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30 avril 2016

Un grand Marquis au Petit Duc ...

Evaluation de la Soirée

5.3 sur 6 - 2 votes

1 : Pas du Tout - 2 : Un Peu - 3 : Moyennement - 4 : Beaucoup - 5 : Passionnement - 6 : A La Folie

Conditions de mise en boîte

Librement dans la salle !

Chronique

Etiqueté par Arnaud :

Voilà qu’un soir, au hasard d’Internet, que je découvre que Babx passe pas très loin et dans quelques jours : c’est juste immanquable ! Le concert a lieu dans une salle jusque-là inconnue de nous, au cœur d’Aix-en-Provence : le plaisir de revoir ce doux rêveur poétique et la curiosité de découvrir une nouvelle salle auront donc définitivement raison de nous.

Parlons tout d’abord de ce Petit Duc : un accueil aux petits oignons et une scène monstrueusement chaleureuse, où l’on pourrait toucher les artistes en tendant les bras (ou facilement leur jeter des tomates, sait-on jamais 🙂 ). Voilà, nous avons trouvé le Cargo de Nuit d’Aix-en-Provence !

Le concert ? Juste un beau moment de poésie et de chansons françaises, comme peu savent en faire. Ce trio voix/piano/violoncelle fonctionne à merveille et démontre qu’il suffit de quelques instruments, mais de beaucoup de talents, pour transporter toute une foule accrochée aux lèvres de David et aux mains des deux artistes.

Nous avons chanté, nous avons vibré et nous avons presque pleuré quand, hélas, ce fut fini ! Qu’il est génial d’être sur un petit nuage… Maintenant, il faut vite y remonter !!

Etiqueté par Ysabel :

Ce soir, outre le plaisir de retrouver Babx sur scène, c’est celui de découvrir le cosy théâtre du Petit Duc qui s’offre en plus à nous. Pas grand, certes. Mais ambiance feutrée et intimiste. Ecrin parfait pour accueillir cette belle session du Festival Gravitation, qui nous est présenté par Gérard, le maître des lieux. Il nous explique d’ailleurs que la formule qu’il nous propose n’est « pas habituelle », avec cet « ancien copain », digne représentant de leur programmation du mois de Mai à venir, faite à la fois d’artistes expérimentés et de jeunes en devenir. 

Babx, accompagné de Julien Lefevre, fait alors son entrée. Nous prévenant qu’il y aura peu de lumière … « On va faire comme à la maison » et partager un beau moment avec ce musicien qui se fait trop rare dans un Sud qui n’est pas toujours facile pour les concerts : « Ils aiment que le Reggae disent les gens ! » Mais, avant de commencer, il veut procéder à quelques remerciements. Merci à Bertrand, Nevché, sa mère, son père (rires) et surtout, en introduction de ce Set, il veut faire un hommage aux agents de la maréchaussée. Chose tout à fait d’actualité, nous dit-il, au vue des rassemblements de Nuit Debout qui occupent en ce moment la place de la République de notre capitale. Nous avons donc droit à la complainte des fonctionnaires assermentés qui s’occupent du maintien de l’ordre. Jeux de mots subtils, paroles ludiques et poétiques. Avec ce piano à la fois Jazzy et merveilleusement moderne, le violoncelle de Julien joué à la corde et cette voix à la Louis Chedid … C’est véritablement plaisir de retrouver notre Babx après une belle rencontre à La Mesón, déjà dans le cadre du même Festival Gravitation.

Il poursuit par une chanson qui parle d’un endroit perdu et magique de Brooklyn : Little Odessa. Seul endroit au monde qui voit se côtoyer de vieilles babouchkas et des joueurs d’échecs de rue. Univers particulier, dont il est revenu avec cette chanson. Piano à la mélodie aussi légère que languissante. Julien à l’archet. La voix de Babx en contre ton, qui nous raconte cette « petite Russie » de manière légèrement trainante. Une manière de nous amener des images par les mots. Pour y être, il n’y a qu’à fermer les yeux et se laisser porter par ce mélange new-yorkais et slave unique. Savez-vous ce qu’est une parenthèse enchantée ? Moi, Oui. C’est ici et maintenant.

Avec Electrochocs Ladyland, son univers devient plus Jazz. Avec toujours ce violoncelle qui change tout. Qui donne à la musique une couleur si particulière. Et, derrière moi, j’entends même le plus sage des petits garçons qui chantonne. D’ailleurs comment faire autrement ? Comment ne pas se sentir transporté par la petite valse langoureuse de cette Petite Fille Gâtée. Babx les yeux clos.

Le voyage continue. Cette fois, direction le pays du soleil levant, qui souffre d’une rumeur maussade nous dit-il. Idée reçue. « Parce que c’est cool le Japon ! » Déclaration qui fait bien rire dans la salle. Mais très vite, tout cela redevient sérieux. Paroles saccadées. Musique comme mécanique. J’adore. Et je n’y retrouve pas du tout d’ambiance japonisante justement. Non. Il emploie plutôt un ton rageur, totalement en opposition avec l’envie de sérénité du narrateur … Génial ! Sans oublier cette fin très espiègle : « C’est cool le Japon, ouais ! » Suivi d’un « Je vous préviens : On n’ira pas plus loin ! » On revient même à bien plus de douceur. Avec la description toute en tendresse et en poésie d’une Lady L, mise en musique de façon juste merveilleuse, en finesse et en doigté.

