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13 octobre 2017Une Femme Affranchie ...
4.3 sur 6 - 2 votes
1 : Pas du Tout - 2 : Un Peu - 3 : Moyennement - 4 : Beaucoup - 5 : Passionnement - 6 : A La Folie
Librement dans la salle, en faisant énormément attention de ne pas déranger le public.
Etiqueté par Arnaud :
Être la « fille de », c’est une sacrée expérience et il faut être mentalement armé. Quand en plus on est la fille de Dee Dee Bridgewater, c’est un avantage et probablement aussi un inconvénient, quand on veut évoluer dans le monde du Jazz. Mais China Moses ne semble pas en pâtir et elle trace tranquillement, mais certainement, son sillon. La voir était l’un de mes doux souhaits; je l’avais déjà raté au Cargo de Nuit il y a quelques mois. Alors ce soir, tous les astres sont bien alignés pour cette rencontre tant attendue.
Le concert commence par son groupe qui s’installe et semble presque faire un petit bœuf entre potes. Que des mecs qui savent jouer et qui, techniquement, démontrent des qualités certaines. Ça groove et ça jazze drôlement bien. Tant et si bien que ça en ferait presque oublier qu’il manque la leader de ce quintet ! Et enfin, la voilà qui les rejoint après quelques minutes de musique : tout sourire, décontractée au possible avec son IPhone qui nous filme, comme si c’est à elle d’avoir de beaux souvenirs de la soirée et pas à nous !
Une fois en place, elle commence son chant. Et là, mes amis, c’est une sirène afro-américaine qui possède la scène, comme seule ce pays sait en sortir de ses entrailles ! Un groove et un timbre de voix qui trahissent une vie pleine. Une envie de bonheur qui nous éclate aux oreilles. ET par dessus tout, on ressent toutes les plus belles vibrations qu’il est possible de donner à son public.
Le public est d’ailleurs connaisseur et est venu en nombre ce soir. On peut dire que c’est quasi complet et, pendant tout le concert, ce public averti saura quand applaudir : ici un superbe solo de saxo, là un solo de batterie, ou encore une énorme envolé lyrique.
Ce soir, c’est la version jazz de Lunettes noires pour nuits blanches : on déambule tard dans la nuit, dans la vie d’une femme, parfois un peu ivre, parfois qui coure après sa propre vie, ou parfois qui est comme déconnectée de la réalité. Ces contes nocturnes (Nightintales en anglais, du nom de l’album) racontent un peu de la vie de chacun et on sort de ce concert un peu different que l’on est arrivé … China Moses nous a partagé ses joies, ,ses angoisses et loin de nous charger de ses valises, elle nous aide au contraire à mieux accepter les notres !
Alors moi je dis que c’est une soirée qui devrait être remboursée par la Sécurité Sociale ! Parce qu’avec elle, on économise au moins 2 séances de psy 🙂
Etiqueté par Ysabel :
Pour moi, China Moses c’est tout d’abord un nom. Ou plutôt deux noms, qui font d’elle l’héritière de parents légendaires, qui ne sont rien de moins que l’incontournable chanteuse de Jazz Dee Dee Bridgewater et le tout aussi connu metteur en scène américain Gilbert Moses. Mais cette noble lignée mise à part, je dois avouer que je ne connais pas plus que ça ses chansons et que je n’ai pas non plus vraiment suivi sa carrière d’artiste. Alors il me faut réparer cette erreur au plus vite et combler cette lacune musicale au plus tôt.Nous voici donc partis à sa rencontre dans le bel écrin qu’est le Théâtre des Salins. Nous sommes fins prêts. Tout comme le sont ses quatre musiciens, déjà en place. De charmants blacks barbus, aux allures branchées de Dudes new-yorkais. Chacun à sa place. Un exemplaire de son nouvel album posé contre un retour, en devant de scène… Démarrage tout en douceur qui donne lieu à de petites exclamations de bonheur dans la salle. Avec cette amusante sensation d’assister à un bœuf entre musicos – en tous cas pour mes oreilles de néophyte – dans une ambiance des plus détendues. Puis Lady China Moses entre en scène, tout en nous filmant et en filmant ses musiciens en train de jouer, avec son téléphone portable. Du jamais vu pour moi jusqu’à présent, mais hyper sympa comme entrée en matière. Super décontractée la Miss et sexy avec ça, chaussée de ses longues bottes et arborant un superbe manteau zébré.
