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16 mai 2014

La Maison Tellier @ Cargo de Nuit (Arles)

Dernières escale dans le Sud pour les frères Tellier ...

Conditions de mise en boîte

Librement dans la salle. Assez peu de lumière, malgré de sublimes jeux de faisceaux. Donc photos assez moyennes.

Chronique

Etiqueté par Arnaud :

On me parle de La Maison Tellier depuis des mois et des mois, mais jamais jusqu’alors je n’avais pu les découvrir en concert, première étape pour moi avant l’achat des albums.

Et bien, ce que j’ai découvert ce soir est juste merveilleux : Un  beau groupe, qui occupe merveilleusement bien la scène pour produire une musique assez parfaite, doux mélange entre Moriarty et Frédéric Nevchehirlian (pour n’en citer que deux de ceux qui me viennent à l’esprit).

Tellement sur un nuage, que j’ai même cru à une blague quand Helmut Tellier annonce le dernier morceau. Mais en fait si 🙁

Alors va falloir que les rouennais reviennent fissa dans le Sud !!

D’ici là, je vais me plonger dans leur discographie 😉

Etiqueté par Ysabel :

Après une petite dinette-tapas super sympa prise au resto du Cargo de Nuit, on part s’installer rapido dans la salle. Et il était tout juste temps, puisqu’ils entrent tous les cinq très vite sur scène ! Qui cela « ils » ?? Et bien la belle « famille recomposée » de La Maison Tellier, collectif normand peu banal tout droit venu de Rouen (bon sang ne saurait mentir … je dis ça, je dis rien), et qui ne passe pas assez souvent dans le Sud à mon goût !! (voilà, c’est dit).

Une voix qui part seule, puis un banjo et une batterie qui viennent la rejoindre … La Maison De Nos Pères commence. Des paroles en français, mais chantées d‘une voix presque un peu arabisante, par moment, sur ce premier morceau. Une musique pluridimensionnelle, qui semble prendre ses inspirations d’un peu partout. Du Folk accompagné d’une trompette … Tout à la fois surprenant et envoûtant. Puis la contrebasse est troquée contre une basse. Et, lorsque les deux guitares viennent se joindre à elle et au cuivre, on se met vraiment à attendre le moment de l’affrontement final entre les deux héros, vous savez, celui de la fin du film, avec le sable qui vole à raz de terre ! Les lumières nous les font plus deviner qu’elle ne les éclaire et les premiers applaudissements ne laissent aucun doute sur le ressenti de la salle : Cela va vraiment être quelque chose ce soir !

On enchaine ensuite avec un batteur qui veut réveiller le public de ses cris (si cela était nécessaire), debout et le poing levé. Tous les cinq respirent la simplicité et l’authenticité, tout en étant d’une efficacité redoutable. Petite allusion au clip de Sur Un Volcan qu’ils viennent de tourner dans la région en Septembre dernier … Donc les sarcasmes y vont bon train sur Arles et son standing. Transition toute trouvée pour Les Beaux Quartiers (issue de leur dernier album), avec encore une belle intro entièrement axée sur la voix chaude du chanteur, qui se casse très légèrement sur ses accents de fin. La musique en profitant elle aussi pour prendre ses quartiers semble-t-il. Jeux de dissonances et subtiles reprises de volée … On est vraiment gâté ce soir !

Tout est fait de nuances. Juste le pouls marqué d’une grosse caisse. Un chanteur penché en avant à l’extrême, la main toujours accrochée au pied de son micro … Et une véritable dimension Rock vient s’ajouter, comme une nouvelle corde à leur arc. Tout est là. Très intense dans la musique. Très intense dans l’attitude. Ils sont bluffants.

Petite note d’humour aussi, de-ci de-là, assez pince-sans-rire. Comme, par exemple, cette histoire de sirène du nord et « un peu trop barbue pour être honnête » en annonce de Love Boat. « Welcome on board ! » lance-t-il (très à propos pour notre Cargo de ce soir !) Une espèce de ballade semi nostalgique, déclamée à grand coups de guitare de notre Helmut Tellier (à qui, perso, je trouve de faux airs d’Eric Cantona depuis le début).

Bruits de gare. Nouvelle ambiance. Nouvelle escale. Les bavards sont même priés de se taire (fait assez hautement rare dans nos salle pour être noté). Ils se sont regroupés tous les cinq sur le côté gauche de la scène. La voix est devenue plus claire et encore plus mélodieuse, faisant en fait la ligne mélodique à elle seule. Contrebasse jouée à l’archet pour encore plus de douceur et un cor qui parvient à l’être tout autant … Juste parfaite cette Exposition Universelle. Le public le fait savoir et ils semblent touchés de notre réaction, nous adressant même un « Arlésiens, Arlésiennes : Merci ! »

Il nous propose ensuite de nous raconter un petit peu de sa vie, mais comme cela fait semblant de s’insurger dans la salle, il ne se démonte pas et répond pour nous rassurer : « C’est critique. C’est pas non plus du Alain Bashung. Non, mais j’adore, mais des fois je comprends pas tout… » Et là, toute la nostalgie des deux derniers morceaux s’envole et on repart pour un son festif et Folk.

