Accueil Chroniques Arles Cargo de Nuit
05 novembre 2010Une belle rencontre, un moment inoubliable et une artiste à part entière.
6.0 sur 6 - 2 votes
1 : Pas du Tout - 2 : Un Peu - 3 : Moyennement - 4 : Beaucoup - 5 : Passionnement - 6 : A La Folie
Au cargo il n’y a pas trop de conditions : pas de nombre limité de chanson.
Tout est fait debout en naviguant parmi le public.
Etiquetée par Ysabel :
De retour au Cargo de Nuit pour partir à la rencontre de Babet. Le Cargo c’est toujours un plaisir … Ce n’est pas faute de le dire !! Et pourtant, il n’était pas rempli samedi soir pour ce concert de la violoniste de Dionysos, à peine 70 personnes … Et c’est bien dommage …
Pas de première partie. La scène est déjà prête et le pianiste prend place tout seul, sans bruit. Il surprend une partie du public qui ne l’a pas vu s’installer. On se retourne : et hop, c’est commencé.
Les trois autres musiciens viennent le rejoindre. Un batteur (tout de blanc vêtu), un violoncelliste et un bassiste (Stephan Bertholio, lui aussi «transfuge» de Dionysos).
Une belle soirée s’annonce, avec de la vrai et belle musique.
Puis Babet arrive à son tour. Elle est toute petite, fluette, robe grise et ballerines rouges. Elle attaque par Piano Monstre. Dès les premières notes, on reconnait tout de suite ce timbre de voix et une énergie qui fait immanquablement penser à l’inspiration de Mathias Malzieu. Attention, ce n’est absolument pas du copier-coller (et c’est bien pour cela que j’ai choisi le mot «inspiration»). On retrouve la qualité musicale et une certaine sonorité de ce groupe fantastique. Mais elle a son univers propre et c’est lui qu’elle vient nous faire partager.
Le public n’est peut être pas si nombreux, mais il n’est pas venu par hasard, pour tuer le temps. Les paroles sont sur toutes les lèvres et quand elle commence à chanter Je Pense A Nous, les sourires illuminent les visages éclairés en demi teinte. Elle attrape son violon et en joue de cette manière si particulière qu’elle a de le faire. Elle est vraiment fantastique quand elle en joue. Tout le monde se rapproche de la scène. Les personnes qui sont au balcon se collent à la balustrade. On a droit à un vrai concert privé (et c’est une sensation qu’on a souvent le plaisir de ressentir au Cargo de Nuit). Quand elle interprète ses compositions, elle sait être à la fois dansante et totalement investie. Et ce mélange des instruments est idéal. Le piano est joué de façon très classique, soutenu par le violoncelle et le tout est tranché par la basse et la batterie. La musicalité du tout est vraiment parfaite.
Pour La Couleur De La Nuit, elle va changer d’instrument et jouer de la guitare. Elle s’adresse à nous entre les morceaux avec sa petite voix douce et son sourire désarmant. Je trouve qu’il n’est pas toujours évident de se positionner lorsque l’on chante en français. Il y a toujours ce risque de tomber dans le gnangnan …. mais là, on en est à des milliers de kilomètres.
Avec Les Amourariques, qui ont un petit côté pop anglaise instrumentalisée à la française, elle veut faire «Chanter Arles» et nous devons faire les sirènes. Elle nous rassure : «Je sais, ça à l’air compliqué mais en vrai vous y arrivez tout le temps».
Le public danse et chante avec elle maintenant. Les échanges de regards et de sourires entre Babet et ses musiciens sont un vrai bonheur de complicité. Ses chansons tendres sont vraiment très belles. Elle sait être touchante sans jamais tomber dans la guimauve. Elle parcourt la scène le micro à la main, avec un visage tellement expressif. Vient s’assoir sur le genoux de son violoncelliste pour terminer La Chambre Des Toujours. Et avec Le Miroir, on a droit à un inoubliable coeur des garçons qui sont vraiment impayables !!
Elle sait nous balader d’un univers à l’autre au fil des morceaux … Tendresse, humour, virtuosité … Tout y passe avec une facilité déconcertante et une vrai cohérence. On voit sa pleine maîtrise de la scène. Elle sait allier la fraîcheur avec le naturel et être totalement à l’aise sur cette scène qu’elle occupe à 100%. Et ce n’est vraiment pas une violoniste qui chante. C’est juste une artiste complète et accomplie. On a droit à un très joli voyage musical. Et je ne suis pas la seule à le penser. Les visages autour de moi sont sous le charme et ravis.
On arrive à la fin du set et là elle va lancer la phrase fatidique : «C’est déjà la fin, alors qu’on a l’impression que ça n’a duré que 20 minutes !» …. Et là …. Quelqu’un lui lance : «Et bien y a qu’à recommencer au début !!».
