Sigur Rós @ Théâtre Antique (Arles)
Aspirés par le chant des sirènes islandaises ...
Conditions de mise en boîte
Trois premières chansons devant un quart de scène. Seulement quatre photographes, donc ça allait niveau place. Nous avions ensuite un tout petit peu le droit de prendre de la foule. J’y ai fait 5 photos avant de tout ranger et de profiter du concert.
Chronique
Etiqueté par Arnaud :
Même si je suis sorti avec un léger mal aux oreilles, ce fut un concert merveilleux, l’un des rares capable de m’emmener sur des terres inconnues !
J’avoue avoir été étonné par la tendance très rock du concert, moi qui pensait plutôt avoir de elles virées avec un doux son.
Etiqueté par Ysabel :
Arrivée sur les chapeaux de roues au Théâtre Antique d’Arles … Pas sûrs d’être accrédités. Mais c’était sans compter sur Fabien de La SAS, qui nous arrange tout ça de mains de maître !! Nous sommes donc là et accrédités en plus. C’est good !!
Pour assurer la première partie, un DJ se met en place, avec une musique plutôt ludique et aux sonorités «cinématographiques» (un peu à la Chapelier Fou), mêlée à des bruits d’aiguillages de train. C’est plus un mix d’ambiance qu’autre chose, avec une posture : Plus statique tu meurs ! (en tenue de camouflage) et sous une douche de lumière. Mais la musique est faite pour nous mettre dans l’ambiance de la nuit qui tombe.
Les arènes s’emplissent peu à peu et le DJ nous quitte sur un simple geste de la main. Puis les colonnes du théâtre s’habillent de lumière et un grand rideau descend des cintres petit à petit. Salué d’un «Ahh !!» général quand il se déplie et laisse apparaitre le nom de Sigur Rós, sur un fond sonore quasi monocorde qui nous plonge déjà dans l’ambiance du groupe islandais. Mais cette mise en place reste quand même un peu longuette, avec un public qui y croit à chaque fois qu’un mouvement se fait et qui commence à s’impatienter par moment.
Les lucioles qui s’allument et le nuage de fumée qui se forme sur scène, plantent un décor assez irréel et l’effet est garanti lorsqu’ils entrent sur scène. Ils sont inondés de lumière, sur la musique qui monte. Au centre, face à face, ils commencent à jouer du xylophone. La scène est grande, mais ils sont tous très proches les uns des autres et lorsque le chanteur se retourne … On s’en prend plein la tête (un peu trop même !)
Le rideau de fond devient écran et heureusement, lorsque sa voix arrive enfin, on retrouve un niveau sonore un peu plus viable. Mais certainement pas autant d’harmonie que ce à quoi je m’attendais en venant dans ce site si bien choisi. Ceci étant, le résultat est des plus impressionnant et il ne faut pas oublier que même si Sigur Rós a sut nous offrir au fil des années des compositions d’une pureté et d’un planant féérique, c’est avant tout un groupe fer de lance du mouvement post-rock progressif expérimental (au gros son s’il en est !!).
Jónsi joue de la guitare à l’archet. Le contraste permanent entre violence et subtilité donne un rendu assez incroyable, avec des jeux de lumière vraiment fabuleux. Jeux visuels. Jeux de visages. Un public qui réagit aux premières notes de la plupart des morceaux. Un univers planant et irréel qui prend vraiment place maintenant.
Les musiciens se déplacent au gré de leurs changements d’instruments. Avec eux, ils nous embarquent en voyage dans leur pays si particulier, aux 1000 paradoxes et à la langue tellement gutturale. Violence, beauté, plénitude, paix et tempête traversent la scène. Les cuivres apportent beaucoup de couleur à l’ensemble et les sons qui sortent de sa guitare/archet est par moment d’une fureur incroyable. Un grondement d’outre tombe, parfois presque inhumain, suivi par toute la douceur des instruments à corde. Tout explose et s’éparpille comme les particules élémentaires qui apparaissent en fond, avec un résultat qui est assez faramineux.
A chaque minute, on est surpris, emporté, avec le cœur en alerte et qui bat à 100 à l’heure. Des éclairs de lumière nous donnent la sensation d’être en plein jour … Je m’attendais à un choc, mais là je suis vraiment servie !
Les premières notes de Svefn-g-englar s’élèvent et c’est juste un rêve de l’avoir en Live celle-ci. Perso, je ferme juste les yeux et je me laisse porter. Jónsi chante dans le corps de sa guitare, produisant ainsi comme un écho infini. Et sa voix d’ange qui s’élève et vous revient en pleine face comme un boomerang (presque métalleux), c’est juste fabuleux.
Viðrar Vel Til Loftárasa commence. Un calme magique s’installe. Des fenêtres blanches apparaissent sur l’écran de fond. Le piano éclairé. Les crissements de guitare. Des phares qui passent dans la nuit. Jónsi qui tient son micro, archet en main. On dirait l’ombre d’un drôle d’animal. Puis tout se suspend. Ils ne bougent plus … Une parenthèse enchantée (forcément troublée par un abruti qui se croit drôle). On peut croire qu’il va terminer sur un murmure, mais la musique reprend ses droits en remplissant l’espace, accompagnée d’une vague de lumière rouge. Ce sera poignant jusqu’à la dernière note de violon.
