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07 décembre 2015Jazz, Rock ... Et Melody !
4.3 sur 6 - 2 votes
1 : Pas du Tout - 2 : Un Peu - 3 : Moyennement - 4 : Beaucoup - 5 : Passionnement - 6 : A La Folie
Trois morceaux en étant à la console, à grosso modo 20m de la scène.
Etiqueté par Arnaud :
Un concert dans le Théâtre La Colonne à Miramas ? Chouette !! J’adore cette petite salle à l’ambiance assez particulière et j’en garde un super souvenir d’un Live de Dionysos ! Alors, si en plus cette soirée a pour objet la présence de Melody Gardot, ça ne peut être que définitivement l’assurance d’un moment particulier !
C’est entourée d’un groupe assez fourni, avec clavier – cuivres – batterie – guitare et basses, que la diva vient prendre place au centre de la scène. Un borsalino pour le Jazz, un pantalon de cuir pour le Rock, Melody vient définitivement brouiller les pistes, pour notre plus grand plaisir. Elle naviguera d’ailleurs toute la soirée au travers des genres, sachant nous amadouer de sa voix de velours, pour ensuite mieux nous haranguer entre deux morceaux, tout en réussissant à nous envoyer des accords fracassants à la guitare ou à nous amener à flotter, par le biais de son jeu au piano.
Toute aussi insupportable dans son rôle de diva quasi capricieuse, qu’ultra attirante dans celui de la blonde fatale, Melody Gardot perturbe, dans le bon sens du terme ! Mais qui se cache donc sous ces multiples visages ? Nous ne le saurons probablement jamais, la demoiselle étant trop intelligente pour se dévoiler réellement. Et si cette façon de brouiller les pistes étaient uniquement là pour que l’on ne s’intéresse qu’à sa musique ?! Une manière de dire : « Oubliez-moi, mais écoutez moi ! » Et bien c’est ce que j’ai fait avec plaisir pendant plus d’une heure trente.
Etiqueté par Ysabel :
Le Théâtre La Colonne … Un nouveau lieu musical que je découvre ce soir, mais dans une ambiance très très brumeuse … Mise en place dans le Frog le plus complet donc, qui gagne même les couloirs, et des lumières bleues de chez bleu !! Ceci étant, cela ne m’empêche pas d’apprécier cette très belle salle : briques modernes et lourds rideaux de velours … Joli endroit, vraiment.
Accordage du saxo sur fond de Michael Jackson (pourquoi pas). Petite annonce standard concernant les portables et les photos. Et voilà que la belle Melody Gardot entre en scène, toute de noir vêtue, y compris chapeau et lunettes. Portant également des bottines à talons aiguilles vertigineux, que je lui découvre lorsqu’elle recule un peu. La musique commence … Et croyez-moi si vous voulez, mais je sors les bouchons ! (et deux dames à côté de moi lâchent même le premier rang pour s’éloigner un peu). La vache : bien que ce soit en mode Free Jazz, ça envoie les pieds !
Côté voix, que dire sinon qu’elle est magnifique. Non, c’est n’est bien sûr pas un scoop, mais oui, elle est vraiment très très belle. Et absolument maitrisée en plus. Prenant place dans une scénographie élégante et simple, avec entre autre les cuivres qui oscillent en chœur de droite à gauche, dans le même mouvement … J’adore 😉 Quel groove ! Et en parfait accord avec une Miss très hollywoodienne dans ses attitudes.
Elle nous dit bonjour et se présente dans un français juste impeccable. Puis elle a une question pour les hommes : à quand remonte leur dernière balade dans la rue, leur dernière rencontre d’une jolie dame … Avec laquelle pourtant rien ne sera possible, parce qu’elle fume ou qu’elle est trop sexy. Et bien, à ces hommes, elle rappelle que c’est un droit des femmes de faire et d’être ce que bon leur semble. Que, en résumer, ce ne sont pas pas toutes des putes pour autant ! Bon, son histoire est un peu space, certes, et elle se complique en passant vers l’anglais, pour ensuite glisser sur un Same To You accompagné de soubresauts de hanches, à la fois hyper sexy et impeccablement élégants. C’est une sirène en fait. Mais avec de jolies jambes, qui marchent sur place dans une rue imaginaire. Forcément, elle joue sur la théâtralisation qui va si bien au Jazz. Et, avec sa plastique parfaite, elle est juste royale dans ce rôle, allant jusqu’à nous envoyer de petits baisers à la fin de la chanson.
Reprise sur une musique lente et envoûtante, pour accompagner une voix qui l’est tout autant. Mais cette fois, avec She Don’t Know, on est plus dans l’ambiance d’un romain noir ou d’un polar, vous savez, quand le gangster beau gosse voit pour la première fois la belle chanteuse en robe lamée qui chante dans le bar, accoudée au piano … Joli solo de saxo. Par contre, toujours autant de fumée, voire même plus. Enfin une peu trop à mon goût. A moins que ce ne soit pour faire plus dans le style : bar interlope 😉 Avec, en prime, le rire machiavélique de son guitariste.
