Est ce encore du reagge ou du crooner ? Clinton joue de sa voix pour diffuser un reggae moralisateur mais musicalement communicatif ! Entouré entre autre d’une flûte traversière ou d’un saxophone, c’est un reggae presque jazz par moment ! Même si le concert a quelques longueur dû principalement à une certaine monotonie du rythme et à un set sans fin (près de 2h30), je garderai un très bon souvenir de ce concert !

Pendant le chassé croisé des musiciens, on a la chance d’assister à la préparation d’un magnifique «footballeur» en short vert, chaussettes montantes et chaussures de sport … qui s’avère finalement n’être autre que le saxophoniste. Un look qui tue et qui promet une ambiance de doux n’importe quoi. D’ailleurs, lorsqu’il les voit passer sur la passerelle, le public commence déjà à siffler toute la troupe de Clinton Fearon qui descend se mettre en place.

Les leds s’allument progressivement et tout s’éclaire au moment où la musique commence. La scène se lève sur les 6 musiciens : Clavier Basse Batterie Guitare Percu & Saxo (le fameux saxo !!). Clinton n’est pas encore sur scène, mais on sent déjà sa présence et son charisme. La salle s’électrise tout doucement sur une  longue intro, plus jazzy que reggae, avec notre ami le footballeur jamaïquain qui donne dans la danse sautillante.

Après une première partie qui aura été un bel exemple du reggae à la française, on se retrouve à présent dans un univers totalement différent. Un côté beaucoup plus crooner, cool, sûr de lui, rythmant la musique avec son «Moulin à Poivre». Un reggae certainement plus traditionnel, si l’on peut dire.

Les musiciens sont multicarte (comme souvent dans ce type de formation) : du saxo à la flûte traversière, en passant par le «crapaud percussion» ou le piano à vent. Des instruments parfois atypiques, mais qui se marient toujours parfaitement au timbre de voix du chanteur et aux sonorités du groupe.

L’atmosphère chauffe dangereusement : «Comment ça va ? Ça va bien ?!!» Mais Clinton n’en a cure, tant il semble à l’épreuve de la chaleur et de la sueur. Préférant rire à pleines dents et nous faire partager son bonheur d’être présent, que de ce soucier du poids des ans. Il continue à distiller ses morceaux comme ce fabuleux If It’s Shinning ou encore I Can Feel The Spirit Inside Of You.

L’Akwaba se transforme petit à petit en une sorte de sous marin, ou en grand bocal plein de poissons frétillants, électrisés par le maître. L’ordre du jour est clair : « One Love, One People …» On danse, on chante «Et NaNaNa … Lovely !! Merci beaucoup !» Des messages de paix et d’amour nous sont adressés tout au long de la soirée : «Remembre to do the things you love and to love the things you do. Take care of yourself and remember : one love one heart …»

Il faudra plus de 2h de concert et deux rappels (dont un magnifique avec simplement une guitare sèche) pour qu’aux alentours de minuit et demi, Clinton rende les armes à contre coeur, après on ne sait combien de chansons. Allez … « We have one more for you» et nous allons nous quitter sur ces dernières bonnes vibrations.