Accueil Epicerie Chronique de Spectacle
13 février 2017 à 20:33Ce Lundi 11 Janvier 2016, c’est véritablement tout un pan de ma culture musicale qui s’effondre. Je suis en voiture, en train d’aller au boulot, quand Patrick Cohen bouleverse plus ou moins son 7-9 de France Inter pour relayer les récents tweets de Duncan Jones, affirmant la funeste nouvelle de la disparition de son père.
Je crois même que c’est un extrait de Space Oddity qui m’oblige alors à m’arrêter sur un petit parking, pour me laisser le temps de pleurer à chaudes larmes. Car pour moi, depuis l’exposition Bowie Is, l’artiste a pris une place encore plus énorme : j’y ai découvert des facettes inconnues, une créativité et un avant-gardisme qui méritent largement tout mon respect et toute mon attention.
Oui, je comprends alors que l’un de mes plus grands regrets ne pourra plus être réparé : je ne verrai Jamais David Bowie en concert ! C’est l’une des « vannes » entre Ysabel et moi, car elle a pu voir le Reality Tour de passage à Marseille… que j’étais con à l’époque, car j’avais largement la possibilité de le voir !
Lazarus, dont les représentations new-yorkaises ont commencé il y a peu, devient alors l’un de mes doux rêves : c’est la dernière expression artistique du génie, après l’album Blackstar qui tourne déjà en boucle depuis sa sortie. Mais voilà, c’est à New-York et c’est quand même too much. Et puis l’idée de voir cette comédie musicale réapparaît quand j’apprends le début des représentations à Londres ! Là ce n’est plus pareil. Il est alors décidé d’aller voir le spectacle le 31 Décembre, au milieu d’un réveillon hors normes, qui le sera d’autant plus de par ce moment théâtral.
Voici maintenant mon avis détaillé sur ce spectacle, qui restera longtemps gravé dans ma mémoire.
Soyons honnête : si parfois nous assistons à des spectacles pour ressentir les vibrations historiques du lieu (je pense par exemple pour Londres au Royal Albert Hall, au Hammersmith Apollo ou, par exemple pour Paris : l’Olympia), avec le King’s Cross Theatre, il y a de quoi être déçu ! Je dirais que c’est une grande tente de réception de mariage, posée le long de la rue.
Une fois dedans, c’est donc forcément très froid, avec un grand bar flanqué au bout. La salle ? Rien de magique non plus, même s’il est à noter l’intelligence d’avoir pensé un bel écart en hauteur entre les rangs, pour que chacun puisse profiter de la scène sans tête devant.
Enfin, la scène est assez dépouillé avec un lit d’un côté, un frigo de l’autre et des vitres au fond, au travers desquelles on peut voir les instruments.
Voici la liste dans l’ordre. On retrouve cela sur la version Cd
Il est donc assez simple de se rendre compte que c’est juste magnifique comme choix musical, avec un peu de toutes les époques et tous les styles (nombreux) de David Bowie.
Je ne nierai pas que l’un des autres intérêts à voir cette comédie musicale maintenant, c’est d’avoir face à nous le casting original. Celui qui a été conseillé et guidé par Bowie (directement ou indirectement). Et, dans ce casting, Michael C Hall y tient une place toute particulière, avec le rôle principal.
Pour moi, il est avant tout Dexter. Ce flic tueur en série. Je le sais déjà renversant quand il chante mais, à mes yeux, son rôle dans la série lui colle encore quand même à la peau. Alors, quand il apparaît sur scène seul et avant le début du spectacle, à aller de gauche et de droite, déjà dans son personnage … J’avoue avoir eu envie de crier « Dexterrrrrrrrr ». Ysabel le sent et son regard à mon encontre en dit long 😉
Puis le spectacle commence et déjà j’oublie tout le reste. Il est merveilleux. Eblouissant ! Puis il chante Lazarus et même si j’ai déjà entendu sa version, que ce soit sur CD ou en télé, je ne peux retenir des larmes, tant l’émotions est là.
L’un des autres rôles importants du spectacle est tenu par ce petit bout de blondinette de 16 ans. Et si, sur Cd, sa voix ne m’avait pas convaincu, sur scène elle est assez magique. Binôme parfait et double féérique de Newton, sa voix et sa prestance se marient à merveille avec le grand extraterrestre.
Et je garderais toute ma vie en mémoire son duo final sur Heroes. Je crois que c’est la prestation la plus renversante de ma vie, qui a largement mérité mes quelques larmes (et je ne devais pas être le seul !).
Assistante de Newton, elle sublime le spectacle par une grâce d’un charisme digne d’une Nicole Kidman (de la grande époque).
L’évolution d’Elly en cours de pièce est d’ailleurs renversante et saisissante. En fait, elle cherche à prendre la place de l’amour perdu et le coeur de Newton, jouant de son pouvoir de séduction et de mimétisme.
C’est l’un des rares personnages a avoir été incarné par un artiste différent entre New-York et Londres. C’était Cristin Milioti à New-York et c’était aussi pas mal du tout à priori !
Dernier personnage que je présente, et non des moindres, c’est le détraqué qui fait tout pour se rapprocher de Newton et lui voue une fascination au cœur de laquelle le meurtre n’est pas interdit.
Par contre, le saligaud a un sacré accent digne des bas-fonds de Manchester et j’avoue avoir parfois décroché, à essayer de suivre son débit tout en regardant le spectacle !
Il reste cette image. Juste cette image, sans pathos et sans trop en faire. Juste ce qu’il faut pour quelques dernières larmes, après avoir vu et entendu la dernière oeuvre du maître.
C’est d’ailleurs l’une des images qui restera à vie gravée dans ma mémoire.
David, tu m’as rendu malheureux en début d’année et, ma foi, plutôt heureux en toute fin d’année .
Merci !
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