« China Moses Swan Ink »
06 octobre 2017

Potochkine @ Théâtre des Salins (Martigues)

Pierrot et Colombine ...

Conditions de mise en boîte

Librement dans la belle Salle du Bout de la Nuit.

Chronique

Etiqueté par Arnaud :

Ce soir c’est un double plaisir : celui de découvrir un chouette groupe, tout en retournant dans ce lieu magique qu’est le Théâtre des Salins, à l’accueil toujours irréprochable.

Si le descriptif de la soirée donnait déjà très envie, la simple écoute sur Youtube du titre We Are Potochkine avait définitivement imposée notre présence. Ce doux mélange de New-Wave façon Vive la Fête colle définitivement à ma propre sensibilité de faux anglo-saxon francophone, qui aurait dû avoir 20 ans en 1980.

La salle se remplit encore doucement à notre arrivée. Il n’y a pas assez de curieux (comme moi !) à mon goût, mais tant pis pour les absents !

Le concert commence par Ernst venant de nul part et dansant au milieu de la salle. Je ne sais pas vous, mais moi quand je vois un homme qui danse, je suis émerveillé. Quand en plus il est en bottes de commando et capable de faire des pointes, alors là je suis carrément en extase. Quand la grâce du danseur s’entremêle avec rugosité du Punk à cuir. Émotionnellement, je crois assister en Live à une mise en scène d’un passage d’Orange Mécanique. Je jubile littéralement.

Puis Polly Paulette monte sur scène pour un autre tableau tout aussi contrasté. Voici une poupée de cire qui, derrière son côté féérique et innocent, va se transformer en prêtresse.

L’entrée théâtrale finie, la musique prend sa place. Lui est derrière ses machines, comme un automate exécutant des gestes précis. Sa tête semble avoir sa propre vie, tant elle s’agitte au rythme de la musique. Elle, reste derrière son micro d’où elle nous emmène par la voix dans son monde. C’est vraiment tout ce que j’aime voir en concert !

Le public ne s’y trompe pas et, après une période de timidité, nous voyons quelques danseurs ici et là, comme en transe.

Le concert sera plutôt court mais finalement de la durée parfaite pour que le philtre d’amour ne s’estompe pas.

Merci Potochkine pour m’avoir sorti de mon monde et m’avoir montré le votre !

Etiqueté par Ysabel :

Quel plaisir que de retrouver enfin cette si belle salle Au Bout De La Nuit du Théâtre des Salins … son sol de béton ciré, son plafond de ciel étoilé et cette proximité unique avec les artistes. Toujours un grand bonheur. Et ce soir, le décor qui nous accueille est amusant. Avec un espèce de bureau sur le côté gauche de la scène. Mac portable ouvert, dont la petite pomme lumineuse attend l’heure H. Et une chemise suspendue sur son cintre, lui-même accroché au micro … Tout semble prêt. Ne manque plus que le duo fantomatique de Potochkine.

Tintement de clochettes. Bruissements d’une forêt mystérieuse. Musique énigmatique. Nos oreilles sont fin prêtes à assister à leur entrée hyper scénographiée à tous les deux. Lui le clown triste torse nu en pantalon blanc, les bretelles tombées sur les hanches. Elle la danseuse en tutu blanc, le visage recouvert d’un voile noir de deuil … Que le spectacle commence.

Il se tord en s’affaissant sur le sol dans une pantomime à la Marcel Marceau, entre danse et mouvance animale. Elle s’occupe des machines en arrière. Il vient ensuite la rejoindre. La scène s’éclaire. Il enfile sa chemise lentement. Elle s’approche du micro et soulève son voile … Commence alors un poème sur une ligne de basse vibrante et entêtante, récité par cette drôle de poupée aux longs cheveux. Large frange. Lèvres rouges. Chaussures à plateforme : une sorte de poupée punkette 😉

La voix change. Elle se fait grave et chaude, puis douce et cristalline l’instant d’après. Les gestes sont saccadés comme ceux d’une automate. Et puis, d’un coup, la rythmique New-Wave prend la main. Mais ces rythmes, à l’unisson du chant, sont comme démontés, désarticulés. Avec un fond qui me fait penser à du Nina Hagen, mais de la grande époque hein ! Pas de son récent délire country ! En tous cas, notre chanteuse est totalement habitée. Les yeux plantés droit devant, dans le vide. Lui penché sur ses machines et complètement immergé dans sa bulle.

