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13 juin 2015Une rivière coule ... A la croisée des musiques.
5.0 sur 6 - 2 votes
1 : Pas du Tout - 2 : Un Peu - 3 : Moyennement - 4 : Beaucoup - 5 : Passionnement - 6 : A La Folie
Librement.
Etiqueté par Arnaud :
Découvert courant du mois de Mars 2015, je n’avais plus qu’une envie : entendre ce duo en Live, passage obligé pour moi. Car oui, c’est sur scène que l’on peut confirmer un potentiel, quand il n’y a plus les artifices du studio et une audience à conquérir.
Force est de constater que les jumelles savent déjà très bien gérer la scène. Avec pourtant un unique album en poche, elles nous prennent par la main et nous emmène dans leur univers. Tout n’est que bonnes vibrations et bonne humeur et, très rapidement, la fosse est pleine et les tribunes bouillonnantes.
Comment alors ne pas succomber sous le charme des deux franco-cubaines !
Parmi les classiques critiques que l’on peut entendre ici et là, il y a le groupe de ceux qui n’aime pas les succès trop rapides et trop de marketing. Mouais… Je n’y crois pas vraiment ou, en tout cas, on est très très très loin du vide sidéral Kendji Girac où, en effet, sans marketing le pauvre gitan disparaitrait de la scène musicale (ce que tout le monde espère depuis de longs mois).
Un autre groupe de spécialiste de la critique y voit l’absence de style ou, plus précisément, le pompage d’autres figures du genre. Probablement pas assez expert et doué, je constate simplement que toutes les chansons fonctionnent incroyablement bien. Le timbre de Lisa-Kaindé Diaz me fait parfait penser à celui de Björk et ce sera pour moi l’unique évocation possible, aidée par cet Electro-Folk tenté de musique du monde.
Personnellement, j’ai passé un super moment et c’est le plus important. Cela me donne déjà envie de les revoir (chose possible au Paloma en Novembre). C’est un jeune groupe à suivre et je suis de ceux qui pensent que le meilleur est encore à venir !
Etiqueté par Ysabel :
Nous étions déjà en apesanteur après la très belle prestation de Martin Mey … Mais il ne semble pas que cela soit prêt de changer avec l’arrivée des jumelles franco-cubaines (et aussi un peu vénézuéliennes par leur mère) de Ibeyi au Théâtre Silvain.
Les voix du duo commencent par monter hors scène, en un chant mélodieux assez magique, puis elle apparaissent et viennent directement se poster sur un retour, tout juste devant le public. L’une a la chevelure folle et l’autre, le chignon sage. Une complicité bien évidement palpable les unit dans ce deux voix polyphoniques à capella … Tout simplement une petite merveille.
Beaucoup se rapprochent au moment où elle prennent leurs places sur la scènette mobile qui leur avait été installée lors des balances. Elle sont toutes simples et plus que belles, habillées de noir, les lèvres carmin. Lisa au clavier et Naomi au cajón, instrument fétiche de leur père Anga Diaz, musicien du Buena Vista Social Club. Leur chant est incroyablement aérien. Leurs deux voix s’entrelacent et se mélangent. Justes différentes ce qu’il faut pour leur complémentarité.
« Bonsoir Marseille ! On s’appelle Ibeyi » et cela veut dire jumelles dans la langue yoruba, héritée des esclaves nigériens et béninois de Cuba. Elles veulent d’ailleurs nous faire partager un peu de cette culture … Une petite hirondelle volette au-dessus de leurs têtes … Jolie image … Avec cette musique qui n’habite pas seulement leurs chants, mais aussi leurs corps. Une musique que je pourrais qualifier d’Electro lascive. Et, perso, je trouve tout cela très poétique. Pour Mama Says, Naomi va même le transformer en instrument ce corps, l’utilisant comme percussion, pendant que Lisa passe au clavier. C’est plus que prenant. Une de ces musiques qui vous entraine ailleurs et vous amène à totalement lâcher prise. Une très belle découverte vraiment que ce charmant duo (un grand merci au passage à notre ami Degio pour le filon 😉 )
Elles se regardent, l’une toujours assise à son instrument et l’autre debout, au côté opposé de la scène. Je les mange des yeux, toujours fascinée que je suis par le mystère de la gémellité (comme beaucoup je pense). J’aime à les voir évoluer et je scrute tous ces touchants petits signes d’une complicité si spéciale; la même que celle qui uni cet autre si joli duo, plus Folk mais tout aussi talentueux, de Isaya.
