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09 décembre 2017

Juliette Armanet @ L'Usine (Istres)

Un Samedi Soir ... à L'Usine

Conditions de mise en boîte

Les 3 premiers titres, dans les crashs barrières.

Chronique

Etiqueté par Ysabel :

Le public de L’Usine est plus qu’impatient de voir arriver la belle Juliette Armanet sur scène … et sa patience va vite être récompensée, dans une ambiance brumeuse et violette, avec son apparition rythmée par l’intro musicale d’un Superstition hyper funky. Mais elle n’est évidemment pas seule, puisque quatre garçons – guitare, basse, clavier et batterie – prennent eux aussi place sur la scène.

Ligne douce et vibrante. Un Electro un peu à la Vangélis dans une lumière quelque peu énigmatique. Juliette sur le côté, qui respire en de tenant les mains. Musique très marquée années 80. Puis elle entre vraiment, et en courant même. Salut. Sourit. Esquive quelques petits pas de danse. Et nous envoie un baiser, mains tendues… « Ça va ? Ça gaze ? Vous avez attendu ? Mais moi aussi ! 33 ans d’attente ». Elle est tout à la fois d’une grâce et d’une classe sans faille. Haut argenté et chaussures de même. Pantalon noir. Boys tout aussi sobres et zen avec leurs tee-shirts noirs. Quand à sa voix … Je sais qu’on a dit pas d’amalgame, mais comment ne pas entendre du Véronique Sanson là-dessous franchement ?! Dans ce Manque D’Amour chanté de son timbre cristallin. Dans son visage hyper expressif. Dans ses postures assise au piano. Impossible en tous cas de rester insensible à ce début de Set enchanteur et à ce public déjà conquis qui commence à chanter avec elle.

Juliette Armanet, se sont des mélodies qui font mouche à chaque fois et des textes qui t’enveloppent de leur poésie. Une chanson, une histoire. Et c’est aussi un visage de porcelaine qui t’embarque. Comme une évidence. Reste juste à se laisser porter. Ce qui ne veut en aucun cas dire qu’il y ait, dans ses interprétations et son écriture, quoi que ce soit de facile. Si ce n’est une incroyable facilité à captiver. Juste une manière à elle de nous parler … « Connaissez-vous L’Indien ? ». Il semble que la réponse soit Oui. Et quel plaisir on peut lire sur son visage quand c’est le public qui en reprend les paroles ! Il est clair que la sauce est train de prendre bien comme il faut. Et puis le Rock la gagne. Les gagne tous les cinq. Nous gagne aussi, quand la clappe accompagne ce synthé – ce qu’il faut rétro – qui prend la main de la mélodie.

Elle quitte ensuite son piano. Veut venir nous toucher, mais en est empêchée par l’espace trop grand des crash barrières qui nous séparent d’elle. Ce qui ne l’empêche pourtant pas de passer en revue les visages des premiers rangs … qui les jolies lunettes, qui le joli sweat… elle debout tout devant, se faisant plaisir un laissant swinguer son corps ou en prenant la pose de la Star Triste, avant d’aller remplacer son claviériste passé au piano. Avec toujours cette si jolie et gracieuse manière de marquer ses mouvements, juste quand il faut. Dernières notes jouées à quatre mains.

Elle est capable de tout. De mouvoir ses bras de Cavalier Seule à l’orientale, tout comme de nous entrainer dans un Amour En Solitaire participatif – et oui, c’est antinomique et pourtant ça fonctionne ! – durant lequel nous devons improviser un bruitage façon tempête de sable. C’est amusant et tout le monde joue le jeu avec délectation, dans un beau mouvement de communion, même si je trouve à ce dernier titre un côté lisse et cousu de fil blanc qui me déçoit un peu. Puis c’est le retour de la douche de lumière et d’une voix un ton en dessous pour un Accident, plus Michel Legrand ou France Gall que Sanson cette fois.

