« Babx Patrick Bruel »
29 avril 2016

Hubert Felix Thiefaine @ L'Usine (Istres)

Un alligator en ville ...

Conditions de mise en boîte

Les 3 premières chansons, dans les crash barrières.

Chronique

Etiqueté par Arnaud :

Hubert Felix Thiefaine, ce sont deux chouettes échos Lives de mon passé. Un premier concert en 1999 avec mon frère, pour mes 21 ans, et un super concert avec une très belle ambiance au Transbordeur de Lyon. Le second date de beaucoup plus tard, en 2006 à l’Espace Julien, pour l’un de mes premiers concerts post période The Cure … Tout un état d’esprit donc.

Et, outre ces deux Lives, Hubert ce sont pour moi des milliers d’écoutes, entre amis ou seul à la maison … Il fait donc vraiment partie de mon histoire. Oui, HFT a toujours été là, à des moments importants de ma vie et c’est avec énormément de plaisir que je suis là ce soir, pour rendre compte de cette nouvelle tournée.

L’homme est toujours aussi peu médiatique (c’est un souhait de sa part), pourtant L’Usine est quasi remplie. Et cela fait plaisir de voir tant de personnes présentes pour une musique pas si évidente que ça et surtout si peu commerciale.

Le poète maudit sera d’ailleurs parfaitement à la hauteur du rendez-vous et nous distillera un de ces concerts dont il a le secret. Résolument tourné à la fois vers son présent et son futur. Laissant la part belle à son dernier album : Stratégie De L’inespoir, auquel il consacrera un tiers des titres de sa Setlist. J’aime ça quand pour un artiste, après avoir tant roulé sa bosse, le job ne se résume pas à un best-of, pour faire plaisir aux nostalgiques. Non ! HFT a encore des slogans et des humeurs à nous transmettre. Et il le fait toujours avec ce talent qui lui est si propre.

Pour autant, Hubert saura tout de même se tourner sur de très bons titres de son passé et j’avoue que je l’aurai eu de travers, si je n’avais pas eu les intemporelles Alligators 427Lorelei Sebasto ChaLes Dingues Et Les Paumés, sans oublier bien entendu La Fille Du Coupeur De Joint. Et Hubert Felix Thiefaine dépassera même mes espérances, en y ajoutant deux des plus beaux et plus poignants titres de ses albums pour moi, que sont Je T’en Remets Au Vent et Des Adieux.

En conclusion : Merci à ce grand homme d’être toujours aussi exceptionnel et à part. Et Merci à L’Usine d’oser cette programmation pleine d’ambition, hors des sentiers commerciaux ultra empreintés.

Etiqueté par Ysabel :

C’est une très belle scène, impressionnante même, qui nous attend à L’Usine pour ce concert de Hubert-Félix Thiéfaine. Le premier pour moi. Et ce n’est d’ailleurs pas un, mais deux membres de la famille que je vais découvrir Live, puisque son fils Lucas l’accompagne sur les planches. C’est même lui qui s’est occupé des arrangements de son dernier album : Stratégie De L’Inespoir. Mais revenons à cette scène donc, installée sur deux plans. Clavier, batterie ornée d’un corbeau noir et basse alignés derrière. Les deux guitaristes et Thiéfaine en avant garde. Alors avec tout ça, si on n’en prend par plein les oreilles, ça m’étonnerait fort 😉

Leur entrée est assez nonchalante et très acclamée par le public. Dans une lumière restée bleu sombre. Tout étant plus à deviner qu’à voir. Il est pourtant bien beau avec sa veste façon smoking, sur un simple tee-shirt. Et même lorsque la musique commence, il y en a à peine plus sur HFT. Quant aux autres : rien. Juste quatre spots jaunes qui les balayent … J’adore cette ambiance. Et je le découvre tel que je l’imaginait : habité. Surtout quand il finit par apparaitre dans la pleine lumière. Mais ce qui capte avant tout l’attention, c’est cette voix si particulière, qui prend la musique à contre pied. Sans oublier ces trois guitares et une basse, pour le meilleur des sons Rock. Etrange d’ailleurs cette capacité qu’ils ont à donner à la fois dans l’intimiste et dans le Rock.

Puis il nous parle de la météo de 1986 … « Pas de ma faute s’il y eu un tube après sur le même thème ! » Et, pour Errer Humanum Est, il quitte son pied de micro, pour venir parcourir le devant de scène. Tout le public chante. Comme si la salle s’animait avec lui, qui nous offre même quelques déhanchés au passage. Voilà le véritable charisme. Celui du geste simple, qui suffit. Mais aussi et surtout celui de la voix qui prend possession de votre âme.

Petite interruption, parce qu’il est dérangé par les flashs « qui salopent le spectacle ». Avec travaux pratiques en nous envoyant les spots dans la gueule pour qu’on voit ce que cela fait (bon, nous on a rien fait hein !) Faisant aussi référence à Léo Ferret qui, en son temps d’avant les smartphones, avait demandé que l’on vire un photographe avec flash « Sinon c’est moi qui me tire ! » Le mec avait alors été sorti de la salle. « Mais c’était une autre époque ». En tous cas, décidément, après Bruel la semaine dernière et Izia le mois dernier, ils font tous une overdose de photo avec portables ces derniers temps ! Qu’importe. Après cet intermède pas forcément agréable, il reprend le fil de son incomparable poésie sombre et parfois un peu brute. Magnifiquement accompagnée par les solos de guitare d’Alice Botté, « côté jardin » comme il dit. Nous avons même droit à une bénédiction en latin, allant d’un guitariste à l’autre. J’adore les expressions de ses mains. Lui d’un calme et d’un zen … La grande classe du Rock.