Elle prend des nouvelles de nous. Présente son dernier album, fait de rencontres et d’histoires … Nightintales, littéralement « nuits en contes ». Plein d’histoires donc, comme cette première qui va nous parler d’une femme qui a juste envie de ne rien faire … Chantée de sa superbe voix avec laquelle elle sait jouer à merveille. Maturité, maestria et maitrise étant clairement les maîtres mots de la soirée. Sans oublier le pétillant de sa personnalité débordante d’une joie de vivre plus que communicative. Elle profite d’ailleurs de la fin de ce premier morceau pour déjà nous présenter, en toute simplicité, ses compagnons de jeux, tous londoniens excepté Tiss Rodriguez – à la batterie – qui est un espagnol exilé à Paris nous dit-elle.
Le plaisir qu’elle prend à être sur scène est incroyablement communicatif et elle est d’une décontraction vraiment amusante, nous demandant qui est prêt à reconnaitre qu’il est téléphone addict ?! Elle, déjà (on avait remarqué à son entrée 😉 !). Ce qui l’amène à nous rappeler qu’il ne faut pas oublier de se connecter avec les gens, pour ne pas devenir totalement déconnecté – à méditer mes amis – nous interprétant tout de même le titre Disconnected elle-même connectée à son iPad … Vous me suivez 😛 ?!! Plus sérieusement, un morceau que je qualifierais de moins Blues que le premier. Plus Broadway en quelque sorte. Mais qui tourne malgré tout à la grand messe, quand le jeu de basse de Neil Charles prend la main pour mener la danse.
Elle nous raconte ensuite qu’elle habite à côté d’Aix, qui bénéficie – selon elle – d’une autre eau qu’ailleurs en France : le rosé ! Levant même son verre pour illustrer la chose. Nous demandant de nous rappeler de notre premier baisé et de l’ivresse de l’amour, qu’elle nous interprète encore une fois avec beaucoup d’humour. Mimant jusque dans sa voix l’état d’ébriété avancé de cette Hungover – gueule de bois -de l’amour.
« J’adore cette petite ambiance sensuelle que nous avons ce soir… » toute à fait propice au partage du dernier morceau de son nouvel album, dit album composé en seulement cinq jours. Dernier et seul morceau qui ne parle ni d’alcool, ni de mec, ni d’ivresse : « Qui ne parle pas de moi en fait ! » Mais qui raconte plutôt le désarroi d’une femme sublime qui doit endurer les préjugés inhérent à sa grande beauté. Comme quoi on peut être magnifique et pourtant trouver la vie difficile. Jusqu’au point de rupture qui se présente à vous, au moment de faire le choix ou non d’être libre. Et nous voilà parti pour un Breaking Point qui s’avère être une nouvelle véritable démonstration vocale. Sans oublier le fabuleux solo de tous les diables de Ashley Henri et de son piano, qui va lui valoir un tonnerre d’applaudissements et même un gros câlin de China Moses. Suivi par la même virtuosité de la part de James Gardiner-Bateman et de son saxophone, qui aura le même effet sur le public (mais qui ne lui vaudra pas de gros poutou ! Moi je dis qu’il y a un peu de favoritisme tout de même).
