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01 février 2013

Lilly Wood and The Prick @ Moulin (Marseille)

Moulin 1 - 0 Lilly Wood ... On attend la revanche !

Réclame d’avant concert

Ecrit le 30 janvier 2013

On ne va pas se voiler la face : Nous avions été assez déçus de leur prestation à L’Usine en Octobre 2011 ! Assez déçus, d’autant qu’en album c’est pétillant & chantant, deux aspects que nous n’avions pas vraiment retrouvé en Live.

C’était un jour sans à n’en pas douter et il ne faut pas rester sur cette impressions !

The Fight, le dernier album en date est tout aussi phénoménal que Invincible Friends : C’est typiquement la pop que nous adorons.

Croisons les doigts pour que cette fois nous découvrions en Live le groupe vibrant en studio.

Conditions de mise en boîte

Trois premiers morceaux entre la scène et le public.

Chronique

Etiqueté par Arnaud :

La chronique de ce concert fait causer notre rédaction (bon ok, on est que 2 mais on est quand même un pool rédactionnel 🙂 ) !!

Alors on va lever tout doute : Lilly Wood and The Prick c’est de la bonne came et c’est fort sympathique en Live. Le soucis, c’est justement que c’est juste fort sympathique en Live et qu’au final, on peut préférer l’écoute pépère à la maison tant son pendant Live n’apporte rien.

Car, en Live, on aime que les artistes nous emmènent dans leur univers et son lot de surprises. Pour y parvenir il y a différentes méthodes :

– Méthode Steven Wilson : être plutôt introverti mais miser sur la lumière, la projection d’images, de vidéos, d’éléments scéniques et construire son set autour, comme un complément logique à sa musique. L’homme, en plus, annonce que le concert sera l’album dans son ensemble et dans l’ordre, il ne mise donc absolument pas sur la surprise. Et pourtant !

– Méthode Nadéah : avoir 100% en charisme et être capable en 2 sourires et trois conneries d’avoir toute l’audience dans sa poche, y compris les têtes en l’air et c’est alors des chansons que l’on boit à petites gorgées, quitte à pleurer quand Nadéah a sa voix qui tremble.

– Méthode CocoRosie : être aussi barges sur scène que sur album et bien montrer que c’est Ça son univers. Et que l’on sait pourquoi nous, public, on vient les voir.

– Méthode The Do / Archive : un peu de toutes les méthodes précédentes …

Je vais être dur mais Lilly Wood and The Prick ne suit aucune de ces méthodes, qui font que l’on plonge tête baissée dans le concert. Non, là on sent le « Mur » que décrit Roger Water et c’est trop froid :

Nili & Benjamin sont fermés, assez distants. Oui Nili balance quelques blagues, mais on ne la sent pas offerte à son public, incapable de réellement communiquer avec lui. Benjamin, c’est pire, il ne serait pas sur scène qu’on ne le remarquerait pas. Il n’y a guère que Clément qui bouge un peu son popotin, mais il est trop seul pour nous happer avec son énergie.

– La scène est atrocement vide, si ce ne sont les musiciens. C’est une tournée Fight : on aurait pu imaginer un concept de ring sur scène, qui explique le pourquoi de ce titre d’album et de cette tournée,e ou une mise en scène autour (j’aurai pas été contre une femme avec un queue de lapin qui annonce les rounds 🙂 )

– Pire, le jeu de lumière est insuffisant : Owlle avait la même scène, mais avec un beau jeu de lumière et un peu de fumée (mais il est vrai une fabuleuse présence de chacun des musiciens) La magie opère. Là non, la lumière n’aide pas assez au caractère Live.

