concerts en boîte

15 février 2012

Qu'il est bon de voir tourner des spectacles de cette qualité, qui savent dire merde au politiquement correct tout lisse et au petit doigt levé !

Evaluation de la Soirée

5.0 sur 6 - 2 votes

1 : Pas du Tout - 2 : Un Peu - 3 : Moyennement - 4 : Beaucoup - 5 : Passionnement - 6 : A La Folie

Conditions de mise en boîte

Le premier tableau soit 8 min ! C’est court, c’est pas simple, mais c’est un défi intéressant. Placé à la console à environs 20m de la scène, le choix fut assez simple :

  • le 85 mm 1.4 assez ouvert pour les plans larges (surtout avant le début du concert et pendant la première minute).
  • le 300 mm pour des plans un peu plus serrés.

C’était parfait ainsi.Tout a été fait au monopod, pour avoir le moins de question à se poser et éviter la bougeotte.

Par contre, hélas, pas simple de tout suivre : c’est qu’il y a du monde sur scène ! Je ne me suis ainsi parfois pas focalisé sur le bon tableau d’ensemble et certaines photos ici sont à mon goût mal cadrées, alors qu’il y avait un réel potentiel.

C’est formateur ! Je ferais mieux la prochaine fois.

Chronique

Etiqueté par Arnaud :

J’aime assez les comédies musicales : ça lave un peu les oreilles du rock pur & dur et c’est surtout magnifique pour les yeux ! Bon le Dôme reste le Dôme en qualité sonore, mais c’est quand même un lieu où de belles choses se produisent et il ne faut pas les bouder !

Je n’ai, pour ainsi dire, que le recul de la comédie musicale Mozart l’Opéra Rock et cette fois c’est radicalement différent : il n’y a qu’un décor et surtout une vision très politiquement incorrect qui sort des choses bien lisses et bien propres que l’on voit dans ce genre de spectacle ! C’est quasi unique de voir des filles en petites tenues pendant 2h en train de fumer du cigare et tellement racoleuse, que même à Copacabana c’est plus discret 🙂 !

Je sors ravi de ce concert! Un beau souvenir pour  mes yeux et mes oreilles, tout autant que pour mes fesses qui se sont aussi rappelées pendant 2 jours du siège un peu dur (du carré VIP pourtant !)

Etiqueté par Ysabel :

Alors, pour tout dire, après avoir entendu Leslie Venus (chroniqueuse dans Monte Le Son, excellentissime  émission proposée par Gaël Leforestier sur France 4) décrire l’émotion qu’avait provoqué en elle la vision des fesses d’Emmanuel Moire, dans la nouvelle version de Cabaret … J’ai bien compris qu’il ne me restait pas d’autre choix que de vérifier cela par moi même. Et oui, je sais, toujours ce grand sens du sacrifice qui me caractérise et cette soif d’en apprendre toujours plus sur le beau et grand monde du spectacle !

Direction donc Le Dôme pour : 1 – Me faire ma propre opinion de la chose et 2 – Voir ce spectacle sur-primé, qui a fait les beaux jours de Broadway et du Studio 54 à New-York, sans parler de son adaptation cinématographique par Bob Fosse (avec rien de moins que Lisa Minnelli et Michael York dans les rôles principaux !) … Bref, un spectacle un peu mythique quand même, qui va, je l’espère, garder ce soir son caractère juste politiquement incorrect, comme je les aime. En tout cas, la salle est pleine et le décor qui nous est déjà dévoilé laisse présager du meilleur : Un cadre géant, façon miroir de loge de cinéma, légèrement délabré et une scène sur deux niveaux. Chaises de bistrot, escaliers en colimaçon et portes vieillies … Autant de promesses pour une belle mise en scène.

L’orchestre se met en place petit à petit et les danseuses s’échauffent en tenues négligées. On relace ses chaussures. On ajuste son costume. On a le sentiment de les surprendre pendant une répétition générale. Vision très «Savaryenne» du spectacle, qui me séduit déjà. Les filles viennent même scruter nos bobines avec leurs petits minois trop maquillés et nous lancent quelques regards impertinents. L’univers du Cabaret se met en place.

