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01 septembre 2018 à 14:26

Alice Cooper – Killer : La Race Des Saigneurs

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Nous remercions infiniment cette participation à Concerts en Boîte, en espérant lire encore plein d'autres textes !

La Pochette

Nota : des Scans HD de chaque face de la pochette sont proposés plus loin 😉

Mis en rayon par Jean-Luc : L’histoire de l’Album 

C’est Frank Zappa qui lance la carrière d’Alice Cooper, alors que le groupe tourne dans les bars et clubs de Los Angeles. Les musiciens se connaissent tous depuis l’adolescence. Ils ont en effet jadis formé ensemble un groupe entre copains de classe, dans leur ville natale de Phoenix, et reprenaient des chansons des StonesZappa, fasciné par leur côté malsain, leur fait signer un contrat sur son label Straight.

Ils enregistrent 2 disques qui n’ont aucun succès : Pretties For You en 69 et Easy Action l’année suivante. Mais le groupe a la réputation d’être redoutable sur scène.

Au bout d’un an, ruinés, ils décident de tenter leur chance à Detroit, ville beaucoup plus branchée sur le Rock agressif et à haute énergie que joue alors Alice Cooper, avec des groupes phares comme Stooge et le MC5.

A Detroit, ils rencontrent Bob Ezrin, qui est l’élément déclencheur de leur carrière. Ils signent alors chez Warner en 70 et sortent l’album Love It To Death fin 70. Le hit I’m Eighteen, réponse US au My Generation des Who, connaît aussitôt un grand succès.

Leurs concerts sont de plus en plus attractifs et les fans, qui ne cessent d’augmenter, sont attirés par leur côté grand théâtre. Ils utilisent en effet des accessoires aussi charmants qu’une chaise électrique, une guillotine et surtout leur célèbre Boa Constrictor, Kachina, qu’Alice Cooper aime exhiber tout en chantant. Le serpent, hélas, disparaît dans un hôtel, en pleine tournée, et on ne le retrouvera jamais. Mais c’est bien Kachina qui apparaît sur la pochette du disque Killer.

C’est fin 71 que sort Killer, la pierre angulaire d’Alice Cooper. Ce disque est en effet hors norme et fantastique à bien des égards. Les morceaux sont tous très travaillés, très variés, avec des changements de rythmes vertigineux. Les mélodies sont riches et les arrangements de Bob Ezrin sont totalement novateurs. Il n’y a pas d’esbroufe ici. Aucun musicien en démonstration. Seulement un groupe soudé et d’une redoutable efficacité. C’est une formation qui tourne à plein régime et ça s’entend.

L’album commence sur les chapeaux de roue avec Under My Wheels, un Rock primaire et brutal, qui débutera par la suite tous leurs concerts. Les guitares y sont omniprésentes et la voix d’Alice, graveleuse et caverneuse, envoûte déjà l’auditeur.

Le morceau Be My Lover est un clin d’oeil au fameux Sweet Jane de Lou Reed, sorti un an plus tôt sur le dernier album du Velvet, Loaded.

Le disque atteint alors des sommets avec l’incroyable Halo Of Flies, un long morceau de plus de 8 minutes, avec des changements de rythmes incessants et des parties instrumentales impressionnantes. Il faut dire que le groupe joue à l’époque remarquablement bien. L’utilisation du Mellotron est déterminante ici, en apportant ce côté progressif et novateur à la musique du groupe.

Halo Of Flies est une tuerie absolue. La musique part dans tous les sens. Le morceau est truffé d’effets sonores, de trouvailles insensées et de breaks fulgurants. Bien sûr, il est recommandé de l’écouter fort et si possible sur une bonne platine vinyle, afin de profiter de toute cette richesse sonore.

Lorsque je décide de faire tourner Killer sur ma platine, je sais que les 40 prochaines minutes seront pour moi des moments intenses de pur bonheur. C’est peut-être ça la meilleure définition d’un chef d’oeuvre ! Et Killer en est un, assurément. Un dont on ne se lasse jamais.

