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13 juillet 2016

La Macanita @ Théâtre Antique (Arles)

Flamenquissimo !!

Conditions de mise en boîte

Librement, dans les crashs barrières.

Chronique

Etiqueté par Arnaud :

Sacrés Les Suds à Arles : on les adore et ils nous le rendent bien, en nous sortant le tapis rouge à chaque fois que nous venons, avec une décontraction et un plaisir non dissimulés. Ils sont parmi nos chouchous dans le milieu ! Et, à quasi chacun de nos concerts avec eux en été, il y a une entrée en matière Flamenco, genre musical que je maîtrise trop peu. C’est donc toujours un peu compliqué pour moi de les chroniquer, mais je relève le défi.

La Macanita, que nous découvrons ce soir, est d’ailleurs une pointure en la matière ! Véritablement ovationnée, après une sublime introduction à la guitare de Manuel Valencia, nous plongeant à deux oreilles dans un chant puissant, passionné et quelque peu cérébrale.

Convaincu qu’il me manque (encore) des marqueurs, j’avoue être pénétré pendant les deux premières chansons, puis ensuite tout doucement décroché ! Je n’arrive plus à sentir les nuances, les vibrations et je m’éloigne de l’émotion. La totale méconnaissance de l’Espagnole n’aidant pas, j’en suis sûr. Peut-on rapidement aimer Georges Brassens sans comprendre le français ? Je ne le crois pas et je me sens dans ce cas de figure.

Soyons honnête : dans l’audience, je suis l’un des seuls à ne pas être subjugué ! Les premiers rangs sont en trance, les tribunes en osmose avec des corps ondulants. Et c’est vraiment beau de sentir ce bon feeling entre un artiste et son public.

Etiqueté par Ysabel :

Cette nouvelle soirée des Suds à Arles sera placée sous l’égide des tsiganes, en commençant par la grande Cantaora Tomasa La Macanita, chanteuse gitane prodige depuis ses 10 ans. Suivie par le pétulant Emir Kusturica, trublion de la musique des balkans et brillant réalisateur, doublement palmé à Cannes. Elle sera également retransmise sur Arte Concert (pour ceux qui auraient loupé le coche) et surtout, pour ceux qui ont la chance d’être présents, elle va se poursuivre par La Nuit Des Forges … Jusqu’au petit jour ! Sur ce, comme nous le dit notre hôtesse, Céline Garcia Navio, à la fin de son annonce : « Muy buenas noches ».

C’est l’exceptionnel guitariste Manuel Valencia qui entre en scène le premier et seul, simplement accompagné de sa guitare flamenca. Il prend place dans ce cadre toujours aussi fabuleux du Théâtre Antique, que je connais bien maintenant et qui, pourtant, me remet sous son charme à chaque fois. Qui plus est au son de cette guitare qui égraine ses notes espagnoles … Magique.

Ce morceau d’introduction terminé, entrée en scène de la diva à la voix volcanique, tout habillée de noir, excepté le châle à large fleurs rouges qui orne ses épaules. Elle commence à nous parler espagnol (bon, ça c’est compliqué pour moi 😉 !) Ils sont tous deux assis côte à côte. Et le chant complainte de la Macanita monte alors dans la nuit tombante, sous le regard bienveillant des deux majestueuses colonnes de scène encore debout… Une simple clappe flamenca, et voilà le public arlésien qui leur emboite le pas. Un public qui s’enflamme à l’unisson avec la chanteuse andalouse qui, de son côté, met le feu aux planches.

Petit accordage pour un changement de tonalité. Par contre, je suis un peu déçue : la propension à la danse spontanée qui, parait-il, caractérise la reine du cante ne semble pas être au rendez-vous ce soir. Dommage. Mais cela ne semble de toute façon pas en adéquation avec ce quatrième morceau, au cours duquel la peine semble la gagner. Comme si elle s’adressait à un interlocuteur invisible face à elle. Et puis la joie revient éclairer son visage dès qu’elle recommence à converser avec le public, juste avant de reprendre le masque du flamenco, une fois encore.

Je note alors, au détour d’un regard, la belle idée que cette absence de structure lumineuse au-dessus de la scène. Tout est éclairé par le biais de deux larges tours sur les côtés, ce qui laisse la scène et l’arrière scène végétale dégagées pour la vue. Cela n’en est que plus beau encore. La Macanita tombe le châle dans un geste théâtrale, salué par la public. Puis elle vient chanter sans micro, tout devant un public suspendu à ses lèvres … Avant de le quitter en Diva. Elle reviendra tout de même saluer aux côtés de son guitariste et reprendre, au micro pour commencer, mais à nouveau à capella ensuite. Tout comme la guitare. C’est final magistral auquel nous avons droit, très salué par un public de connaisseurs.

Composition

  1. Intro
  2. Bulerias
  3. Por Solea
  4. Hablame Con Franqueza
  5. Canta Por Fandangos
  6. Villancicos De Gloria

Site de Production

Date Limite de Consommation

Ingrédients

Remerciements