Un chant définitivement captivant, avec de surprenants sauts des graves aux aiguës. Mais finalement en harmonie avec ces passages du quasi expérimental à de la New-Wave bon teint. Oui, une voix assez incroyable. Belle. Profonde. Envoûtante. Lyrique même par moment … Pour un duo vraiment atypique et explosif. Le tout temporisé par de jolis saluts de danseuse de boite à musique déjantée. Et quand elle commence Batifole par ces mots : « De mes rêves je t’écris ces paroles… », je réalise que, par moment, on croirait entendre la voix d’Olivia Ruiz. Par contre, le seul reproche qu’on puisse leur faire est le peu d’interaction qu’offre cette mise en scène musicale si particulière. Ils sont totalement dans le scénographie théâtrale et il en résulte forcément quelque chose d’un peu froid et distant.

Elle commence la suivante à capella et en espagnol. Lui la regarde debout, de face et depuis le public. Il tombe. Elle lance la musique. Il commence à danser comme un damné sous les strombis, faisant même des tours sur les pointes de ses bottes. Il est son Légionnaire. Elle est sa muse. Il part faire le tour de la salle carrée, le tour du public … Un peu à la limite de l’épilepsie tout de même le garçon 😉 ! Tant et si bien qu’il fait un émule à casquette (et oui, il en faut toujours un ! Avec ou sans couvre chef). Mais le côté positif de la chose, c’est que cela ouvre la voie à tous ceux qui avaient envie de danser sans vraiment oser. Du coup, c’est elle à présent qui vient se balader au milieu de nous, s’asseyant même à côté d’un heureux monsieur. Bref, ils cultivent tous deux l’extravagance et la loufoquerie avec délectation. Préférant d’ailleurs ne pas vivre cela seuls – enfin de l’interactivité – … « Je trouve ça très très dommage que vous soyez tous assis. Y’a plein de place ! » La participation se fait alors plus grande. Et après y avoir entrevu du Minuit ou de l’Olivia Ruiz, voilà que j’y retrouve de La Femme aussi. « Je t’ai tant attendu et je déteste attendre ! » nous crie-t-elle d’une voix suraiguë, avant de nous enjoindre de « Libérer notre imagination » … Demande officielle façon message d’aéroport (j’adore). Un message original, mais un peu répétitif tout de même. Et je doit reconnaitre que tout cela m’offre moins de surprise qu’au début de leur Set.

Quand ils sont rappelés – pas forcément à corps et à cris, car nous ne sommes pas hyper nombreux – elle s’amuse de nous : « Merci pour ce rappel en délire ! ». Mais ce qui lui ferait surtout plaisir, ce serait que tout le monde vienne danser cette fois. Surtout que voilà le moment de nous offrir leur titre éponyme : We Are Potochkine, à la fin duquel ils nous saluent à nouveau, main dans la main.

Ils reviennent une dernière fois, notre poupée allant de l’un à l’autre dans le public. Son Pierrot s’occupant de la musique. L’Electro bat son plein et la danse aussi côté public. Chacun se faisant plaisir et se lâchant comme il faut : voilà comment se faire du bien 😉 « Au moins, y’a plus personne assis ! » et cela semble les rendre plus qu’heureux.

Composition

  1. Fragilité
  2. Wild Child
  3. I Want
  4. Eternity In An Hour
  5. Batifole
  6. Mon Légionnaire
  7. Love In The Storm
  8. Fleur d’Hypnose
  9. Cosmic Utterance
  10. Je Déteste Attendre
  11. 1er Rappel : Libérez Votre Imagination
  12. We Are Potochkine
  13. 2nd Rappel : Quand Les Autres Nous Effraient

Date Limite de Consommation

Site de Production

Page Facebook : https://www.facebook.com/potochkine/

Ingrédient

Remerciements