Desperado clôture magistralement la face 1. C’est un titre magnifique et très inspiré, à la mélodie profonde et prenante. Je pense d’ailleurs que son écoute a fortement inspiré Pavlov’s Dog, le groupe de St-Louis.

La face 2 démarre comme la face 1, par un rock nerveux : You Drive Me Nervous. Il est du calibre de Under My Wheels, mais suivi par peut-être le seul moment un peu faible du disque : Yeah, Yeah, Yeah.

Puis on retrouve ensuite du grand Alice Cooper avec Dead Babies, un autre tube irrésistible du groupe, qui deviendra un de leurs morceaux de bravoure sur scène.

L’album se termine en apothéose avec Killer, l’ultime chanson. Un autre grand moment, du même niveau que Halo Of Flies. Killer s’étire sur plus de 7 minutes sur une musique envoûtante, inquiétante et lancinante, sur laquelle la voix venimeuse de Vincent Furnier atteint des sommets.

L’album Killer est sans doute le meilleur exemple de la cohabitation d’un Hard Rock primitif, avec quelques touches de Rock Progressif bien senties, que n’auraient pas reniées Genesis ou Van Der Graaf. Pourtant, les critiques qualifient leur musique comme appartenant au mouvement Glam Rock ! C’est à mon avis un non sens et une erreur fondamentale. Car il ne s’agit en rien de Glam Rock dans Killer, mais bien de Hard Rock flamboyant, brillant, reposant sur des breaks impressionnants et qui, plus de 40 ans après sa sortie fin 71, n’a pas pris une ride. C’est aussi à ce genre de détail qu’on reconnaît un chef d’oeuvre.

La pochette n’est pas en reste et entretient la légende Alice Cooper. Pour le grand bonheur des heureux possesseurs d’un pressage original US, la pochette se déplie en 4 morceaux. Elle laisse apparaître, en partie centrale, une réplique du verso sur un fond vert cette fois, mais surtout la fameuse photo de la pendaison d’Alice, accompagnée du célèbre calendrier de l’année 1972. Il est très difficile de trouver cet album aujourd’hui avec la pochette originale en bon état. La pendaison et le calendrier ont hélas bien souvent disparu.

Les nombreuses rééditions ont d’ailleurs abandonné purement et simplement la partie centrale. Sur certaines de ces rééditions, le lettrage est même devenu blanc au début des années 80. Le son également n’a plus rien à voir avec le pressage Warner, aux mythiques labels verts bronze.

L’année suivante, Alice Cooper enfoncera le clou avec la sortie de son plus grand succès, School’s Out. Remarquable album également, mais tout de même moins inspiré que Killer. L’approche Free Jazz de certains morceaux confirmera toutefois la volonté du groupe de vouloir sans cesse innover et renouveler sa musique, sans sombrer dans la médiocrité.

Après ces 2 disques majeurs, Alice Cooper ne retrouvera jamais plus cette inspiration ayant abouti à Killer.

Le groupe se dissout en 74, après la sortie du décevant Muscle Of Love. Alice Cooper continue ensuite avec de nouveaux musiciens, dont les guitaristes Steve Hunter et Dick Wagner (ex Lou Reed). Mais les disques deviennent de plus en plus faibles et le groupe se résume alors au seul Vincent Furnier.

Heureusement qu’il nous reste ce Killer, à classer dans les tous meilleurs albums de Rock jamais enregistrés.

Les Maestri

  • Vincent Damon Furnier aka Alice Cooper : Chants
  • Glen Buxton : Guitare solo
  • Michael Bruce : Guitare rythmique
  • Dennis Dunaway : Basse
  • Neil Smith : Batterie
  • Bob Ezrin : Production

Les pépites sur cette galette

  • Face 1 :
    1. Under My Wheels
    2. Be My Lover
    3. Halo Of Flies
    4. Desperado
  • Face 2:
    1. You Drive Me Nervous
    2. Yeah, Yeah, Yeah
    3. Dead Babies
    4. Killer

Scans HD du Vinyle

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  • Face 1 de la pochette du vinyle

  • Face 2 de la pochette du vinyle

  • Face 3 de la pochette du vinyle

  • Face 4 de la pochette du vinyle

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