« Voilà c’est fait, c’est derrière nous » murmure-t-elle. Le poids du tube peut-être. En tous cas, à présent, elle cherche son Alexandre, comme chaque soir nous dit-elle. Et elle le trouve. Il s’assoit même à côté d’elle. Ça papote d’œillet rose et ça taquine … Voire même ça branchouille je dirais 😉 Car notre Alexandre du jour, qui avoue avoir loupé sa chance à Toulon, est bien décidé à se rattraper ce soir ! Ceci étant, je dois dire qu’elle aurait pu tomber plus mal. Et comme il est joueur en plus, elle en fait de même, en mode CraoCrao. Ce qui amène son chevalier servant à faire un peu moins son malin et qui fait beaucoup rire tout le monde. Surtout quand il se risque à lui offrir une sucette et qu’elle lui promet en retour un : « A tout à l’heure du coup ! ».

Puis ses quatre musiciens reviennent, après cet intermède ludique et solo, pour une incursion Sous La Pluie quasi féérique. Me faisant ressentir la même émotion que celle que m’avait donnée ma première rencontre avec Agnès Obel, alors en trio, au Silo. Avec, en plus, l’indéniable maitrise de la ballade Rock. Mais attention à ne pas se laisser trop prendre par cette ambiance de douce nostalgie … car voilà que le piano dégage et que sort la boule à facettes pour s’adonner À La Folie, avec cette superbe image d’elle de dos, la tête dans les étoiles, qui va rester un moment imprégnée sur ma rétine.

S’en suit d’une nouvelle chanson : Loulou. Enfin nouvelle, nouvelle … Je peux vous dire que toutes celles et ceux qui sont autour de moi la connaissent déjà (et toc !). Et je ne veux pas être moqueuse, mais je me mets à sourire toute seule à l’écoute de ces quelques notes d’intro, qui me font incroyablement penser à Voyage Voyage ! Son côté années 80 sans doute 😛 Bon mais non hein, pas d’inquiétude, la suite ne m’y fait plus du tout penser. Et on peut même dire qu’elle se déchaine totalement sur ce morceau les gars. Une véritable claque Rock, si on la ramène à la première partie du Set. Sans compter qu’elle nous annonce que, pour la dernière, il va carrément falloir nous mettre au cardio – rien que ça – et faire des poses de danseuses étoiles dans la fureur de la danse. En résumé, une éclate totale et générale, que se soit sur ou devant la scène. Et puis ce n’est même pas vraiment terminé, puisqu’après Ce Samedi Soir Dans L’Histoire, elle décide d’improviser un Quelque Chose De Tennessee, en hommage à Johnny tout juste disparu (avec petit pense bête). Bon, je vais faire ma ronchon, mais on va dire que c’est quand même plus un hommage à Michel Berger, vu que Johnny n’a pas écrit de chanson – en tout cas pas celle-ci, ça c’est certain – mais bref… (oui, tout ce battage autour de sa mort, alors que dans d’autres plus talentueuses sont passées sous silence, me gonfle copieusement). Mais pour ce qui est de cette reprise, elle n’est pas mal du tout, ainsi chantée toute en douceur. Surtout préparée en trois jours. Et avec ce je ne sais quoi de bien joli de par l’ajout de ce synthé très 80’s. Puis elle nous quitte sur un simple : « Merci beaucoup. A bientôt. Au revoir ».

Pour le rappel, retour du trio piano, guitare et basse. Adieu Tchin Tchin et retour aux chansons d’amour dont elle a le secret… Mais court retour hélas. « Chers amis, il faut se quitter. Mais vous le sentiez peut-être venir… ». Pas faux. Même si on aurait préféré le contraire. C’est donc le moment du gros, gros tube nous annonce-t-elle amusée. Mais faut devinez lequel ! Et bien ce sera Je Te Sens Venir. « Voilà, c’est fini ! » … mais en chanson, que ce soit pour nous présenter ses quatre musiciens, ou pour nous dire « Merci. Bye-bye ». Tout sera chanté, même les « Bisous Bisous ». Avec encore une dernière petite dose de Rock, pour ne quand même pas se quitter froidement, comme ça.

Composition

  1. Intro : Superstition (Stevie Wonder)
  2. Manque D’Amour
  3. La Carte Postale
  4. L’Indien
  5. Star Triste
  6. Cavalier Seule
  7. L’Amour En Solitaire
  8. L’Accident
  9. Alexandre
  10. Sous La Pluie
  11. À La Folie
  12. Loulou
  13. Un Samedi Soir Dans L’Histoire
  14. Quelque Chose De Tenessi (Johnny Halliday)
  15. Rappel : Adieu Tchin Tchin
  16. Je Te Sens Venir

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Remerciements