« Radio Elvis Aim-A »
17 avril 2015

Trois Fois Rebelle @ La Mesón (Marseille)

Trois Fois Rebelle ... Six fois conté.

Conditions de mise en boîte

Librement, dans la salle.

Chronique

Etiqueté par Arnaud :

Comme l’an dernier avec Pierre Soletti, le second volet de notre soirée Gravitation s’axe encore plus (si cela est possible) vers la poésie, avec l’entrée en matière du duo de Trois Fois Rebelle, venu mettre en musique les mots d’une poétesse catalane. Ses textes sont forts et terrible. Maria-Mercè Marçal étant même quatre fois rebelle, avec cette longue maladie qui est en train de la ronger de l’intérieur.

Le ton est donné ! Pour autant, l’entrée en matière se fait toute en douceur, avec l’autoharpe de Jonathan Seilman qui se marrie parfaitement avec la douce voix de Vanille Fiaux. J’avoue ne pas trop m’intéresser aux paroles, qui sont le plus souvent en espagnole. Et moi à part « tapetta para mosquitos » avec l’accent Deschien, je ne comprends rien de la langue ibérique. Pour autant, cela ne me perturbe pas et, comme à mon habitude, je me laisse bercer par le son des cordes et de la voix.

Mais hélas, à un moment, j’en ai perdu la magie… J’avoue qu’en effet, au quatrième poème, j’ai décroché et que, quelque part, je me suis un peu ennuyé ensuite. Pour moi, le Set a manqué d’évolution, d’un effet de surprise, ou d’un changement radicale de rythme ou de voix.

Pourtant, autour de moi, l’attention était à son comble… Je présume donc être un cas isolé et n’avoir peut-être pas su ouvrir mon âme à cette belle poésie. Mais j’aurai cette ouverture quelques jours plus tard pour la Sieste acoustique, où quelques poèmes seront à nouveau chantés.

Etiqueté par Ysabel :

Après le petit voyage initiatique que nous a proposé Aim-A, ce sont Sarah (de La Mesón) et Fabien (de la SAS) qui prennent la parole, pour nous présenter cette première soirée du Festival Gravitation et pour également nous annoncer la belle Sieste Acoustique qui nous attend le dimanche suivant, ainsi que le Disquaire Day du samedi… En résumé : une très belle fin de semaine, emplie de poésie et de musique.

Mais pour l’heure, c’est à présent le tour du duo composé par Vanille Fiaux & Jonathan Seilman de prendre place sur la petit scène juste devant nous, pour nous faire partager une série de poèmes écrits par Maria Mercè Marçal, poétesse catalane féministe, militante engagée contre le franquisme, qui va connaitre une fin douloureuse causée par le cancer. Des poèmes mis en musique, mais pas forcément chantés. Tantôt en français, tantôt en catalan. Parfois même traduits au fur et à mesure, ou plutôt au fil de la composition.

Jonathan commence par faire vibrer les cordes d’une autoharpe et la voix pleine de souffle de Vanille commence à égrainer les mots de la poétesse, en catalan pour la première pièce de leur Set. La musique est très légère. Le poème passe en français dans un second temps, avec une voix plus claire, les deux languages se mêlant de la plus jolie des manières.

Selon les textes, la musique devient si légère et si discrète que seule la voix nous guide de son parlé chantant, bien qu’il ne soit pas réellement chanté. Puis c’est à nouveau le catalan qui est choisi pour cette fois véritablement transformer le poème en chanson, toujours accompagné de la douce mélodie de l’autoharpe. Il y a, dans chacun d’eux, beaucoup d’allusions à la douleur de l’auteur de voir son pays et son âme détruits par la tyrannie politique. Avant que ne vienne le tour de son corps d’être abimé per celle de la maladie. Mais je suis tout de même un peu perturbée par le contraste permanent qu’il existe entre les mots, globalement plutôt durs, et les airs d’ingénues de Vanille Fiaux, le sourire affleurant toujours sur ses lèvres. Peut-être parce que la poésie la porte… je ne sais. Peut-être aussi que j’aurais préféré une musique un peu plus présente, car je trouve globalement assez dommage qu’elle se limite à ce rôle trop accessoire. Parce que lorsqu’elle devient vraiment la seconde voix du dialogue poétique, pour moi l’ensemble prend bien plus de force.

A présent, ce sont comme des cigales qui accompagne la conteuse et, même si je ne comprends pas un mot, je trouve beaucoup plus d’intensité aux parties catalanes. Comme si la vie habitait mille fois plus les mots et gommait un peu le sourire étrangement quasi permanent qui me gène pour totalement parvenir à entrer dans leur univers. Nous continuons ainsi cette drôle de promenade sombre, dans ce qui aura été le plus douloureux de son histoire et ce, jusqu’à ces mots : « Femme, de basse classe et de nation opprimée : trois fois rebelle ».

Composition

  1. Introduction
  2. 1977-1979
  3. 1982
  4. 1981-1984
  5. 1984-1988
  6. 2000

Site de Production

Page de l’éditeur  : http://www.editions-brunodoucey.com/trois-fois-rebelle/

Ingrédient

Remerciements