Une pluie d’étoiles explose. C’est féérique. Les instruments s’affolent dans une course éperdue. Ça tourbillonne. C’est comme une boîte à musique qui semble se détraquer. Puis d’un geste, les mains se lèvent dans le public et les trois violonistes deviennent choristes aux voix de cristal. Retour des cordes et d’une flûte traversière pour nous amener dans une forêt festive, avec des sonorités presque celtes. Une musique magique et l’esprit qui vagabonde. Enfin, des dissonances se mêlent à la danse, vite rattrapées par la «fanfare». Toute une histoire qui défile, où chacun peut écrire son scénario.
Il semble ensuite rester seul dans une bulle de lumière bleue. Les autres sont passés dans le noir. L’image et sa voix … Tout est irréel. Avec une note tenue qui n’existe pas ! Quand tout le monde est revenu dans la danse et le public se met à sauter sur place en frappant dans les mains pour accompagner Festival. L’intensité de ce moment est palpable. Les lumières irisent le ciel et laissent apparaitre l’ombre du public.
Les morceaux attendus provoquent à chaque fois le même engouement. Le bleu océan nous ballote du calme à la tempête, toujours dans ce voyage extraordinaire qui se termine avec Hafsól. Les violons sont joués à même les cordes et ils mènent la danse. Les cuivres emboitent le pas dans une courses effrénée et cela part tellement vite, qu’à la fin on ne perçoit plus la différence entre les instruments … Puis ils quittent la scène sous une pluie d’étoiles.
Leur retour pour les rappels se fait dans une fumée grise et ce départ planant, tout en douceur, doit encore préparer une surprise. C’est la pochette de leur dernier album, Valtari, qui apparait derrière eux et le bateau suspendu en apesanteur qui le traverse avance lentement. Le tout emprunt d’une poésie infinie et la guitare/archet nous embarque encore une fois dans des sons improbables. Nous sommes nous aussi en apesanteur … La musique est entêtante, étourdissante, violente même ! Et la voix de Jónsi en parait presque lointaine.
Le dernier morceau va être totalement pénétrant, avec un rythme qui entraine le corps dans son mouvement de balancier et des volutes de fumée qui les entourent et les absorbent tous. Le son prend plus que jamais des allures fantomatiques. Sa voix est à la fois pure et plus grave. Envoutante. La batterie augmente imperceptiblement et l’incroyable de voix de Jónsi monte dans les limbes (une dernière fois irréelle). Puis ça tourne à la déferlante, avec un son monstrueux et une impression de fin du monde. Les images sont brouillées et le sampler devient monocorde … Pour terminer en vibrant à l’infini.
Mais ils remonteront tous sur scène, pour saluer une dernière fois, sous les bravos (devant les écrans qui se brouillent, comme au bon vieux temps de la mire de nuit …)
Une soirée vraiment placé sous le signe de l’émotion, dont je me souviendrais un bon moment !!
Composition
- Lagið í Gær
- Vaka
- Ný Batterí
- Svefn-g-englar
- Sæglópur
- Viðrar Vel Til Loftárasa
- Hoppípolla + Með Blóðnasir
- Olsen Olsen
- Festival
- Varúð
- Hafsól
- 1er Rappel : Ekki Múkk
- (Glósóli)
- Popplagið
Date Limite de Consommation
- Ce concert s’inscrit dans la tournée 2012/2013 uk/europe headline tour qui se termine le 08 mars 2013 à Londres
- Album défendu : Valtari
Site de Production
Site Officiel : http://www.sigur-ros.co.uk
Ingrédients
- Jón Pór Birgisson aka Jónsi : Guitare & Chant
- Georg Hólm aka Goggi : Basse & Xylophone
- Orri Páll Dýrason : Batterie
- Ólafur Björn Ólafsson aka Óbó : Clavier
- Kjartan Dagur Hólm : Guitare
Du Quatuor à cordes Amiina
- María Huld Markan Sigfúsdóttir : Violon
- Hildur Ársælsdóttir : Violon
- Edda Rún Ólafsdóttir : Alto
Du Quintette de cuivres The Horny Brasstards
- Ingi Garðar Erlendsson : Tuba
- Eiríkur Orri Ólafsson : Trompette
- Helgi Hrafn Jónsson : Trombone & Flûte traversière
Remerciements
- Fabien @ La SAS
Reviews proches de Sigur Rós
26 avril 2013
Reliques @ Poste à Galène (Marseille)
J'ai tout particulièrement aimé ce concert aux frontières du rock et à l'ambiance à part : entre progressif et psychédélique. En d'autres termes, nous tenons les Porcupine Tree marseillais !! Les trois compères de Reliques ...
17 novembre 2012
EZ3kiel @ Paloma (Nîmes)
J'ai la chance de pouvoir voir EZ3kiel tous les 2 ans depuis 2008 ! Chacun de mes concerts m'a apporté une ambiance à part : Le premier était très électro, avec un jeu de scène dément ...
19 novembre 2014
Àsgeir @ Paloma (Nîmes)
Après la magie Chapelier Fou, j’attendais beaucoup d’Àsgeir. Je n’en connaissais pas grand-chose, mais le peu écouté me plaisait plutôt. Je dois pourtant avouer que j’ai à présent un avis mi-figue mi-ra