concerts en boîte

07 décembre 2012

Un concert Hachement bien !

Evaluation de la Soirée

4.5 sur 6 - 2 votes

1 : Pas du Tout - 2 : Un Peu - 3 : Moyennement - 4 : Beaucoup - 5 : Passionnement - 6 : A La Folie

Conditions de mise en boîte

Trois premiers morceaux librement au milieu du public.

Chronique

Etiqueté par Arnaud :

Arthur était le dernier de la famille Higelin que je n’avais pas vu sur scène ! Bien plus proche musicalement de la chanson à textes de son père, que du rock surexcité de sa soeur, j’ai été captivé par ce concert tout plein de poésie ! Il faut aussi rajouter que l’immersion est encore plus totale avec ce décor fait de bric et de broc. Très proche de son public (j’en veux pour preuve l’absence de crash barrière), l’échange ce soir a été plus que total : Tout le monde est parti avec un grand sourire, de ceux que l’on réserve après les bonnes soirées.

Etiqueté par Ysabel :

La vacation de scène entre Arthur Ferrari et Arthur H est un peu longuette, surtout avec une première partie disposée bien en avant et tout déjà fin prêt pour la suite en arrière plan … Mais bon, c’est souvent comme ça. Alors on prend son mal en patience.

Et c’est Arthur himself qui ouvre le bal, tout de paillettes vêtu, en prenant place derrière le piano habillé de cagette … Joli paradoxe (et je pense que ce ne sera pas le dernier !) Puis, ses compagnons viennent le rejoindre, lui et sa belle voix rauque au timbre chaud qui s’élève. Il est là, sous un drôle de lampadaire, quasi couché sur le clavier et éclairé de rouge par en-dessous. C’est captivant.

Puis il gagne le devant de la scène, dans cette ambiance de «garde meubles». Les musiciens entrent définitivement dans la musique et même si je suis un peu dans le pâté ou peut-être parce que je le suis (je tiens un crève de folie), je trouve ça carrément planant. Il nous demande de reprendre encore plus fort Give Me Up en nous regardant l’air amusé … Et je ne peux m’empêcher de penser à son père. Quoi que je trouve qu’en vieillissant, il aurait plus des airs de Gainsbourg que d’Higelin ! Un Gainsbourg qui serait allé à la rencontre du Rock en quelque sorte.

Il semble toujours chercher à être au plus près de son public, tout sourire, plein de regards attentionnés et le plus souvent dans une lumière qui joue à entretenir une pénombre tantôt rouge, tantôt bleue. Pourtant, cet état d’apesanteur va être un peu troublé par un claviériste anxieux, qui semble avoir des soucis techniques … Qu’à cela ne tienne, on compensera avec la batterie !!

Sa voix est si particulière, qu’elle semble par moment ne faire plus qu’un avec la musique … On plane littéralement, au rythme du vrombissement des ventilateurs, emportés que nous sommes, comme en plein vent, à l’instar des rubans de sécurité rouges et blancs qui volent sur scène. Sa voix se fait murmure. D’une poésie à vous donner la chair de poule. Puis elle se transforme et se met à chanter en espagnol, sombrant dans les graves … Une corde qui vibre au vent. Il la rend diatonique … Mais c’est un jumeau d’Ottilie [B] ma parole !

Il retourne à son piano-cagette, accompagné par une guitare et une basse au son très Folk-Country, pour une chanson à Marie (Le Chercheur D’or) qui a quelque chose comme un Road Movie. On ne peut que se sentir embarqué et suivre, comme happé. Il cabotine avec sa veste de lumière … Sommes nous digne d’elle ? Non ! Mais pour le pantalon ? Oui !! Son humour décalé fait des ravages et il continue en nous assurant qu’à la fin de la crise, on en aura une toute pareille !! Mais en attendant, sommes-nous des Baba Love ? Sans aucun doute. Cette déambulation sans fin de l’homme qui marche entraine toute une salle avec elle, qui se met à frapper dans les mains avec frénésie. Arthur, lui, semble boxer dans le vide et vivre tout cela de l’intérieur, avec cette musique qui entre en lui et le parcourt de secousses.

