« Iaross La Maison Tellier »
17 mai 2014

Pierre Soletti @ La Mesón (Marseille)

5...4...3 : Allumage des feux !

Conditions de mise en boîte

Librement dans la salle. Je suis plutôt resté sur mon tabouret, juste en face de la scène. L’éclairage était excessivement jaune et c’était quasi irrattrapable. Alors mon parti pris a été de garder les couleurs du Live.

Chronique

Etiqueté par Arnaud :

Venir à un concert pour entendre un poète ! Voilà bien une drôle d’idée, dont seul un rêveur fou comme Frédéric Nevchehirlian est capable. Mais quelques soient la programmation de Frédéric, j’adhère les yeux fermés et je me dis toujours qu’il y a une idée, un fil conducteur, un truc qui fera que ce moment sera magique. Je l’ai déjà vécu moultes fois pour le festival Incisif, comme par exemple la découverte de Oh! Tiger Mountain, de The Red Rum Orchestra ou encore de Rover.

Je m’arrête là, mais la liste pourrait être bien plus longue. J’avoue, ce soir j’ai un doute quand même.. purée un poète ! C’est sympa en café philo mais quand même pas sur scène ! Pierre Soletti se met en place, qu’encore je n’y crois pas. Puis il ouvre la bouche… et voilà que déjà je remercie Frédéric !!

Je suis sidéré, sur le cul, captivé et mon âme quitte mon siège. Jamais je n’ai autant écouté un texte, ni je n’ai  été happé ainsi. Ce n’est pourtant « que » de la poésie ! Oui, mais Pierre la vit, la transpire et également la met en scène ! C’est incroyable ! Son jeux avec ces cartes, ces panneaux sont juste des idées géniales, permettant à la performance d’être un Live à part entière. Le « Set » sera assez court : On en aurait voulu plus, surtout après ce sans faute de 5 poèmes !

Etiqueté par Ysabel :

C’est une soirée Gravitation et même en apesanteur qui nous attend à La Mesón ce soir. Une soirée articulée autour de trois artistes poètes. De trois artistes à part. Et elle est présentée par un artiste lui aussi … Frédéric Nevchehirlian, qui vient nous en dire quelques mots, avant que cela ne commence. Une annonce en toute simplicité pour ce festival qui existe depuis 2009, créé autour de la parole et de la chanson : « Juste des gens que j’aime et qui ne viennent pas forcément souvent dans le Sud ». Comme Babx, dont ce sera même le premier concert à Marseille. Présentation aussi, au passage, de la Coopérative Interexterne organisatrice de cette soirée faite pour parler, échanger, passer une bonne soirée … ou pas 😉 !! (Dixit Nevché, bien sûr). « Ma poésie est toute petite… » seront les premiers mots de Pierre Soletti, le « poète agité » qui va ouvrir les hostilités. Mais cette poésie, qui n’est pas si petite, se fait chantante. Avec le même texte qui va se retrouver tour à tour répété, haché, chanté et joué. Jouer avec les mots. Jouer des mots. Faire que les mots deviennent autres … Avec lui qui reste impassible : Voilà son crédo. Un drôle de personnage, vraiment, avec son texte écrit sur un long marque-page. Il crie puis, l’instant d’après, murmure ou joue de gargarismes.

Et son corps se balance d’avant en arrière, comme pour marquer la musique de ses mots. « Hommage à ma grand-mère, qui était toute de poésie pure… » Une grand-mère issue de l’immigration, qu’il décrit comme parlant un français approximatif mais beau, parlant trois langues, mais en même temps, et le tout avec en plus une mémoire très sélective. Cela donnait des mélodies et des paroles de comptines revues à sa façon. Et il se met à nous chanter l’une d’elle : un Pirouette, Cacahuète qui devient une toute autre histoire, dérivant une fois encore sur d’autres mots. Des mots sur les sans papiers, les sans terres et ceux qui n’en veulent pas chez eux … Des mots qu’il nous livre tout en réduisant en pièce la feuille de papier qu’il tient dans sa main, la transformant en confettis qu’il jette ensuite en l’air ! « Un texte pour les enfants », avec un titre tout trouvé : Je Travaille Pas. Cette fois inscrit sur de petites cartes blanches, qui tombent une à une à ses pieds. Maximes de tous poils sur les méfaits du travail, pour lesquelles nous avons même droit à la fin aux mentions légales et autres copyrights officiels 😉

Un second hommage à sa grand-mère, pour 24 Secondes De Poésie Pure. Ou peut-être 24 images secondes, comme au cinéma … On ne voit plus son visage, masqué par les panneaux blancs qui annoncent du temps qui passe, seconde par seconde. Un appel. Une recherche de cette « Mamée » qui n’est plus là pour pour lui ouvrir la porte. Le support papier change à chaque fois. Et pour partir dans du plus gaie … « Un texte sur ma propre mort ! » annonce-t-il, nous guettant espièglement du coin de l’oeil. « Une fois déplié l’avion est une feuille » est inscrit sur le dos de sa page. Il commente ses phrases pour en faire ressortir l’aspect comique, avec un air pince-sans-rire absolument irrésistible. Et, à la fin … La feuille redevient avion. Il nous regarde avec malice et, surprise : il nous lance plein de petites feuilles de toutes les couleurs, sur lesquelles sont inscrites de petites phrases, à la manière de Haïku japonais. Une belle parenthèse toute de poésie, qui a su nous transporter dans son monde « agité », en Gravitation …

Composition

  1. Ma Poésie Est Toute Petite
  2. Sans Pas
  3. Je Travaille Pas
  4. 24 Secondes De Poésie Pure
  5. Chien D’orchestre

Date Limite de Consommation

Site de Production

Site Offi­ciel : http://www.pierresoletti.fr

Ingrédients

Remerciements