Mais c’est bien sûr Emcee (le bel Emmanuel Moire) qui va ouvrir le bal comme il se doit, en digne maître de cérémonie qu’il est. Le message est simple et clair : «Ici, la vie est magnifique … Les filles sont magnifiques … Même l’orchestre est magnifique …!». Ensuite, va suivre l’entrée de l’héroïne de l’histoire, la belle Sally Bowles, qui nous lance un «Maman pense que je vis dans un couvent très retiré dans une belle province de France …» Chanson merveilleusement pétillante (dont le texte est, j’imagine, un clin d’œil au titre du bouquin de Séguéla : Ne dites pas à ma mère que je suis dans la publicité … Elle me croit pianiste dans un bordel). Le tout avec les filles (aussi bien celles de l’orchestre que les danseuses) en nuisettes et les garçons quasi torses nus. Tout le monde est dans le délire et c’est excellent pour mettre en place cet univers du Berlin un peu glauque et décadent des années 30. L’impertinence que j’espérait est au rendez-vous : Les chorés sont déjantées et un peu trash … On parle de prostitution, d’homosexualité et même de bi-sexualité, on boit sans remords et Sally fume : Vive la loi Evin … Enfin un spectacle qui s’assume !!

L’action se déplace sans cesse, tantôt sur le plancher de la scène, tantôt dans le cadre de lumière qui joue le miroir de star aux ampoules fatiguées, avec un Maître de Cérémonie qui évolue au milieu de tout cela comme un poisson dans l’eau. L’alternance des parties chantées et narratives se fait tout naturellement, avec les musiciens qui se mettent parfois à la rambarde pour regarder la scène en papotant ou en se poussant du coude. Quant à nous, nous sommes spectateurs tantôt de la représentation, tantôt de la vie même de ce Cabaret. Côté pile, côté face. Avec un casting qui va réconcilier les femmes avec le monde des danseuses : Des filles gouailleuses, au tempérament bien trempé et au physique bien loin des images papier glacé des magazines … Et des hommes qui assument tout, même leur part de féminité. Avec une mention spéciale pour ce petit moment de pur folie qui prône l’apologie du couple à trois, à grand renfort d’images pour le moins évocatrices en ombres chinoises (qui vont jusqu’à l’évocation du fist-fucking … Ames sensibles s’abstenir 😉 !!)

Inventivité, énergie, humour, talent : tout est là. L’orchestre au balcon est vraiment fantastique et le jeux d’étage qu’offre ce décor aux chanteurs et aux danseurs est super bien trouvé. Même les déplacements d’accessoires opérés par les Boys de la troupe trouvent leur place dans le spectacle. Les artistes sont magnifiés par toute la mise en scène et par la consistance qui est donnée aux personnages. On en prend plein la vue, dans un humour intelligent et subtil, avec chaque petit détail qui devient le prétexte pour laisser libre court à la fantaisie des auteurs … Le vieux locataire qui offre un ananas à sa logeuse et se sont des fruits géants qui tombent des cintres et surtout les filles qui font un usage insoupçonné du chanceux bromeliaceae (perso, je ne regarderai plus jamais un ananas de la même manière !!).

Une fin de première partie en apothéose : Un Money magnifique (j’avais un peu peur de cette version en français, qui finalement est parfaite) et une satyre de la montée du nazisme dans cet entre deux guerres, avec une chanson bavaroise accompagnée par Fraülein Fritzie Kost à l’accordéon, dont la dernière note est saluée par le fameux cul d’Emmanuel Moire marqué d’une croix gammée (et je suis d’accord Leslie, ça vaut effectivement le détour 😉 !!!!)

Après la pause, on retrouve notre orchestre, décidément toujours aussi rigolo ainsi costumé façon bastringue. C’est encore une fois Emcee qui ouvre le bal et dans tous les sens du terme. Il nous fait son show en commençant par faire coucou aux pauvres du fond de la salle. Descend ensuite dans le public pour y choisir sa victime … Et c’est Mylène qui va décrocher le gros lot et gagner une valse sur scène. «Bon, les femmes c’est fait … Les pauvres c’est fait … Maintenant les hommes … Mais il faut qu’il soit beau !» Cette fois, c’est Michael qui va avoir l’honneur d’être son cavalier, avec une petite séance de drague toute en poésie : «Tu veux quelque chose de germanique en toi ?!!»

