« Luc Arbogast Feral and Stray »
11 avril 2014

Agnes Obel @ Paloma (Nîmes)

Un beau ciel ... mais sans étoile.

Conditions de mise en boîte

Trois chansons dans les crash barrières. Je dois avouer que je n’étais pas inspiré, voire très mauvais, et que je ne suis pas rentré avec de belles photos et surtout, avec 10 fois les mêmes. Il y aurait eu mieux à faire, sans l’ombre d’un doute 🙁 .

Chronique

Etiqueté par Arnaud :

J’adore Agnes Obel, que je peux écouter des heures et des heures. Malgré ce fait, je me rends compte que ses Live m’ennuient. J’avais déjà eu un peu cette impression au premier concert, mais le trio fonctionnait alors parfaitement et apportait beaucoup de fraîcheur.

Or, ce soir, le trio ne se complète pas : Chacune joue dans son coin, sans folie et sans amusement. Rajouté à cela une scénographie proche de 0 et on comprends assez rapidement que visuellement, ça va être pauvre.

J’ai donc décroché au bout de 8 ou 9 morceaux et j’ai plutôt subi qu’apprécié cette belle musique, par manque de créativité sur la scène.

Je la classe donc dorénavant dans la catégorie : « Bien en Album mais pas en Live » et Agnes rejoint ainsi Lilly Wood and The Prick , Placebo ou encore Emmanuel Moire.

Etiqueté par Ysabel :

Les filles font leur entrée toutes les trois en même temps, Agnes Obel entièrement de blanc vêtue. A chacune sa petite lampe tempête suspendue devant elle. Pianiste et violoncelliste prennent place assises, mais la violoniste va elle rester debout tout au long du concert. Et tout de suite, la musique monte et nous enveloppe. Les lumières sont couchantes. Pas un mot pour le moment. Juste l’univers de la belle Obel qui se met en place.

Après cette introduction instrumentale, ce sont leurs voix qui vont emplir l’espace. Mika et Anne pour les chœurs et celle d’Agnes Obel toute en chaleur et en nuances. C’est plus que juste de la musique, c’est une véritable histoire qui se déroule pour nous. Son visage, lui, est tout en douceur et en blondeur… Ce début de Set a définitivement quelque chose de magique.

Après les présentations de la violoncelliste belge et de la violoniste canadienne, la musique reprend dans une fumée légère. C’est à nouveau prenant et captivant. Juste cette musique qui remplit l’espace. Mais tout cela est beaucoup plus posé et surtout plus « sérieux » qu’au Silo. Moins évanescent et moins précieux aussi, ce qui donne à la fois une sensation de maturité, mais qui rompt aussi un peu du charme qui, pour moi, les entourait à Marseille.

Qu’à cela ne tienne, même si je suis un peu désappointée par leur univers visuel, la musique reste plus que belle. Et c’est avec une nouvelle chanson que nous enchaînons. Entre les morceaux, seules leurs petites loupiotes restent allumées et c’est sous une douche de lumière que Obel réapparait pour Fuel To Fire. Chacune de ses phrases musicales est travaillée, emplie d’intensité et de couleur. Même les liaisons se font toute en douceur avec, en fond, une ligne de violon ou de basse. C’est subtil dans le jeu avec les rythmes. Commençant en général dans la douceur et faisant monter la force, qui éclate d’un coup. Laissant même par moment le public s’en retrouver tout surpris.

Les morceaux se suivent ainsi et se juxtaposent, un peu comme les scènes d’un film. On peut fermer les yeux sans regret pour écouter car, de toute façon, il faut bien reconnaitre qu’il ne se passe pas grand chose sur scène. Le bon côté est que cela permet de laisser libre cours à la rêverie et aux pensées que le musique peut nous inspirer. Le moins bon est que je ne suis pas sûre que le Live ne m’apporte quoi que ce soit de plus que l’écoute du CD au calme et avec du bon matériel hifi.

Anne a un peu de mal à maintenir en place ses partitions qui s’envolent légèrement. « J’ai un petit problème avec la ventilation » poursuit Agnes Obel au micro. Tout cela est distant. Presque froid même. Tout juste quelques échanges de regards. Comme si les filles se connaissaient à peine. Et c’est ce qui me dérange le plus, fondamentalement.

Un peu de machine vient se mêler aux cordes. Une autre page du livre se tourne. Une pièce de tissu ajoutée dans le piano, pour en changer la sonorité. Une chanson « from Berlin » sous des lumières qui se font bulles légères. On tient là quelque chose à la fois de doux et de très intense. Une impression d’ailleurs et, encore une fois, une richesse musicale incroyable. Bidouillage dans le corps du piano et un public qui reste hyper sage, je trouve (c’est la chanteuse de Feral And Stray qui l’a fait remarquer en première partie) … Ou bien qui, comme moi, s’ennuie un peu ? Elle nous propose une « Old song, really, really old !! », peut-être même une des premières qu’elle ait écrite, à 17 ans à peine. Plutôt sombre en fait et peu chantée. Wallflower, qui va d’ailleurs me laisser un sentiment de grande mélancolie.

Ensuite, on revient en terrain plus connu et à sa voix pure comme l’eau qui coule dans Riverside. Puis on enchaine sur une autre inspirée d’un chant danois très ancien, parlant d’araignées (mot dont elle demande la traduction en français) … Pas toujours évident à suivre à présent ce Set, mais un morceau assez enlevé, avec de magnifiques chœurs des filles. Je remarque au passage un bien joli et discret tatouage à l’intérieur du bras gauche de la violoniste. Petite musique comme menée à la baguette par un métronome, violon et violoncelle jouées à la corde, dans le même esprit. Un petit air bondissant, dont l’intensité monte encore et encore, pour terminer de façon plus que vibrante. