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19 juillet 2016

Ludovico Einaudi @ Théâtre Antique (Arles)

Antiques Vaiations ...

Conditions de mise en boîte

3 morceaux, sans déranger le public.

Chronique

Etiqueté par Arnaud :

Quoi de mieux, après la folie de Muse, que le calme de Ludovico Einaudi ?! Nous quittons le Rock survitaminé, pour le piano jazzy et classique. Et tout le Théâtre Antique respire cette zénitude : chacun rejoint tout doucement sa place, une coupette de champagne ou un verre de bière à la main. Les sourires sont sur chaque visage. Le concert peut commencer…

C’est d’ailleurs avec le même calme olympien que chaque musicien prend place et commence une douce mélodie. Le Maestro rejoint ensuite son large piano. La magie est alors complète. On peut laisser à sa guise son âme et son imaginaire mettre en image cette belle musique … Les spots vont vers le ciel. Nos regards et notre esprit aussi.

Les titres se succèdent, entrecoupés de claps nourris. Tout le monde est aux anges et profite de ce moment hors du temps. Le concert se terminera comme il a commencé, sans trompette, ni tambour. On vous l’a dit : c’est la soirée du zen ! Le rappel sera ensuite plus que demandé par un public attentionné et heureux, qui sera plus que bien servi.

Merci aux Escales du Cargo pour cette bien belle soirée.

Etiqueté par Ysabel :

Nous retrouvons ce soir le Théâtre Antique en configuration assisse, pour un beau rendez-vous avec le compositeur Ludovico Einaudi. Décor paisible et élégant, comme toujours, avec quelques notes sourdes qui se font entendre … Si bien qu’on se croirait presque à l’écoute d’un CD de musique zen de chez Nature & Découverte 😉

Extinction des feux et battement de poult de la machine. Mise en place des musiciens habillés de noir, sur les premiers accord joués … Et voilà l’entrée du Maestro, qui prend place au piano, dos à nous, dans la clarté de la partition éclairée devant lui … Le voyage musical peut commencer. Avec de la musique de film, c’est même sans doute un des plus beaux voyages sonores que l’on puisse faire. Il n’y a qu’à fermer les yeux. Se laisser porter à travers la subtilité de ses nuances … Et quel plus bel écrin peut-on lui offrir, que ces pierres chargées d’années ? Que ces quelques colonnes encore debout qui sont parvenues à braver les outrages du temps ? Que ce décor de feuillage et ce public qui écoute religieusement la musique ? Surtout ce somptueux violoncelle évidé (j’ai toujours trouvé ce modèle moderne de l’instrument à tomber), à la plainte de baleine à bosse, entre le bal des cordes et celui du piano … Il me semble être au paradis.

Un Waterphone qui me fait penser à Ottilie [B]. Des musiciens qui s’éclairent tour à tour, au grès de l’entrée en musique de leur instrument et le Maestro qui officie dans toute la discrétion de son talent … Voilà ce qu’ils nous offrent. Avec des montées en puissance et des redescentes toutes en douceur, pour une musique tourbillonnante, dans tous ses états. La légèreté laissant, par moment, la place à l’inquiétude lorsqu’entre en scène le suspens … Manque peut-être juste un chouilla de jeux de lumière, pour donner plus de relief visuel à l’ensemble. Même constat en fait que pour Ennio Morricone aux Arènes de Nîmes. Car, sans demander du méga show (on sait bien qu’on est pas à Muse hein !), un peu plus de scénographie ne serait pas de trop.

Mais ce qu’il faut, je crois, c’est écouter cette musique comme le ressenti du corps. L’éveil des sens … La surprise, la respiration, l’espoir, l’attente, le désir même … Tous ces sentiments s’y retrouvent, se juxtaposent et prennent vie au contact de la musique. Puis l’ambiance change, avec des sortes de petites veilleuses qui s’illuminent à leurs pieds. On les devine plus qu’on ne les voit. Avec toujours cette partition éclairée, posée sur le piano. Comme la lumière d’un phare qui nous guiderait dans la nuit. Personnellement, je suis tout simplement envoûtée par tous ces univers qui se suivent, ne se ressemblent pas et qui, pourtant, forment clairement un tout.>

Par moment, la musique devient même assez féerique. La présence du xylophone y aidant beaucoup, je trouve. Et, au moment où un faisceaux de lumière part éclairer le ciel, créant ainsi un fort beau piège à papillons de nuit, je lui trouve aussi un esprit Amélie Poulain ou Ez3Kiel, album Naphtaline.

Puis Ludovico Einaudi reste seul au piano, dans la pénombre. Et j’aperçois alors un spectateur bien inspiré, qui s’est carrément couché tout en haut des gradins, les yeux posés sur les étoiles … Voilà une bien belle manière d’écouter cette musique. Il faudrait même proposer aux Escales du Cargo d’organiser une Sieste Musicale géante pour l’année prochaine 😉 Le silence et la qualité d’écoute du public de ce soir étant juste magiques. Même les bruits de la ville semblent avoir décidé de ne pas venir troubler notre concert. Jusqu’aux mouvements des uns et des autres qui sont des plus précautionneux. Alors, à le regarder ainsi jouer face à face avec cette colonne romaine, qui semble l’observer avec bienveillance, il me semble que je suis définitivement transportée ailleurs. Nous sommes hors du temps, dans une véritable parenthèse enchantée. Le Maestro se retournant vers nous, à la fin de cet enchainement en solo, pour nous saluer amicalement.

Retour de l’ensemble des musiciens. Ambiance rouge feu. Et musique d’introduction toute en notes rebondissantes, avant que tous les instruments ne se lient à nouveau, pour que violon et violoncelle reprennent la suite sur un rythme saccadé, accompagnés d’effets de flash éclairant d’un coup, par intermittences, les colonnes majestueuses … Sacré morceau ! Et là, les lumières s’irisent. On ressent comme un renouveau. On sent l’arrivée d’un lendemain empli d’espoir, comme un réveil à la vie. Voilà le genre de sensations que peut provoquer cette musique. Voilà son pouvoir.

Des instruments à percussion plongés dans l’eau, pour des sons d’un autre monde, assez irréels. Des sonorités presque animalières, ou aquatiques (ou les deux 😉 !) Avec notre incroyable chef d’orchestre qui les guide à la souplesse de ses poignets, d’un geste lent, d’un regard appuyé, par la subtilité d’une impulsion… Pour que l’envoutement recommence, presque entêtant, à grand renfort de scie musicale (j’adore ce son). Une magnifique fin de Set, pour un concert qui le fut tout autant de bout en bout. Et une standing ovation plus que méritée pour le Maestro Ludovico Einaudi.

Pour voir la scène sous un autre angle, je décide de descendre des gradins pour gagner une sympathique chaise vide que j’ai repérée. Et j’aime beaucoup ce que j’y trouve. Peut-être une sensation plus intimiste. Bonne initiative donc 😉 Reste, après un amical « Grazie ! » pour nous saluer, à nous présenter les musiciens, avant la dernière escale, toute aussi envoutante. Ensorcelante même. Eclairs de la lumière, tonnerre de la musique, magie de la scène … Quel final et surtout quelle belle soirée !

Composition

  1. Drop
  2. Whirling Winds
  3. Night
  4. Petricor
  5. Four Dimensions
  6. Elements
  7. Twice
  8. Song For Gavin
  9. ABC
  10. Berlin Song
  11. Una Mattina
  12. Fly
  13. Ultimi Fuochi
  14. Logos
  15. Walk
  16. Experience
  17. Rappel : Divenire
  18. Choros

Date Limite de Consommation

Site de Production

Site Officiel : http://www.ludovicoeinaudi.com

Ingrédients

Remerciements