Bref, l’histoire des locataires de la Fraülein Schneider et du Kit Kat Klub reprend son cours. Les musiciens, qui semblent s’éclater à la manière d’un bœuf entre potes, prennent la pause dans la cadre, avec toujours cet esthétisme ludique. En dessous, on a des Bluebell Girls en bottes à clous, avec Emcee en tête de lice. Encore quelques moment de pur bonheur, avec entre autre la déclaration de Comme Je La Vois interprétée en duo avec … une gorille !! Toujours cet excellent sens du décalage avec, à chaque fois, les phrases les plus sérieuses du monde servies au milieu de la plus grande des dérisions. Respect à 100% de l’âme et de l’esprit de Cabaret. Une approche intelligente et subtile du pire et du meilleur. A noter également et même tout particulièrement, un solo de Claire Perot absolument fabuleux, nous offrant une présence et une voix à tomber par terre.

Au terme de toutes ces péripéties, notre héros Cliff Bradshaw se retrouve seul. Son aventure berlinoise s’achève bien tristement et la fameuse inspiration qu’il recherchait pour écrire son roman lui vient enfin, comme une évidence. L’histoire recommence, ou plutôt se termine pour laisser place à l’Histoire, la vrai. Cette triste réalité de l’Histoire, qui reprend ses droits. La fin est terrible et magnifique à la fois. Splendide. Ils nous saluent ensuite sobrement et finissent vraiment dignement ce très beau spectacle. Une superbe soirée et une tournée à suivre, sans le moindre doute.

Composition

Acte 1

  1. Willkommen
  2. Qu’importe
  3. Ne Dite Rien A Maman
  4. Mein Herr
  5. Le Plus Merveilleux Des Bonheurs
  6. Deux Ladies
  7. Un Ananas
  8. Demain N’appartient Qu’à Moi
  9. Peut-Etre Bien
  10. Money
  11. Marié
  12. Demain N’appartien Qu’à Moi (Reprise)

Acte 2

  1. Entracte
  2. Marié (Reprise)
  3. Comme Je La Vois
  4. Que Feriez Vous ?
  5. Je M’en Fous
  6. Cabaret
  7. Final

Date Limite de Consommation

  • Ce concert s’inscrit dans la tournée Cabaret qui se termine le 21 Avril à Rouen

Site de Production

Site de la production : http://www.stage-entertainment.fr/cabaret

Ingrédients

  • Emmanuel Moire : Emcee
  • Claire Perot : Sally Bowles
  • Geoffroy Guerrier : Cliff Bradshaw
  • Patrick Mazet : Ernst Ludwig
  • Jocelyne Sand : Fraülein Schneider
  • Pierre Reggiani : Herr Schultz
  • Delphine Grandsart : Fraülein Fritzie Kost (Accordéon)
  • Et toutes les danseuses, danseurs, musiciennes & musiciens indispensables au spectacle …

Remerciements

  • Stephan @ ConcertAndCo
  • Esther @ Adam Concerts

Appellations d'Origine Contrôlée

  • 28 mars 2012

    Photo du concert

    Bénabar @ Dôme (Marseille)

    Bénabar a titillé mes oreilles pendant des années, sans que jamais je m'y arrête vraiment. La chanson française c'est pas mon fort et je crois que je n'ai pas voulu aller plus loin. Ce soir, ...

  • 29 janvier 2011

    Photo du concert

    Moriarty @ Akwaba (Châteauneuf de Gadagne)

    Second concert de Moriarty, qui enlève une part de surprise mais pour mieux s'imprégner de la musique : C'est vraiment un groupe fabuleux qui, à l'image d'un Dionysos sait créer son atmosphère et son ambiance et ...

  • 15 mars 2012

    Photo du concert

    Les Robertes @ Espace Julien (Marseille)

    On va être honnête : C'est destroy, c'est burlesque et c'est festif. J'aurai tendance à dire que la musique est presque secondaire, sans pour autant dire qu'elle ne soit qu'une excuse au délire. J'ai pas ...