Puis elle passe au piano (et oui, elle sait tout faire en plus !), tout en nous parlant de Charles Mingus, de qui elle a appris qu’il faut laisser parler l’instrument tout en restant élégante, avec ce qu’il faut de brutalité musicale et de liberté. Elle soulève alors son feutre, dégageant ainsi sa chevelure blonde, tout en écoutant quasi religieusement le solo de contrebasse d’Edwin Livingstone … Bon, perso, j’ai un petit souci avec les solos successifs si chers aux musiciens de Jazz. Mais il faut reconnaitre que celui-ci, mi cordes pincées, mi jeu à l’archet, est somptueux, sombre et puissant à la fois. En plus, j’adore vraiment cet instrument. Alors quand les autres entrent dans la danse, cette noirceur prend alors des allures de majesté. Avec un incroyable virtuose qui souffle dans deux saxos en même temps (je ne savais même pas que c’était possible), pour un résultat atonique à souhait et fort spécial pour tout dire. Mais il semble, au final, que tout cela ne soit que l’intro de March For Mingus, qui va prendre toute sa dimension avec un chant d’onomatopées … Pour un morceau très space à mes oreilles et pourtant pas déplaisant du tout.
On enchaine tout en douceur, avec un petit côté presque gospel, mais très revisité et modernisé, dans une lumière de soleil couchant, dont les rayons l’effleurent, et accompagné par les sifflets de Devin Greenwood. Je remarque alors que quand elle joue, elle semble oublier par moment que nous sommes là, dans la salle. Puis, l’instant d’après, elle nous retrouve. C’est captivant.
Les musiciens viennent ensuite se placer tout devant et la diva nous explique cette fois que, parfois, la musique, la poésie, arrivent après un gros bordel. Comme ce jour là, près du Café de Flore et après un réveil à 15h … Des enfants qui rient dehors. De la musique Jazz qu’on entend par la fenêtre, jouée depuis la rue. Alors on descend pour leur demander de chanter avec eux : « I’m a singer. You’re amazing ! » … Mais toute nue !! Oui Oui 😉 Alors je ne sais pas si l’histoire est vrai, mais si c’est le cas, ils n’ont pas dû être déçus et surtout :j’imagine qu’ils s’en souviennent encore ! Elle nous chante alors Les Etoiles en français, accompagnée au cajón et à la râpe. Ambiance Caf’Conç, avec petit guéridon et verre à pied rouge. Tout y est.
Et puis elle veut voir les gens, les visages. S’intéresse à un couple : « Vous êtes ensemble ? Mariés ? Non ?! Pourquoi ? » Alors il faut faire un bisou et même sortir la bague. Mais surtout, il faut bien garder la dame, sinon elle va aller avec le gas d’à côté 😉 D’ailleurs, pour en venir à sa propre vie, la belle Melody déclare chercher un mec, mais seulement s’il a un travail. Et son idée de l’amour ? Si on a quelqu’un qu’on aime, il faut le lui dire et surtout profiter du temps qu’on a … Tout cela est très romantique, tout comme Our Love Is Easy. Lumières tamisées. Elle assisse sur son guéridon. Le son magique d’un grand saxo. Et elle qui s’évente de son chapeau en l’écoutant.
Ils restent ensuite en petit comité. Elle, Charles Staab et Mitchell Long, pour continuer dans l‘intimiste et le romantique sans doute. Très romance américaine même. A la Sinatra. Voilà qui va ravir les amoureux. « Vous voulez chanter avec moi ? » Elle propose pour ce faire un échange guitare contre verre. Nous prévenant qu’on va tous y passer un par un et qu’on a donc intérêt à prévoir une bonne heure… Jusqu’à ce qu’une soprano, dans la salle, se lance avec elle ! Tout cela est fait avec beaucoup d’humour et de naturel. Juste parce que les vieux théâtres ont une âme. Qu’il faut garder l’esprit ouvert. Et chanter avec son cœur. C’est ainsi que nous nous retournons dans un dernier bien joli Blues… Alors, non contents de chanter, on frappe aussi dans nos mains. Jusqu’à ce qu’elle nous chochotte « Merci mille fois » et qu’elle nous salue.
Le rappel, lui, sera beaucoup plus Funky ! Avec Messieurs les cuivres qui viennent nous faire lever et frapper encore une fois dans nos mains. Puis ils regagnent leur place en jouant à tue tête pour le retour de Madame Gardot, qui ondule son corps une dernière fois pour nous. Un dernier morceau de la mort qui tue … Ou plutôt jusqu’à ce que mort s’en suive je dirais. Chacun y allant de son solo. Mais bon, comme c’est le dernier et qu’il n’y en aura eu qu’un seul comme ça, je ne dis rien 😉 Si ce n’est que ce concert aura vraiment été à la fois un exercice de talent et de charme.
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