Et bien, vous me croyez si je vous dis qu’elle a répondu «Vous voulez vraiment ?? Allez, on le fait. Tout le monde sort et on recommence du début !!»
Et ils l’ont fait ces barjots !!
Le public reste incrédule et médusé mais applaudit à tout rompre. Ca crie, ça siffle : il y a le feu au Cargo !
Et on repart pour un tour. Parce que je n’y ai pas cru. Je me suis dit qu’ils allaient en refaire une ou deux et puis arrêter là …. Non, non, tout depuis le début !!
Tout le public part avec eux sur cette drôle d’idée de reprendre le concert en entier. C’est vraiment excellent !!
Et je ne sais pas si ce second passage est interprété différemment, mais moi je ne l’entends pas pareil. C’est amusant. C’est la première fois que j’assiste à tel un concert.
Elle va quand même faire «sauter» La Couleur De La Nuit parce que, selon ses dires, moins elle joue de la guitare, mieux elle se porte !! Et «Comme c’est un bonus, je fais ce que je veux !!»
On a quand même le droit de refaire les sirènes … Elle est tout sourire. A vraiment l’air ravie de le rejouer ce concert. Moi j’adore ce concept très particulier du rappel ! Il y a juste peut-être un petit défaut à la chose : c’est que l’attention de certains se relâche un peu et que les bavardages montent légèrement du fond de la salle. Mais ce n’est pas grave, nous en est devant et on est aux anges. Ils reprennent Le Miroir en y mettant encore plus de fantaisie (dommage que l’on ait pas Edouard Baer en guest, comme sur l’album !).
Elle nous explique également le pourquoi de la spéciale dédicace à Dionysos de Merzouga, chanson composée au Maroc après une tentative des membres du groupe de faire du surf sur les dunes de sable dans le désert, sans le matériel adéquat et sans eau …. dont ils sont revenus quasi mort (insolation et tourista à gogo !!).
A la reprise de Tes yeux Dans Ce Bar, je remarque que je ne m’étais même pas aperçue que le violoncelliste faisait de la BeatBox (et oui, je suis experte depuis mon initiation à La Mèson …). J’ai vraiment la sensation que ce «second» concert est encore meilleur que le premier. Et nous arrivons au dernier morceau du set : on a vraiment refait le tour … Franchement, je n’y croyais pas !!
Elle termine en nous promettant un vrai rappel en plus. Et le public joue le jeux.
Babet revient en nous proposant un rappel en acoustique et nous demande de lui dire ce que nous en aurons pensé après.
Elle commence par Piano Eléphant, accompagnée du piano et du violoncelle. Puis s’ajoutent les cymbales et le tout fini en feu d’artifice (bien loin de l’acoustique annoncé).
Pour L’Arbre Coeur, on retrouve un climat beaucoup plus intimiste. Lumière sur elle. Le temps semble suspendu à sa petite voix.
Et ils terminent ce premier rappel (…. Enfin second …. Et c’est que je m’y perd moi !!!) avec Mexico.
Mais, bien sûr, ils ne vont pas s’arrêter là. Vous l’avez bien compris, on est partis pour la nuit. Plus d’instrument, mis à part sa guitare. Ils s’assoient tous les cinq sur le bord de la scène, après avoir posé le micro au milieu du premier rang. La salle entière s’assoie par terre, toute sage. Les uns ont les mains sur leurs genoux; les autres posent la tête sur l’épaule voisine. Je n’avais jamais vu la salle du Cargo comme ça. Et elle se met à chanter tout simplement, avec les garçons qui font les coeurs. Le tout avec énormément d’humour.
Elle va même s’embrouiller dans les paroles de Underwater Song et c’est une fille du premier rang qui lui souffle les bons mots. Les quatre garçons lèvent le pouce en même temps en signe de remerciement ;). Le tout se termine avec les plus valeureux d’entre nous qui l’accompagnent en sifflant le chant des oiseaux.
Je pensais que là, nous étions arrivés à la fin de ce concert d’un autre monde …. Mais pas du tout. Nous voilà repartis pour Je Pense A Nous en version acoustique cette fois. Tout le monde chante. Ses musiciens sifflent, font les andouilles …. L’ambiance est vraiment géniale.
Et pour finir (si, si, on a fini par rentrer se coucher !!), elle va reprendre une chanson qu’elle n’a pas interprété depuis deux ans : Body Club. Et c’est une adorable attention pour deux jeunes filles (fans déjà venues la voir la veille à Marseille) qui l’aime particulièrement et qu’elle invite à venir chanter, en prenant place sur la bord de la scène avec eux. Cela va finir en cafouillage : heureusement que ces demoiselles sont là pour apporter main forte.
Après tout cela, elle nous lance un «Merci, mais c’est fini là !».
Je pense que j’ai été on ne peut plus clair …. C’était un concert magique.
Merci Babet.
Myspace : http://www.myspace.com/babetmusic
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