Alors il boit un coup pour reprendre un peu de forces, avant de repartir pour New York City. Les vibrations semblent monter depuis le sol et gagner progressivement du terrain, de la chair … C’est alors que L’Usine de met à danser. Les lumières semblent venir de partout à la fois et de tout : Les bidons, les seaux … Arthur, au milieu, joue les funambules. Ses pieds ne semblent plus toucher terre. Il vient prier le Dieu batterie, avant de reprendre place derrière le piano pour la plus belle chanson du monde … Prendre Corps. C’est juste magnifique. On est là, quasi dans le noir, à boire plus qu’à écouter ces paroles … «Tu m’enivres – Tu me fluide – Tu me tourbillonne – Je t’invente et parfois tu te livres – Je t’écris – Tu me penses …» Pour moi ce sera les yeux clos pour ce poème de Ghérasim Luca.

Après cette parenthèse jubilatoire, c’est son côté irrésistiblement caustique qui reprend le dessus et il nous offre une transposition Spéciale Marine Le Pen aux Saintes Maries de la Mer (ne cherchons pas la source de cette idée saugrenue !) avec «Je te transparente – Tu te pénombre !» … Amenant à l’épilogue farfelu suivant : Elle part creuser un métro avec la pelle de plage (enfin je tente de résumer son savoureux discours décousu !)

On enchaine sur Lily Dale, où quand le piano vient apporter sa douceur à une voix d’écorché … Quand on touche à la perfection. Et c’est Arnaud «Qui est là même s’il s’est trompé de date» qui l’accompagne au clavier. Puis c’est Arthur qui va prendre la relève, toujours sous son réverbère, juste accompagné de ses battements de pieds et d’une ligne de basse. Le public en profite pour y joindre sa clappe. Un véritable boxeur dans son ring, pour une fin de set musclée et puissante .

Premier rappel. Le piano a avancé et il est revenu seul sur scène, à demi éclairé. Il nous offre un petit medley avec une salle qui joue les choristes. En fait, ce rappel fait office de mini-concert acoustique … Avec, entre autre, l’air des Ramoneurs de Mary Poppins … Choix amusant et original. Sa voix se brise légèrement. Sa douceur mêlée à la magie du piano … Une parenthèse enchantée.

Puis, les musiciens reviennent. Taquinerie sur la barbichette de ses compagnons de scène et retour sur «Les drones de Dassault» qui rodent (la proximité du site du magnat de l’industrie lourde avec la salle de L’Usine tourne carrément à l’obsession 😉 !!) Il lance la Mystic Rumba pour nous faire danser … Une Rumba qui corde, qui pianote et qui tourbillonne. Par le son alléché, Laurent Bardainne vient les rejoindre armé de son saxophone et ils se regardent tous pour une fin follement jazzy.

Dernier petit rappel pour la route. Jeux un peu pshyché, une pincée d’électro et grosse batterie pour La Beauté De L’amour. Je peux vous assurer qu’il lui reste bien assez de jus pour faire danser une dernière fois L’Usine, avec un accord final jouée en mode : Tout le monde debout !!

La toute dernière sera tout simplement un hommage à Lhassa De Sela (décédée en Janvier 2010) … Ligne de basse très marquée et batterie jouée aux marteaux de feutre. Un dernier moment de pure félicité. Il termine droit comme un i, à la proue de son navire imaginaire. Une H de soirée, passée avec un H d’artiste !!

Composition

  1. Ulysse et Calypso
  2. Give Me Up
  3. Est-ce Que Tu Aimes ?
  4. Cheval De Feu
  5. Dis Moi Tout
  6. Le Chercheur D’or
  7. Baba Love
  8. New York City
  9. Prendre Corps
  10. Lily Dale
  11. Le Sculpteur Aveugle
  12. Basquiat
  13. 1er Rappel : Solos Arthur
  14. Mystic Rumba
  15. 2nd Rappel : La Beauté De L’amour
  16. La Marée Haute

Date Limite de Consommation

  • Ce concert s’inscrit dans la tournée Baba Love Tour qui se termine le 22 Décembre à Paris
  • Album défendu : Baba Love

Site de Production

Site Officiel : http://www.arthurh.net

Ingrédients

  • Arthur Higelin : Chant & Guitare
  • Antoine Montgaudon : Guitare
  • Juan De Guillebon : Basse
  • Arnaud : Clavier
  • Laurent Bardainne : Saxophone
  • Florent Savigny : Batterie

Remerciements

  • Dorothé @ Usine

Appellations d'Origine Contrôlée

  • 05 mars 2015

    Photo du concert

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