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12 juillet 2012

Arcangel @ Théâtre Antique (Arles)

Arcangel donne ses lettres de noblesse au Flamenco.

Conditions de mise en boîte

Librement.

Chronique

Etiqueté par Arnaud :

Plutôt habitué au bon gros son rock anglais, je reste attiré par les autres, mais aussi par les autres cultures ! Le Flamenco (purement guitare) m’ennuie assez rapidement, même si j’y reconnais des prouesses et des qualités. Par contre, quand un chanteur du calibre d’Arcangel vient y poser une voix pleine d’émotion et de puissance, c’est un tout autre registre !

J’ai été plus qu’attiré par ce chanteur, son physique, son charisme et sa présence ! Ce fut un assez merveilleux moment qui m’a un peu réconcilié avec le Flamenco, même s’il reste encore quelques longueurs, quelques vocalises non essentielles à mes oreilles néophytes.

Etiqueté par Ysabel :

Une magnifique nuit se prépare pour nous avec la Soirée Sud, dans le fabuleux cadre du théâtre antique à ciel ouvert d’Arles. Décor de pins et de pierres, avec deux colonnes du fond de scène encore debout. Jeux de lumières pour mettre en valeur le nom du Festival Les Suds à Arles sur la tour carrée de gauche et celui de la Fondation LUMA sur un arbre en contre-bas. Un véritable enchantement pour les yeux.

Le public prend place petit à petit … Avec, à noter, que seuls les «nantis» ont droit à la petite moquette sous leurs augustes postérieurs. Pour les autres (dont nous faisons bien sûr partie), ce sera le caillou et puis c’est tout !!

La nuit n’est pas encore tout à fait tombée quand Céline Garcia-Navio (enseignante d’origine espagnole et passionnée de flamenco) nous présente le premier artiste à ce produire ce soir : Arcangel, dont c’est ce soir la première en France. Et cet artiste, qui a accompagné les grands de la danse flamenca, sera cette fois en duo avec le guitariste Dani de Morón.

Ils prennent tous deux place au centre de la scène et une partie du public se presse déjà tout devant. Ils paraissent très sages, en costumes et cravates. Arcangel reste assis, tapotant son genoux ou dans ses mains de temps à autre sur la musique … Et sa complainte commence. Les notes mélancoliques montent rapidement et emplissent l’espace. De-ci de-là, dans les gradins, quelques clappes se font entendre et l’on peut voir des poignets s’élever, esquissant de gracieuses volutes au son du cliquetis de leurs bracelets.

Arcangel accompagne son chant par l’extrême expressivité de ses mains. Sorte de pantomime dans l’espace. Son corps parait avoir du mal à rester calmement sur sa chaise et celui de la guitare semble se tordre sous l’impulsion de cette musique torturée. Il regarde avec bienveillance Dani de Morón jouer ses notes qui oscillent entre accords lascifs et extrême dextérité, comme hypnotisé par les doigts du musicien qui parcourent les cordes. Son chant est une véritable porte ouverte sur son âme. Il est impressionnant à ne reprendre ainsi que rarement son souffle. Son histoire défile. Une danseuse d’un soir esquisse quelques pas et fait onduler ses mains devant la scène. Le chant se fait de plus en plus violent et se termine même dans la fureur.

Puis, lorsque le troisième palos commence, la mélodie se fait presque murmure et la guitare devient quasiment une percussion. Ils sont seuls dans un halo de lumière. La scène semble irréelle. Un regard complice, un sourire échangé et le rythme devient plus enlevé, la chanson plus entraînante. En un instant on a quitté les sentiers de la nostalgie.

Nous avons droit, avant l’Alegrias, à une petite présentation … En espagnol, bien sûr. Dommage vraiment de n’avoir personne pour traduire cette explication du Flamenco (même si nombreux semblent ceux qui comprennent les annonces). Et un nouveau compagnon de jeu vient leur porter main forte au cajón. La mélodie semble encore plus habitée et les deux musiciens ont les yeux rivés sur Arcangel. Chacune de ses paroles est accompagnée avec la plus grande des subtilités, comme une pièce à trois voix où chacun intervient à son tour, pour apporter sa couleur au tableau. Sa voix traverse mille et une notes, se pose, se casse et rebondit sur une autre phrase, pour ensuite retomber en cascade. Je ne parle pas un mot d’espagnol, mais j’entends qu’il est question de Mojito … Et j’imagine bien que ce n’est pas celui auquel je pense 😉 !!

Le rythme devient définitivement plus rapide (du Flamenco donc … C’est tout ce que j’ai compris !). Arcangel a repris la clappe de ses mains avec une gestuelle qui fait penser à un enfant surexcité ne pouvant contenir les impulsions de son corps. Il devient quasi impossible de rester en place à l’écoute de ces rythmes qui semblent en contact direct avec les nôtres. La guitare se fait presque mandoline et sa voix se détache dans les silences. Les sourires sur leurs visages à tous les trois nous font partager leur plaisir, comme une sorte de parenthèse avec ces notes qui semblent suspendues dans des bulles. Mais c’est avec une fin sur les chapeaux de roues qu’ils vont nous abandonner, entraînant tous le public avec elle.

C’est juste fabuleux une soirée d’été sous les étoiles (où seuls les moustiques sont de trop !), qui commence ainsi en beauté.

Composition

  1. Cana
  2. Solea
  3. Tangos
  4. Bulerias
  5. Alegrias
  6. Fandangos

Date Limite de Consommation

Site de Production

Site Officiel : http://www.arcangelflamenco.com

Ingrédients

Remerciements