concerts en boîte

03 février 2016

Les Tontons Jazzeurs !

Evaluation de la Soirée

5.0 sur 6 - 2 votes

1 : Pas du Tout - 2 : Un Peu - 3 : Moyennement - 4 : Beaucoup - 5 : Passionnement - 6 : A La Folie

Conditions de mise en boîte

Librement, sans gêner le public.

Chronique

Etiqueté par Arnaud :

Ce soir, c’est je crois mon 7ème ou mon 8ème concert du grand Erik Truffaz. Force est de constater que l’homme et son quartet continuent à m’emmener bien loin de mon corps, et même bien plus haut que le haut plafond du Paloma !!

Comment définir sa musique : Du jazz ? Lino Ventura dans les Tontons Flinguers aurait même pu dire : « Y en a » ! Mais du Rock, de l’Electro et un soupçon de Blues, y’en a aussi !! Alors on ne touche pas au grisbi et on écoute religieusement !

Nos 4 tontons s’en donnent d’ailleurs à coeur joie. Dans le rôle de Maître Folace, on choisit Marcello Giuliani. Regards sérieux. Pas une once de fantaisie en façade, alors que l’on sait que l’homme est un gaie luron. Et, il n’y a pas à dire : elle groove cette basse entre ses doigts !

Dans la peau de Raoul Volfoni, c’est le sautillant Benoit Corboz. Logiquement un claviériste, c’est sage derrière ses touches. Mais là, notre Benoit a la puissance de feu d’un croiseur et il envoie ses notes avec une virtuosité folle, finalement si loin d’un Jazz classique ! C’est simple, il nous offre un spectacle hors norme, aussi bien pour les yeux que pour les oreilles.

Le petit dernier, le batteur Arthur Hnatek, c’est un peu Antoine Delafoy. Trop propre sur lui pour être honnête ! Il suffit d’ailleurs de le voir avec ses baguettes, pour comprendre qu’il y a une arnaque quelque part !

Enfin, central sans être omniprésent, Erik est le parfait Monsieur Fernand. Tout aussi posé que percutant, il est la belle colonne vertébrale de l’ensemble.

En tout cas, faut pas toucher au grisbi ! Je sors de ce concert en attendant déjà le prochain… Mais ce n’est probablement pas pour demain et c’est bien dommage (sic).

Etiqueté par Ysabel :

Après le départ du Melquiades Quartet, nous assistons enfin à l’entrée en scène du maestro, accompagné des mêmes acolytes qu’à son accoutumée, excepté pour Arthur Hnatek à la batterie. Et on peut dire qu’ils attaquent cash de chez cash, avec un premier morceau déjà pas mal musclé. Look toujours un peu roots ou débraillé (j’adore). Pas de prise de tête ou de fioritures : tout le monde est clairement là pour la musique. Chacun dans sa bulle, comme a leur habitude. Nous invitant, après le tourbillon des premières mesures, à toute la douceur et la plénitude que peut offir Kudu.

L’orgue Hammond de Benoit Corboz gagne du terrain. La batterie aussi. Sans oublier la grosse ligne de basse de Marcello Giuliani… Et Erik Truffaz se met à danser d’un pied sur l’autre. Totalement absorbé par la musique. Puis les sons se font comme plus métalliques. Sa trompette prend de l’écho. Les voilà qui nous transportent totalement ailleurs. La musique devient entêtante et même quelque part sauvage. Tout cela étant d’une puissance qui m’apparait encore plus élevée que les fois précédentes (ou alors, c’est parce que cela fait trop longtemps que je ne les ai pas entendu). Un Fat City qui semble en tous cas chargé de tempête à mes oreilles et vachement Rock en fait.