Un nouvel univers se met en place, avec de la percussion. Une nouvelle étape du voyage initiatique qu’elles nous proposent depuis le début, dans laquelle elles veulent nous faire partager un peu plus de la culture yoruba, en nous parlant de ses divinités qui choisissent elle-même leurs enfants. Comme Shangò, la foudre. Un foudre interprétée à deux et à capella. Une nouvelle expérience qui me donne à penser qu’elles sont décidément incroyables. Puis elle veulent nous parler de Yemayà, la mère, toujours en yoruba. Et, pour ce faire, elles restent en mode vocal, se faisant face chacune d’un côté du plateau. « Marseille … On a besoin de vous ! » Alors veut-on participer ? Et comment ! C’est tout juste ce qu’attendaient les chanteurs et les danseurs d’un soir réunis devant elles dans ce dernier rayon de soleil, niché au milieu des arbres.
C’est alors qu’elles entament sans doute le plus connu de leurs titres : River (encore passé il y a à peine une semaine au Grand Journal de Canal+). Lisa au micro et Naomi au cajón. L’ambiance est à son comble. Tout le monde reste accroché à leurs lèvres et quels bravos à la fin !
Leurs chansons semblent être à chaque fois une petite partie d’elles. Comme Yanira, du nom de leur grande sœur. Le duo piano-percussion va ainsi nous permettre de reprendre notre voyage au fil de leur musique. Et d’un sourire, d’une clappe, elles parviennent à entrainer tout le public avec la plus grande des facilités. Juste avant que Oya, la déesse qui danse sur les tombes, ne fasse tourner les boucles de leurs voix qui se mêlent avec grace. C’est fort et puissant. Très intense aussi et empli de nostalgie, avec encore plus de petites hirondelles qui tourbillonnent tout autour des deux jeunes femmes, comme appelées par leurs douces incantations.
Le Set touche à sa fin. Une cover de Jay Electronica; puis une voix off masculine (façon film) se mêle aux leurs. Et elles partent à la recherche de jumeaux parmi nous, parce que la dernière est pour eux. A capella. Positionnées sur le retour comme à leur entrée … Comme pour boucler la boucle d’une bien jolie manière, avec un dernier partage qui pétille de joie. Tant et si bien qu’elles vont être obligées de revenir sur scène pour répondre aux applaudissements qui ne veulent pas s’arrêter après leur départ. Mais attention, seulement si tout le monde se lève. Nous jouons le jeu et ce sera une belle reprise participative de River, qui va alors se transformer en un véritable moment de bravoure.
Page Officiel : http://www.ibeyi.fr
27 octobre 2011
Quasi impossible de chroniquer quand on a juste entendu 2 morceaux ! Lisa a une sublime voix, un charisme évident. J'espère la revoir, pour mieux l'appréhender et mieux la photographier ! Etiqueté par Ysabel : ...
30 août 2013
Mais quel duo !!!! Une fois le concert lancé, avec les deux soeurs derrières les instruments et les micros, on oublie tout et on se plonge dans cette fabuleuse musique. On oublie les soucis techniques ...
24 juillet 2012
Les deux soeurs n'ayant pas sorti d'album depuis leur dernier concert à Marseille en 2010, c'est sans aucune attente particulière que je viens ce soir ! CocoRosie c'est bien (que dis-je fabuleux !) et ça ...
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