« Lamomali Morcheeba »
11 juillet 2017

Alsarah & The Nubatones @ Théâtre Antique (Arles)

A la croisée de la Méditerranée et de la Mer Rouge ...

Conditions de mise en boîte

Les 3 premiers titres dans les crashes barrières, puis librement dans le théâtre.

Chronique

Etiqueté par Arnaud :

S’il est un festival qui sait nous ouvrir à des horizons méconnus, c’est bien celui des Suds à Arles qui, année après année, démontre son extrême qualité et son éclectisme. C’est donc toujours un énorme plaisir d’être là, dans ce sublime Théâtre Antique, prêts à se remplir les oreilles de vibrations peu communes.

Mais si nous attendons avec une extrême impatience d’entendre Live Lamomali, le nouveau projet de Matthieu Chedid, l’heure est à la première partie : Alsarah & The Nubatones … Un nom qui invite déjà au voyage.

L’invitation sera d’ailleurs complète à l’arrivée des musiciens qui, dès les premières notes de oud rythmées par les percussions, nous font définitivement quitter Arles pour l’Afrique du Nord.

Puis c’est l’entrée sur scène de la princesse africaine ! Là, il n’y a plus de mots : cette femme est d’une beauté hors norme ! Et, pour nous combler, le ramage se rapporte au plumage. Personnellement, je me retrouve tel un argonaute envoûté par une sirène. Ecoutez Soukura et vous comprendrez ! Je ne saurais décrire ses origines musicales et j’aurai trop peur de dire des bêtises, même si on sent indéniablement des racines arabes mélangées à une tonalité africaine. C’est du plus bel effet sous une voûte étoilée. Comme si les astres avaient aussi envie d’écouter ces mélopées peu ordinaires.

On sort de ce concert un peu différent et, ma foi, fort heureux d’avoir été initié à ce son par delà la Mer Méditerranée, pour gagner les rives de la Mer Rouge…

Etiqueté par Ysabel :

Comme toujours, c’est à une soirée inscrite sous le signe du voyage que nous convie Les Suds à Arles. Un voyage que Alsarah a elle-même dû faire pour fuir la violence et la guerre. Un voyage qui la conduite du Soudan à l’Amérique. De Khartoum à Brooklyn, en passant par le Yémen. Un voyage qui a nourri sa musique des couleurs de l’Afrique Noire, de l’Afrique du Nord, du Jazz, de la Pop et même par moment du Rock. Et qu’elle nous présente ce soir accompagnée d’une seconde chanteuse et d’un trio de musiciens : basse, oud et percussions.

Une première demoiselle, qui plus est fort jolie – ce qui ne gâche rien bien évidemment – avec sa petite robe à ceinture et ses bottines dorées, fait d’abord son entrée. Avant de commencer les chœurs, elle en appelle aux esprits … Nous voilà bien fins prêts pour partir en voyage sous les meilleurs auspices … Puis c’est la princesse exilée Alsarah qui entre en scène. Longue robe noire et or largement fendue sur les côtés. Divine de grâce. Les rejoignant pour ajouter son chant aux accents orientaux à cette musique qui te donnent déjà l’irrésistible envie de danser dès le premier morceau. Ce que ne manquent pas de faire nos deux demoiselles sur scène d’ailleurs, plus les premiers téméraires de la fosse du Théâtre Antique, qui affiche carton plein ce soir. On suit le rythme de leur clappe au fil de leurs morceaux qui semblent s’enchaîner dans la continuité. Avec un amusant décalage que je remarque entre ces deux femmes sautillantes et dansantes, et leurs homologues masculins hyper concentrés et presque impassibles 😉

Petit problème technique qui donne à la maitresse de cérémonie l’occasion de nous parler de ses inspirations, qui lui viennent aussi bien des musiques qu’elle a croisées que des réalités sociales auxquelles elle a dû faire face … Déplacement des populations et autre « little story 1950 », mixés en musique pour donner des titres à la fois engagés et paradoxalement – ou pas en fait – entrainants. Musique envoûtante et voyageuse. C’est simple : tu fermes les yeux, tu te balances et tu pars instantanément les rejoindre.

Elle est donc née à Khartoum. Puis a voyagé tout le temps. Sait que les hommes sont pourtant les même partout… Famille, art, musique, amour : ils ont tous les mêmes aspirations, les même rêves, et tous écrivent l’histoire. Mais il ne faut pas oublier une chose fondamentale … Ta rivière peut toujours te ramener chez toi. Et c’est sa rivière qu’elle nous raconte justement. Sa musique. Son parcours. Avec toujours cette perceptible nostalgie dans les mélodies. Comme lorsque sa voix se fait murmure, avant que les percussions ne réveillent la nuit. Qu’elle se met alors à chanter avec son micro à effet de mégaphone sur un solo de oud qui fini en clapotis instrumental.

Mais même quand elle nous conte ses peines, elle imprime malgré tout son interprétation dans le festif. Avec ces belles lumières qui balayent public, artistes et scène, pour nous permettre à tous d’entrer dans la même danse, la tête dans les même étoiles. Surtout en fin de Set, quand ils nous entrainent tous dans leur sarabande. Avec un superbe solo de percussions largement salué d’applaudissements, par les filles et le public. Un de ces solos qui démarrent d’abord doucement, comme une ancienne locomotive vous voyez, et puis qui accélèrent de plus en plus, suivis et soutenu de la clappe du public. La participation de ce dernier étant d’ailleurs encore demandée pour le final, à chanter et à accompagner de nos mains. Faisant ainsi l’objet d’une belle et toute dernière interaction. Ils se présentent tous, les uns les autres, et nous quittent … « Thank you guys so much ! » sans oublier de nous faire partager une dernière danse.

Composition

  1. Salam Nubia
  2. Soukura
  3. Nuba Noutu
  4. Fulani
  5. Manara
  6. Nar
  7. 3Roos Elneel
  8. Yanas Barido
  9. Habibi Taal

Date Limite de Consommation

Site de Production

Page Officiel : https://www.alsarah.com

Ingrédient

Remerciements