leurre et la musique vient vous cueillir avant de vous scotcher au mur ! Loesha termine en se laissant tomber sur les genoux, le long de son micro. La musique continue comme si rien ne s’était passé, comme si j’avais rêvé cette fureur. La musique semble faussement douce, prenant rapidement possession de nous en devenant étourdissante et enivrante.
Courte trêve au xylophone, avec toujours le côté doux et presque enfantin de cet instrument au son si particulier. Les guitares reprennent sa mélodie. On est dans un film de Tim Burton à présent. A chaque morceau, un tableau et à chaque tableau, une scène qui peut vous planter un décor totalement différent. On est complètement déboussolé. Les guitares et la batterie dégagent beaucoup de puissance et d’un coup, Loesha attrape une flûte traversière … Détonnant et fabuleux.
Les musiciens, si «sages» depuis le début, sont eux aussi gagnés par cette vague de puissance qui emporte leurs corps au passage et ils deviennent aussi mobiles que nous sommes immobiles devant ce spectacle. Petites bulles de lumières et clochettes pour une musique à la CocoRosie. Elle semble jouer avec tout cela, sourire aux lèvres comme un espiègle faune, soufflant et murmurant je ne sais quoi à je ne sais quel esprit pour terminer en mettant fin à tout cela d’un seul geste.
Le rouge, les éclairs, le tambour sont de retour. Le micro se transforme en mégaphone, avec une totale maîtrise de ce gros son. Elle jette ses marteaux de drum pour avancer, micro couché devant elle, proche de la transe. Ses cheveux volent dans tous les sens et elle réapparait dans le feu, armée d’un tambourin. Tous semblent se détacher sur ce fond de lumière et de rouge, leurs ombres dansant avec celles des flammes. La danse est à la fois inspiration et possession. Elle brandit sa flûte comme le ferait une guerrière, sombre au milieu des cymbales et sa voix fait une remontée fulgurante et vertigineuse. Les vibrations sont telles que sens je le bras du fauteuil bouger à côté de moi comme un serpent.
Pour le final, mise en place dans la pénombre. Une dernière rupture dans le rythme. Un dernier vent de chaud et froid qui souffle sur nous. Retour du xylophone et des cordes brutes au son pur. Silence. Une ballade aux sonorités folks au départ, qui devient de plus en plus musclée. La musique est subtile, surprenante, recherchée, inventive et elle nous prend une dernière fois à contre-pied. Le public (pas assez nombreux à mon goût et c’est vraiment du gâchis !) ne résiste pas à danser sur place. Loesha reprend possession de l’espace, avec ces derniers mots : «L’essentiel …. (le halo de lumière disparait) … est invisible».
Ils nous saluent en nage, avec cette drôle d’expression sur leur visage … Comme en difficulté pour atterrir. Ils remercient vraiment tout le monde (je pense que personne n’a été oublié) et la musique d’ambiance reprend, l’écran de scène laissant place au P à l’oeil de serpent de Phosphène.
Site Officiel : http://www.phosphene.fr
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