« Nous allons maintenant amorcer un cycle de trois chansons », ou plutôt de poésies mises en musiques, issues de Cristal Automatique. Avec, pour commencer, « Une chanson d’amour un peu niaise, composée par ce petit effronté d’Arthur Rimbaud … Peut-être à l’origine de À Toutes Les Filles Que J’ai Aimé Avant de Barbelivien ! » Avec petit claquement de la langue sur son palais en accompagnement . Effectivement, beaucoup de Barbelivien dans tout cela, maintenant qu’on me l’a dit 😉 Non, blague mis à part, c’est plutôt une marche macabre et drolatique, qui semble se détraquer par moment. En parfaite adéquation avec les mots du poète. Lui, en jouant même des coudes de plaisir. Et puis, pour rester dans la poésie, nous passons à Jean Genet … « J’ai tué pour les yeux bleu d’un bel indifférent » Paroles cruelles et si belles à la fois. Sexuelles et pourtant amoureuses. Comme celles d’un amour qui fait mal, mêlée à la peur qui nous saisie quand la mort se rapproche. Avec la musique qui change du tout au tout et qui s’accélère d’un coup, pour marquer ce temps qui passe plus vite à l’approche de la fin d’une vie.

S’en suit une reprise en anglais de Tom Waits, faite de chuchotements, sur un violoncelle à la corde. Magnétique. Un son incroyable pour les deux instruments. Comme patiné ou rétro. Même Babx n’en ressort pas indemne ! « Dur de repasser de ces textes aux siens ». Et pas à n’importe quel texte. A celui qui revient à la genèse. Au petit garçon qu’il était et dont la maman était professeur de piano. Un petit garçon qui se cachait sous le grand instrument, pour assister au défilé des élèves. Charmantes jeunes femmes « qui ont ouvert pour moi en grand les portes de ce qui allait devenir une passion dévorante. A savoir … La musique ! » Il chante « c’était toujours le printemps » et pour nous : c’est le paradis.

Avec Crack Maniac, il nous prouve encore une fois (s’il était besoin) quel incroyable pianiste il est. Avec une sorte de savant mélange de classique grandiloquent, avec une musique assez farfelue et hyper moderne. Savoureux et passionnant ! Tout autant que cette autre chanson sur une femme dont il a lu l’histoire. Une histoire qui nous rattrape en ce moment. Celle d’Omaya Al-Jbara. Une femme irakienne « banale », qui s’est transformée en chef armé, se battant pour sauver son village, jusqu’à ce qu’elle soit abattue par un sniper. « On devrait peut-être tous être un peu plus des Omaya ». Sans doute le plus bel hommage à lui faire. Qui se termine sur ces beaux et cruels vers : « Une tache au cœur comme un bouton de rose ».

« Autre nouvelle chanson, qui sera peut-être sur ce nouvel album […] qui parle des ces drôles de gens qui partent de chez nous pour cette guerre qui ne les concerne pas ». Pourtant, s’il est heureux de la partager avec nous, il trouve cela « très bizarre de chanter de nouvelles chansons quand même ». Il revient donc en terrain connu pour terminer le Set, sur un slow endiablé entre feu Laura Bush et feu Saddam Hussein. Musique d’inspiration très Broadway. Savant dosage de légèreté, pour parler d’un sujet paradoxalement grave … Tout un art. C’est simple : on se croirait invité à une soirée dans les années 50, organisée par Hercule Poirot himself ! Et il terminera par par un « Vol suspendu à l’horizon d’Helsinki ».

Pour les rappels, une voix s’élève pour demander Naomie Aime. Il répond Ok, mais à la seule condition que nous fassions les chœurs. « Vous avez intérêt à le faire bien ! » Il nous fait signe quand c’est à lui. C’est magique. Et nous sommes félicités !

Avant la toute dernière, il veut remercier Monsieur Gérard, saint patron du lieu, qui fait de la musique grâce à Claude Nougaro. Il va donc reprendre Rimes rien que pour lui (et pour nous par la même occasion). « Alors si vous la connaissez, vous êtes tenues de chanter ! » Que dire, sinon qu’elle est elle aussi très belle. Comme toutes celles interprétées ce soir … Et que j’adore ces chansons où la voix fait la mélodie sur les accords d’un piano.

Composition

  1. Police
  2. Little Odessa
  3. Electrochocs Ladyland
  4. Petite Fille Gâtée
  5. Mourir Au Japon
  6. Lady L
  7. Mes Petites Amoureuses (Arthur Rimbaud)
  8. Le Condamné À Mort (Jean Genet)
  9. Watch Her Disappear (Tom Waits)
  10. Sous Le Piano De Ma Mère
  11. Crack Maniac
  12. Omaya
  13. Le Déserteur
  14. Bons Baisers d’Islamabad
  15. Helsinki
  16. Rappel : Naomie Aime
  17. Rimes (Nougaro)

Site de Production

Date Limite de Consommation

  • Ce concert s’inscrit sur la tournée Cristal Automatique
  • Album défendu : Drones Personnels

Ingrédients

  • David Babin dit Babx : Chant & Piano
  • Julien Lefevre : Violoncelle

Remerciements

  • Gégard @Petit Duc

Appellations d'Origine Contrôlée

Un de nos Instagrams de la Soirée

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Babx

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