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01 décembre 2017King Of The Blue ...
5.5 sur 6 - 2 votes
1 : Pas du Tout - 2 : Un Peu - 3 : Moyennement - 4 : Beaucoup - 5 : Passionnement - 6 : A La Folie
Les 3 premiers titres, au milieu du public.
Etiqueté par Ysabel :
C’est un écrin très particulier qui nous accueille, sous l’égide du Cargo de Nuit, pour nous permettre de profiter pleinement de ce concert quasi acoustique de Rover. Ce soir, nous nous retrouvons donc dans la Chapelle arlésienne de Méjan, sous la protection de ses vieilles pierres et de ses poutres de bois – peut-être seul bémol à la configuration, puisque celles qui sont à la verticale rendent certaines places visuellement inconfortables – et avec la possibilité de profiter d’une expo photos installée dans les niches des côtés … Ambiance intime et originale, qui n’est pas sans me rappeler notre douce Sieste Musicale de Montévidéo.
Ce sera un Rover en duo piano-clavier. Un Rover comme un guide, un fil d’Ariane, une voix aérienne qu’il est impossible de ne pas suivre, surtout lorsqu’elle résonne ainsi comme seule une église peut le permettre. Surtout quand le clavier s’ingénie à se faire passer pour un orgue. Une voix toujours aussi surprenante par son mélange de légèreté et de pureté, surtout si on la compare à son allure plutôt brut de décoffrage. Une voix qui continue à nous surprendre quand elle se met à descendre vertigineusement, pour même crooner à la Elvis par moment. Comme si plusieurs chanteurs se répondaient. Un truc qui revêt presque quelque chose d’irréel dans ce contexte scénique.
Second morceau et entrée en scène de la boite à rythme … Enfin une première pour ce qui pourrait être en fait la dernière, puisque le dit clavier ne fonctionne plus ! Cette série de concerts particuliers lui a amené sa dose d’émotions uniques. C’est la réalisation d’un fantasme, suite à une carte blanche qui lui a été donnée à Paris et qui lui a donné envie de montrer ses chansons presque nues … Mais c’est le risque avec le vieux matos : il peut vous lâcher à tout moment ! En fait, ce soir, on est comme chez lui, « avec le foutoir en moins » conclut-il. En tous cas, le souci est très vite arrangé, et il faut bien reconnaitre que cette idée de nous offrir un concert aussi intimiste est la meilleure du monde. Le résultat est bluffant, magique, unique. Rover super zen. Et son acolyte en miroir, qui a lui du mal à rester en place sur sa chaise. Ça joue et ça bidouille toute sortes de boutons en même temps. Et ça vous transporte instantanément ailleurs…
Tchin-tchin avec un petit verre de rouge avant d’entamer Queen Of The Fools, dans dans lumières de la même couleur que le divin breuvage. Un jeu savoureux sur une duplicité de sa voix assez incroyable, qui résulte du transfert de certains passages sur des boucles. Puis nos deux musiciens passent à la guitare. Rover ironisant sur les poteaux qui peuvent gêner la vue de certains, pendant qu’il accorde la sienne : « Je vais essayer de me faire large » (rires). Un changement d’instruments qui a pour but de nous embarquer vers Beyrouth, pour un de ces plus anciens titres : Lou. Une ville dans laquelle il a vécu pendant le conflit qui a opposé le Liban et Israël. Coincé là-bas donc. Et accueilli par une amie à la montagne, pour échapper aux dangers de la ville. L’amenant à constater que, paradoxalement, le stress peut avoir quelque chose de grisant. C’est ce qui a donné cette chanson qu’il nous livre ce soir dans son plus simple appareil, à la guitare. Une balade Rock aux accents extrêmement poignants. Avec effet garanti et immédiat sur un public médusé.
Puis, pour la suivante, la guitare semble vouloir se mettre en mode expérimental, à tendance orientale. Avec une ligne de basse très marquée assurée par la machine. Un mélange assez spécial de guitare et de clavier à vrai dire. Qui délivre beaucoup d’intensité, surtout avec cette voix qui se met littéralement à gronder sur ce Tonight tonitruant.
Retour au clavier et à la douceur infinie que peut avoir la voix le Rover pour Aqualast. Surtout quand elle part ainsi sur des effets de vocalises. C’est simple : il nous entraine carrément ailleurs. Et il semble clair que le public ne s’y trompe pas. Prêt à le suivre où il veut, quand il veut (en tout bien tout honneur, évidemment !). Tant et si bien qu’il me semble percevoir du Steven Wilson par moment dans sa voix. Et dans sa musique aussi d’ailleurs. Quelque chose d’incroyable.
Mais d’un coup, il lui semble ne plus entendre son retour : « Tout a sauté. J’ai tout fait péter ! ». Ça sent la fin de tournée. C’est d’ailleurs son avant dernière date … pour mieux nous revenir ensuite bien sûr. Il remercie en riant les trois « figurants » – comprenez : payés – qui sont au taquets au premier rang 😉 Mais aussi à un nouvel élément qui a égayé sa tournée : un homme assez bourru rencontré à Brest. Un vrai breton. De ceux que personne ne fait chier, « même pas les mouettes » – Merci aussi à Monique pour le fou rire que cela a déclenché – et qui lui a raconté qu’il restaurait d’anciennes goélettes, de vieux gréements… Dont une poulie qu’il a restauré en pensant à Rover et du bois ancien de laquelle il lui avait fabriqué un médiator ! Bref, une incroyable histoire assez biscornue, qui laisse apparemment sceptique un incrédule du premier rang, et un grand moment de solitude pour Rover, soyons honnêtes. Mais surtout un joyeux moment de rires qu’il accompagne d’un de ces intermèdes à la guitare dont il a le secret, vibrant à souhait.
Pour Glowing Shades, dernière du Set, il repasse au clavier alors que Sébastien Collinet, lui, reste à la guitare. Un morceau totalement aérien et qu’il accompagne en sifflant, sur la fin. Aussi magique que l’a été tout ce Set. « Une chanson qu’on aime à faire naître à la fin d’une autre », nous dit-il, et qui lui est venue un après-midi à Paris … Un cinéma rue de Rennes. Un film en 3D sur la grotte de Chauvet qu’il a visionné quasi seul. Comme en immersion dans la grotte … Une nouvelle longue histoire sans chute surtout, qui déclenche encore une fois des fous rires. Donc, en résumé si cela est possible, une belle sortie du cinéma sous la pluie, encore sous l’émotion des images, et qui lui a inspiré cette chanson sur un couple qui s’enferme loin de la civilisation pour vivre de peinture et d’eau fraîche… Vous l’aurez compris, notre Rover est un conteur pince-sans-rire hors pair. Tout le monde rigole et lui nous remercie pour notre patience, tout aussi goguenard.
Pour le rappel, visage poignant, voix et musique de même. Et oui, après les rires, nous voilà replongés dans l’émotion la plus complète. Cet homme est définitivement un artiste à part qui, perso, réussi à me prendre aux tripes. Il chante Trugar dans ses mains, quasi couché sur son piano. Et d’un coup, à la fin, il mets ses fameuses lunettes de soleil pour nous saluer sur la ligne de sa voix qui continue seule en boucle. Tout le monde restant un peu étourdis de tout cela. De ce flot d’informations contradictoires et de musique pénétrante. Juste assez connectés à la réalité pour remarquer qu’ils reviennent saluer tous les deux une dernière fois, Rover très dansant et semble-t-il aussi heureux de sa soirée que nous.
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