Automne 1944, à Varsovie. Un jeune homme écrit : « Nous t’attendons, peste rouge, pour nous délivrer de la peste brune ». C’est un morceau d’histoire de l’histoire, sous des lumières comme des flashs. Carrément captivant. Une de ces musiques faites de ponts musicaux, et qui avancent sur vous, inexorablement. Avec un Lucas Thiéfaine saisissant de par sa totale immersion dans sa bulle. Sans doute le plus expressif (en tous cas, je suis en face de lui et totalement médusée). S’en suit une chanson dont le titre a été inspiré à HF Thiéfaine par Cesar Vallejo, qui est surtout l’occasion d’une nouvelle incroyable communion avec ce public qui la chante à l’unisson. Les visages qui m’entourent sont véritablement lumineux, suivant avec passion cet Autoroutes Jeudi D’Automne, qui se joue des rythmes et qui t’entraine. La chaleur monte aussi bien dans la salle que sur scène… Tant est si bien qu’il tombe la veste.

C’est ainsi que se déroule ce Set empli d’une poésie qui te bouffe l’âme. Avec quelques sorties de Thiéfaine, qui nous laisse entre les mains expertes de ses musiciens. Toujours dans de très belles lumières. Revenant ensuite pour nous raconter ses chansons autant qu’il les chante … Alligators 427 « Début des années 70, en revenant d’une manif sur le site de Fessenheim… » Un guitariste de chaque côté et la salle de L’Usine qui se transforme en chœur. Un spot comme celui de l’œil d’un mirador qui nous espionnerait, ou qui traquerait un évadé d’une quelconque prison. Et un sigle nucléaire (enfin perso, je le vois comme tel) qui tourne de chaque côté de la batterie. Cette chanson, il la chante, mais il la joue aussi. Partant dans un drôle d’éclat de rire très théâtrale, sur une musique qui devient plus dure, plus Rock. Un peu plus Indus aussi. J’adore ce morceau. Et, encore une fois : quel guitariste que cet Alice Botté !!

HFT vient alors en renfort, avec une troisième guitare. Autre chanson, autre souvenir, qui, cette fois, nous fait carrément remonter dans les années 60 … Juste sa guitare, lui et le public, pour un de ces moments de communion que seuls les concerts peuvent offrir. Puis s’ajoute l’harmonica. Alors que le plaisir peut se lire sur son visage. Il met pourtant fin à cette douce parenthèse en rappelant tout le monde, pour faire revenir le gros son qui va avec. Notre chanteur en profitant pour troquer son tee-shirt contre une chemise noire. Voix qui ondule. Qui joue de ses courbes sur Lorelei Sebasto Cha. Et lui qui recommence à aller de l’un à l’autre. Partant même comme se cacher du côté des amplis par moment. Semblant devenir presque spectateur de ses propres musiciens, à l’écoute de sa propre musique, au taquet, tout comme le public de L’Usine.

C’est ainsi que la fin du Set approche, sur un rythme effréné. Avec Lucas Thiéfaine sur la droite de la scène qui s’éclate totalement. Plus de veste en cuir de son côté non plus, mais un tee-shirt aux manches coupées, orné du même dessin d’oiseau que le tatouage qui orne son bras droit… « Merci gens d’Istres, Merci ! » Avec un très beau tête à tête père-fils, guitares au poing. L’une sèche, l’autre électrique. Deux générations en parfaite osmose, pour partager leurs Sentiments Numériques Revisités. Et puis Hubert-Félix Thiéfaine nous salue sur la musique. Très simplement. Presque discrètement. Tous les autres restant à leur place pour terminer la musique avant de lui emboiter le pas.

Pour réclamer les rappels, L’Usine reste dans le noir. Avec comme les trois gros yeux ronds des spots qui nous fixent. Un public qui préfère chanter que de frapper dans ses mains … Et quand ils viennent nous retrouver, c’est avec Les Dingues Et Les Paumés. Plus un HFT qui décide d’aller porter main forte au clavier. Puis de frapper la cymbale (ce qui, au passage, le fait bien marrer). « Merci beaucoup. Merci à tous ceux qui n’ont pas utilisé les flashs » (ah ça lui tient vraiment à cœur cette affaire là !) Sans oublier l’équipe technique. Dernières reprises en chœur. Il s’arrête même net pour voir si la salle prend bien le relais. Et nous offre, en bonus, un joli petit pas de deux avec Alice Botté. Avant un second salut, groupé cette fois, au son d’un public qui aura véritablement été infatigable ce soir.

Du coup, nous aurons encore droit à une petite pour la route. Toute en guitare et en poésie, qu’il nous envoie une dernière fois en pleine face. Dernier geste de la main. Et voilà que nous nous retrouvons seuls, dans le silence, avec le sentiment de se retrouver un peu orphelins…

Composition

  1. Remontant Le Fleuve
  2. Amour Désaffecté
  3. Errer Humanum Est
  4. Médiocratie…
  5. Confessions D’un Never Been
  6. Angélus
  7. Karaganda (Camp 99)
  8. Autoroutes Jeudi D’Automne
  9. Femme De Loth
  10. La Ruelle Des Morts
  11. Fenêtre Sur Désert
  12. Alligators 427
  13. Je T’en Remets Au Vent
  14. Petit Matin 4.10 Heure D’Été
  15. Lorelei Sebasto Cha
  16. 113ème Cigarettes Sans Dormir
  17. Bipède À Station Verticale
  18. Sentiments Numériques Revisités
  19. Résilience Zéro
  20. 1er Rappel : Les Dingues Et Les Paumés
  21. La Fille Du Coupeur De Joint
  22. 2nd Rappel : Des Adieux

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Date Limite de Consommation

Ingrédients

Remerciements