J’avais beau avoir vu, il y a quelques mois, Louis Bertignac dans l’intime salle du Casino de Carry le Rouet, j’étais irrésistiblement attiré par ce nouveau concert au Silo. Car aller voir et entendre un Live de Bertignac, c’est ne jamais vraiment savoir à quoi s’attendre, tant le personnage est généreux, malicieux et prolixe. En d’autres termes : chaque soir est si différent des autres que l’on peut s’attendre à tout… et n’importe quoi. Mais surtout au meilleur !

Dans la case des choses qui vont rendre cette soirée à part, il y a tout d’abord la forte présence de la famille Bravin : ils sont « à la maison », venus en force, et le font d’ailleurs bien savoir chaque fois que cela leur parait nécessaire ! Déjà à eux seuls, ils assurent une bonne partie de l’ambiance, même si nous n’avons pas forcément besoin d’eux pour finir de la mettre… Oui, côté ambiance, on est pas mal non plus 😉 Et c’est même cette proximité avec le berceau Bravin qui permettra à Lola, la fille de Marco, d’accompagner en rappel le groupe sur Je dis oui, titre pour lequel il faut bien une voix féminine en remplacement de celle en studio de Mélanie Laurent. Sacré souvenir, et pour la demoiselle, et pour nous 😉

Plus tôt dans la soirée, lors de l’aparté solo de Louis en milieu de set, après un bon Knockin’ On Heaven’s Door, il nous annonce qu’il a invité ce soir un ami et qu’il serait de bon ton que celui-ci monte sur scène, le temps d’une chanson. C’est ainsi que je découvre Akram Sedkaoui, que je ne connais ni d’Eve, ni d’Adam, mais qui assure diablement la vocale sur un Little Wing plus que somptueux. Avec en plus une de ces présences !! J’en frémis encore de plaisir.

On aurait pu s’arrêter là pour les surprises, mais voilà qu’Akram Sedkaoui appelle aussi son frère, qui n’est autre qu’Atef Sedkaoui. Et là, mon coeur s’arrête ! Que peux faire ce pauvre Atef sur scène, lui qui m’a déjà détruit les oreilles sur The Voice ou, pire encore, pendant La Bonne étoile en duo avec -M- lors d’un concert marseillais. Mais, étrangement, la magie opère ce soir et ce sera pour moi un bon Halleluia, avec une voix contrôlée en un beau duo, accompagné par la guitare de notre rockeur favori.

Plus généralement, ce concert sera comme souvent l’occasion de belles communions pendant les titres datant de la période Téléphone : nous chantons tous en chœur pendant Cendrillon, New York avec Toi ou encore Ça c’est vraiment Toi. Louis sachant toujours les rendre parfaitement uniques par d’incroyables solos. Sachant aussi distiller intelligemment ce passé, sans jamais sombrer dans le revival : il serait donc bien dommage de s’en priver et de ne pas faire plaisir à ceux aussi venus écouter un peu de ce glorieux passé, en plus du digne présent.

Pour faire le tour de mes moments clefs du concert, je veux également parler de Vas y Guitare. Je pense avoir déjà eu ce titre à Istres en 2006, mais ce soir on a en plus un solo de guitare juste dantesque, avec un Louis à genoux pendant plus de 5 min. Magistral ! Le premier rang ne l’oubliera jamais, c’est certain. Et moi non plus !

Un dernier instant hors du temps sera le traditionnel Ces Idées Là, en dernier rappel… Je ne sais pas pourquoi, mais c’est toujours unique pour moi. Le public est alors si parfait, à chantonner le refrain, qu’on se laisse emporter loin de son corps, sans être un seul instant pressé de revenir sur Terre…

Comme d’habitude, je sors de ce concert de plus de 2h sur mon petit nuage, dans l’attente d’un prochain, dès que l’occasion s’en présentera.