– Les chansons se succèdent comme autant de titre des albums : pas de cohésion, pas de petits intermèdes et pas de tour de passe passe qui font que l’on se plonge dedans, au lieu de voir le concert comme autant de chapitre séparés. J’ai, par exemple, en mémoire pour longtemps le jeu de The Do avec les lumières du saxophone, ingénieuse solution pour nous bouleverser le temps du long solo ! Ou, plus récemment, la fin de concert d’Imany dans ce même Moulin, où la belle libère ses cheveux et devient guerrière et déchaînée face à son public. Et que dire d’une Nadéah qui part chanter sur le bar de La Gare de Coustellet, en écartant le public comme Jésus face à la Mer Rouge. Ce sont des petits rien qui marquent un esprit et qui donne envie de revenir en concert ! Ils ont effleuré la bonne énergie communicative  en fin de concert avec, entre autre, le moment avec Owlle en scène, mais hélas c’est quasi aussi vite retombé ensuite 🙁

Lilly Wood and The Prick a toute l’audience à eux avant même de commencer : ce n’est pas pour rien que pour la première fois depuis 6 mois Le Moulin est sold out ! Ils sont sur du velour et on tout pour faire un show un minimum plus ambitieux, qui ferait mieux que de rendre heureux les fans ultimes.

Et, je me répète, mais j’adore leur musique et leur album fut acheté quelques jours après sa sortie et j’irais tout aussi vite acheter le suivant. Mais, pour le moment, je classe Lilly Wood and The Prick dans la liste (assez courte) des groupes fabuleux en album, mais qui ont besoin de trouver leur touche en live.

Etiqueté par Ysabel :

Après le passage de Owlle, qui m’a laissé de petites étoiles plein la tête, l’installation de la scène de Lilly Wood and The Prick me semble un peu longue … Mais bon, du coup, on s’intéresse … Un drôle de pupitre en plexi pour recevoir le clavier. Une batterie très surélevée et un gros drum transparent en plein milieu de la scène, tout devant … C’est plutôt aéré et épuré au final. Par contre, quand la Miss Nili débarque, au diable la sobriété aux vues de sa tenue en mode : Soirée pyjama à Hawaï 😀 !! A savoir débardeur blanc, pantalon à rayure et couronne de fleurs sur la tête.

A peine sur scène, elle hurle un «Bonsoir Marseille !!» tonitruant et aux premières notes du premier morceau, le super Fan Club tout devant au premier rang chante déjà. Elle se balade alors avec ses maracas et entame son set avec cette voix un peu nasale qui la caractérise. Il est indéniable que ce soit dansant mais, pour autant,  je suis hélas peu à peu gagnée par le même sentiment qu’en octobre 2011 à L’Usine : C’est un pur copié/collé de ce que l’on peut trouver sur leurs albums (qui sont par ailleurs forts bons) … Mais ni plus, ni moins … C’est la seule réactivité du public qui fait la différence.

Ceci étant, cette interaction fonctionne plutôt bien, avec un «Ça fait plaisir de vous retrouver !» auquel répond des «On vous aime !!» plutôt mignons. Nili surenchérit par «Nous on vous kiffe !!» et y ajoute même une petite allusion au mariage pour tous, qui fait tant couler d’encre par les temps qui courent. Mais, les fleurs mises à part, ça manque quand même un chouilla de fantaisie à mon goût. Par chance, une bonne partie du public est par avance totalement acquise semble-t-il (heureusement même devrai-je dire) et sincèrement sous le charme du joli sourire carmin qui leur répond.

«On va passer aux choses sérieuses …» nous annonce-t-on. Les fleurs tombent et la voix se fait un peu plus rock et brisée. La lumière ambiante s’assombrit et des spots balayent la scène et la salle, dont une grande partie s’est déjà transformée en dance floor. Nili plutôt fière nous informe que Le Moulin (sold out ce soir) n’a jamais reçu autant de monde depuis sa réouverture en septembre dernier. Belle performance en effet … «Alors faites du bruit !!»