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La Zone des Lecteurs

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  • rajoute :
    à 21 h 04 min

    merci pour cet excellent compte rendu, je n'aurai pas mieux exprimé mes impressions, vous l'avez fait à ma place et c'est très bien! j'insisterai un peu plus sur l'ambiance lascive des girls & boys en arrière plan, se faufilant comme des anguilles mais au ralenti. Au final, pour le dernier tableau, l'effet sonore et visuel d'une fournaise est terrifiant! vu du 1er rang, je peux dire qu'on s'accroche au siège. Le lendemain, du fond de la salle, ce n'était pas aussi intense. On sort de là très heureux d'avoir vu un bon spectacle, voir émoustillé, mais en même temps, je ne sais pas trop comment dire, très bouleversé. Comme si un boomerang nous revenait en pleine tronche! Un énorme bravo à tous les artisans de ce spectacle, de la création à l'interprétation! et merci à Stage entertainment  d'avoir organisé une tournée.

    • rajoute :
      à 1 h 56 min

      C'est tout à fait vrai Annie. Un spectacle tout à la fois festif et très déstabilisant. J'ai été bluffée par l'éventail de talents de ces chanteurs-danseurs-acteurs. Ils sont sur tous les fronts et tiennent la scène jusqu'au bout, sans jamais décevoir. Quand au final, il est effectivement saisissant et laisse un goût amer. On reste là, impuissants, devant ces personnages si attachants qui vont devoir affronter un terrible destin. C'est poignant, sans être théâtrale ... Magnifique et laissant pourtant dans une sorte de torpeur. Très impressionnant. Merci pour ce message et surtout d'avoir aimé ces mots.

  • rajoute :
    à 21 h 15 min

    Belles photos ! Très belle chronique qui reflète bien ce Cabaret ! J'adore! Bravo et merci !

    • rajoute :
      à 9 h 05 min

      Un spectacle qui tient vraiment ses promesses et qui mérite d'être salué. Merci d'avoir aimé notre travail et à très vite sur nos pages ...

  • rajoute :
    à 1 h 13 min

    Bonsoir, J'hésitais à prendre mes places... Entre ces superbes photos et ce commentaire qui me laisse sans voix.... Je vais de ce pas chercher 2 places!!! Merci à vous 2!

    • rajoute :
      à 19 h 38 min

      Alors, nous attendons une chronique ... Et elle devra faire au moins 172 mots ;) !! J'espère que vous prendrez autant de plaisir que moi à voir ce spectacle.

  • à 12 h 59 min

    Merci Arnaud pour ce partage...Très belles photos avant de pouvoir rentrer dans le Kit Kat Klub du Zénith de Toulouse samedi!

  • rajoute :
    à 13 h 15 min

    Je vais être unamime et comme les autres, je vous félicite pour ces jolies photos et ce superbe résumé. Cabaret est un spectacle comme on a peu l'habitude d'en voir ici en France. Un voyage dans un Berlin où l'humour, l'amour et l'angoisse se tiennent la main ... Un impact émotionnel rare ... A méditer et à ne pas râter surtout ...

    • rajoute :
      à 19 h 41 min

      Et j'espère qu'un tel spectacle va ouvrir la porte à de nouveaux spectacles musicaux ... Plus engagés et moins lisses que ceux qu'on a l'habitude de voir. Merci d'avoir partagé cela avec nous.

  • à 13 h 59 min

    Merci Arnaud pour ce partage...Très belles photos avant de pouvoir rentrer dans le Kit Kat Klub du Zénith de Toulouse samedi!

  • rajoute :
    à 14 h 21 min

    merci Ysabel et Arnaud pour ces magnifiques photos et très précis résumé de Cabaret. J'étais au 1er rang, le jeudi 16 février, et j'ai bien "maté" ;-) pour reprendre le dialogue des lieux ! Je suis fan d'Emmanuel moire, et jétais venue que pour le voir, et au final je me suis régalée par cette pièce musicale déjantée.

    • rajoute :
      à 19 h 58 min

      Cela fait plaisir de voir que le plaisir a été partagé par autant de personnes. Et il est vrai que le choix d'Emmanuel Moire et de Claire Pérot est pour beaucoup dans le réussite artisitique de cette comédie musicale.

  • rajoute :
    à 19 h 59 min

    Merci à vous tous pour ces partages et à très vite sur nos pages pour partager d'autres émotions avec d'autres artistes ...

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