C’est effectivement une ambiance sensuelle à laquelle nous avons droit ce soir. Elle assise son son tabouret haut, accoudée au piano. Sa voix comme un murmure appuyé et pénétrant, toute en souffle et en nuances. Puis elle enchaine avec un morceau qui ne figure pas sur son album, parce qu’arrivé en cours de route, un peu plus tard sur la tournée. Une chanson dans le cœur de actualité, qu’elle tient à nous expliquer : « Je suis américaine. Fière de mon pays. Fière d’être une noire américaine, même si je ne suis pas tout à fait d’accord avec son administration ». Et ces temps-ci, elle a comme beaucoup le sentiment qu’on ne peut pas changer les choses seul … Mais c’est pourtant possible. Parce que chaque individu a beaucoup de pouvoir. Et si on donne certains pouvoirs négatifs aux uns, on peut toujours répliquer avec son positif. Chacun à son niveau. Vaste sujet qui lui inspire un My Part Of Town empli d’une folle énergie et émaillé d’une superbe partition du piano, qu’elle ponctue avec des cris de joie, tout en s’éventant de son foulard devant un public ravi. Le tout suivi d’un tout aussi remarquable duo basse-batterie, légèrement habillé au saxo … Elle qui les filme. C’est clair : elle s’éclate, tout simplement.
« Est-ce que vous êtes prêts ?! [cris] Ça, j’adore ! Vous savez pas pourquoi, mais vous êtes prêts ! » Elle prend définitivement son pied ce soir, comme elle nous l’avoue. Et c’est réciproque. Alors dans ce méli-mélo d’histoires vraies, d’histoires fausses … Celle qui va suivre est vraie et elle démarre même sur une sorte de chorégraphie charleston – gageure à danser sur des talons aussi hauts – pour accompagner le jeu du « Follow Mister James ! » Jeu compliqué s’il en est, puisque personne jusqu’à présent n’en a dépassé le niveau 20. Donc attention les gas : on joue pour tous le Sud de la France ! Et elle a tellement d’espoir en nous qu’elle nous fait commencer au niveau 5. « Vous vous sentez bien ? Mais vous êtes pas assez forts ! » Oh la pression !! Niveau 8 Gagné, alors on saute direct au niveau 14. Dur à suivre le Boss. On a beau y mettre tout notre cœur pour rechanter ses digressions, c’est chaud patate. Même si elle nous encourage, le pouce levé. Bon, niveau 14 certifié. On essaye donc le 15 … sur lequel nous allons perdre lamentablement 😉
« Y-a-t’il des personnes célibataires ?! Ah tu es là ! » Les homme vont alors devoir sonner comme le baryton de James et nous, les femmes, on est forcément obligées de répondre à un homme qui sait faire ça 😛 Alors on rentre avec lui le soir et il fait un truc à ton corps, comme à une grosse caisse – oui, oui, elle s’égare un peu là les filles ! – et, le lendemain, c’est comme une contrebasse quant il te caresse nous dit-elle. Et si on sait faire tout ça ensemble, on réussit même à se marier « Jugez pas ! » … Bref, après cette intro complètement déjantée, elle nous offre des rythmes tout aussi fous, qui s’alanguissent et s’accélèrent alternativement … Comme l’amour quoi.
Nous voilà ainsi arrivés à la dernière, après un Set qu’on a pas vu passer. On se lève alors pour taper dans les mains et chanter à tue tête, pour cette fin toute en communion avec le public. Les garçons sur scène qui chantent rien que pour nous et elle qui se fait chanteuse lyrique. Sans oublier la belle reprise pour « danser encore un tout petit peu » avant de se quitter. Reprise de James … mais on ne joue plus hein ! Enfin si, mais seulement lui avec le batteur. Elle terminant en balançant sa voix et son bras en l’air, avant une dernière présentation de ses compagnons de jeu et 1000 remerciements. Ne nous laissant cependant pas partir sans une dernière reprise, sous la bonne garde de ses musiciens…
Site Officiel : http://chinamoses.com
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