Hopeless Kids prend alors des allures de chanson militante, qui tourne même à la messe, à grand renfort de bras levés. Avec des paroles que l’on peut lire sur beaucoup de lèvres. «Marseille Marseille, montre moi tes mains !» crie-t-elle au public. Et en fait, c’est ça, il y a plus d’ambiance dans la salle que sur scène. Dès que l’un d’eux fait ne serait-ce qu’un pas en avant, ce sont des hurlements qui vient lui répondre. Mais les musiciens semblent définitivement frileux et préférer rester dans leurs coin. Quant aux jeux de lumières, ils sont quasi inexistants. Alors musicalement, c’est très bon, certes mais voilà, j’ai encore et toujours cette impression d’être chez moi à écouter leur album.

C’est au démarrage de Into Trouble que je vais peut-être commencer à trouver ce que je suis venue chercher. Ils sont noyés dans un halo de fumée bleue. Sa voix semble déchirer le silence et c’est la première fois que je vibre vraiment. Elle nous tient en haleine avant que les trois guitare (basse comprise) envoient toutes la force de leurs cordes en jouant sur les dissonances. Ça, ça envoie et nous sortons enfin du trop convenu.

Gros drums et chœur des garçons viennent ensuite prendre le relai. Elle lance une clappe sur Joni Mitchell, baguettes en l’air, avant de nous laisser profiter d’un petit pont très jazzy. La salle emboite le pas. Ce qui nous offre un très joli final avec juste leurs voix et la clappe qui vient du public. Le côté festif et entrainant a cette fois définitivement gagné le club des ultra fans, qui danse à présent au taquet. Nili frappe dans tous les sens : son drum, une petite batterie électronique … En cette fin de set, l’intensité a vraiment grimpé d’un ton et ce sont des cris de joie qui accueillent les premières notes de Hey It’s Ok, avec sur scène une Nili qui s’en vient enfin danser de l’un à l’autre.

Elle reprend ensuite son petit clavier baladeur et demande encore une fois à Marseille si ça va … Suppliant même le balcon de se lever pour que ça crie, que ça danse et que ça chante. Il y aura aussi beaucoup de sincérité à la fin du set, dans ce remerciement au public d’être toujours là. Puis elle appelle Owlle pour participer au jeux de la choré, dont les règles sont on ne peut plus simples : Il faut juste tout faire comme elle ! Ça chahute et ça rigole bien, autant derrière que devant, et notre Antoine nationale fini même en plein milieu, à taper comme un fou sur le drum qu’il a été récupérer. Bref, une fin bonne enfant et dans une ambiance bien plus festive que ce qu’aurait pu laisser présager ce début de set laborieux.

Pour les rappels, elle revient avec sa couronne de fleurs en priant et en appelant au dieu Briquet pour que de petites flammes allument la salle. Un morceau plutôt intimiste, mais émaillé de rifs de guitares aux longs trémolos. Puis, pour ne pas rester dans le sombre, elle court chercher son appareil photo, avant de nous annoncer une chanson d’amour. C’est donc le moment de se faire des câlins semble-t-il … Alors, allons-y pour les mamours (mais assez musclés tout de même !)

«Pour le dernier, je veux que tu danses et que tu chantes Marseille !!» Alors Marseille chante et saute avec joie. De son côté, elle s’agite une dernière fois comme une furie sur son drum, pendant que les guitaristes viennent faire les beaux tout devant. Ce sera une de leur rare participation vraiment visuelle à ce concert … Et c’est peut-être par là que cela pêche en fait … La musique, c’est bien, c’est fondamental même. Mais en Live il faut aussi faire le show …

Composition

  1. Go Slow
  2. Where I Want To Be (California)
  3. Let’s Not Pretend
  4. Long Way Back
  5. Middle Of The Night
  6. Hopeless Kids
  7. Water Ran
  8. Mistakes
  9. Into Trouble
  10. Joni Mitchell
  11. Guys In Bands
  12. Hey It’s Ok
  13. Down The Drain
  14. Le Mas
  15. 1er Rappel : Briquet
  16. This Is A Love Song
  17. My Best

Date Limite de Consommation

Site de Production

Site Offi­ciel : http://lillywoodandtheprick.com/

Ingrédients

Remerciements