Extrait de film. La voix de Sara Forestier dans Le Nom Des Gens. A nouveau deux guitares et une basse. Musique Rock. Paroles choc de Un Bon Français. A chaque fois on se laisse surprendre et on part dans une direction différente, mais le voyage est toujours aussi beau. Une ou deux chansons plus vieilles, enfin des albums d’avant. Il nous demande s’il y a des chanteurs dans la salle (après s’être gentiment moqué des « mignonnettes » de bière qui leur ont été servies). La Pop-Folk nous entraine, donne à nos corps ce doux mouvement oscillatoire qui les prend irrésistiblement. Une petite histoire sur la fertilité de La Maison Tellier et de ses enfants, un peu partout dans le monde (pas un peu prétentieux les garçons 😉 ?!?) Ambiance très Far-West avec Suite Royale. Quelques cris de cow-boy s’élevant même dans la salle pour une chanson mi-française, mi-anglaise. Mais c’est sur Five Years Blues que la vraie nature de notre Helmut se dévoile : Un vrai crooner ! D’ailleurs, de nombreux cris de femmes lui répondent (peut-être l’effet de la précédente allusion à leur nombreuse progéniture 😉 !) Il s’approche « dangereusement » du bord de la scène, micro en main. Trompette et guitare déchainées, sa voix qui se brise légèrement … Tout est réuni pour notre plaisir le plus complet.

Encore un extrait de film. La voix de Patrick Dewaere dans Préparez Vos Mouchoirs cette fois. Toutes ces références cinématographiques sont rigolotes. On approche de la fin du Set, avec un bassiste totalement au taquet et des fins de plus en plus intenses. Ce soir est le dernier d’une semaine dans le Sud très prolixe … Toulouse, Marseille, Montpellier : « Plein de trucs super bien chez vous ! » Une petite chanson du dernier album, avec beaucoup d’intensité. Poignante et entrainante à la fois. Avec un canon de voix pour terminer de façon vraiment magique.

Après un salut (mini bouteilles de bières à la main !) et aux vues du peu de praticité des lieux pour atteindre les coulisses, on reprend de suite. Le batteur commence, puis s’arrête dans son élan. « Ça y est, il est cassé ! » s’amusent les autres. Le Folk de la guitare sèche de Helmut Tellier, le Rock de l’électrique de Raoul Tellier et de la basse d’Alphonse Tellier. La trompette de Léopold Tellier et la batterie d’Alexander Tellier par dessus … Un savant mélange, pour une musique qui ne ressemble à rien d’autre et qui nous entraine littéralement avec eux.

« Vous avez la classe. Merci beaucoup ! » Mais hier soir, il semble que cela ce soit terminé au Mezcal … « Un peu fort » nous avoue Helmut et qui lui a donné de drôles de visions toute la nuit ! Assez en accord avec A Nos Chers Disparus et sa musique presque indéfinissable, tant elle est riche. Mais on insiste. On a pas envie de les laisser partir. Alors nous aurons droit à une petite dernière, avant une de ces légendaires longues nuits arlésiennes séculaires dont nous semblons avoir le secret et qui nous vont bien, selon lui. Une « nouvelle reprise toute chaude, livrée pour vous chanceux arlésiens ! » Ce sera Royals de Lorde, dont j’aime déjà l’original, mais alors là … C’est juste le pied !! Alors une chose est sûre : La Maison Tellier dans le Sud, il n’est pas question d’attendre encore des lustres avant de les revoir. Ok ?!?!!

Composition

  1. La Maison De Nos Pères
  2. Sur Un Volcan
  3. Les Beaux Quartiers
  4. La Fortune, L’honneur, Les Femmes (Loup Blanc)
  5. Love Boat
  6. Exposition Universelle
  7. Prison D’Eden
  8. A Rebours
  9. Un Bon Français
  10. La Peste
  11. Suite Royale
  12. Five Years Blues
  13. Petit Lapin
  14. Mauvais Coton
  15. 1er Rappel : Barbe Bleue
  16. A Nos Chers Disparus
  17. Royals (Lorde)

Date Limite de Consommation

Site de Production

Site Offi­ciel : http://www.lamaisontellier.fr

Ingrédients

Remerciements