Truffaz fait une pause pour nous dire « Bonsoir » et demande à ce que le public soit éclairé, pour savoir avec qui ils vont communier ce soir. Car il faut savoir que c’est un lien particulier qu’il entretient avec le Paloma. Oui, c’est une de ses compositions, Miss Kaba, qui avait été choisie pour présenter le projet de cette salle. Il fait donc sa petite inspection du regard, et en conclut que l’intérieur est vraiment super, même s’il ne sait pas trop quoi penser de l’extérieur ! Ce qui déclenche des rires dans le public;)

Pacheco marque le retour du calme après la tourmente, avec son rythme beaucoup plus bluesy et la trompette qui se fait rocailleuse par moments, avant de se taire pour un instant. Laissant l’occasion à Truffaz, comme il aime à le faire, de se mettre un peu en retrait, pour écouter plus à son aise la musique des trois autres. Le tempo s’accélère au point de rendre de plus en plus difficile à Benoit Corboz la tâche de rester en place, assis derrière son clavier, avant qu’il ne finisse par rendre l’espace sonore au maître.

La trompette est alors jouée seule. Incroyable. Aérienne comme le subtil vol d’un mystérieux animal. Et dont il amplifie les effets en enregistrant des boucles qu’il superpose. Le reste du quatuor l’écoutant religieusement, tout comme le public, avant de le rejoindre, instrument par instrument, sur les boucles qui continuent de tourner  … Vraiment magique. Et, à présent, ce n’est même plus que Benoit Corboz lève ses fesses de sa banquette, c’est carrément qu’il saute sur place, pour finir quasi à genoux sous son clavier ! C’est à ce moment que je réalise que je trouve un côté définitivement plus Rock n’Roll à leur musique ce soir, et que j’adore ça.

Szerelem est ensuite annoncée comme une balade douce, avec un son d’orgue d’église. On part donc dans une direction diamétralement opposée. Marcello Giuliani ayant pris place sur un tabouret haut pour une interprétation toute en douceur, effectivement. Calme et volupté entrent vraiment dans la valse des trompettes, brillante, patinée, ou en forme de cor … Tous les cuivres de Truffaz sont combinés pour nous proposer un Jazz que je trouve totalement entrainant.

Petite digression après le départ de plusieurs dames, à qui il souhaite une bonne fin de soirée, et qui lui donnent l’occasion de nous raconter un concert donné dans un hôtel château, où certains ont préféré l’activité piscine à leur musique semble-t-il ! Mais rien à craindre avec nous. Surtout en Février 😛 !! Dernier morceau donc, et pas des moindres, puisque c’est El Tiempo De La Revolucion … « Merci beaucoup Nîmes. A bientôt. A demain à Toulouse ! »

Puis ils reviennent rapidement sur scène avec Istanbul Tango, composé au retour de cette ville emplie d’inspiration. Un morceau qui était déjà commencé, mais dont ils n’ont réussi à trouver la fin qu’au moment de ce voyage de retour. Lumières rouges et un peu tamisées. Ambiance chaude. Rythme légèrement teinté de nonchalance et de beaucoup de soleil à la fois. On y ressent sa luminosité. Avec aussi un magnifique solo de basse de Marcello Giuliani, royal, bien évidemment.

Ce superbe concert va se terminer sur Doni Doni, extrait et titre de leur dernier album, qu’ils se feront un plaisir de nous dédicacer « de manière poétique » après le concert. Encore un son de cuivre extraordinaire, suivi d’un rythme africain marqué par la batterie. Le voyage se termine donc sur une dernière étape haute en couleurs et en soleil, qui va être accompagnée par une belle clappe de la salle, pour finir sur un écho quasi animalier qui semble s’éloigner … Que dire sinon que tout cela est juste imprégné de grâce et de beauté.

Composition

  1. Kudu
  2. Fat City
  3. Pacheco
  4. In Between
  5. Szerelem
  6. Lulu
  7. El Tiempo De La Revolucion
  8. 1er Rappel : Istanbul Tango
  9. Doni Doni (Part II)

Site de Production

Date Limite de Consommation

  • Album Défendu : Doni Doni

Ingrédient

  • Erik Truffaz : Trompette
  • Marcello Giuliani : Basse
  • Benoit Corboz : Clavier
  • Arthur Hnatek : Batterie

Remerciements

  • Marilou @ Paloma

Appellations d'Origine Contrôlée

Un de nos Instagrams de la Soirée

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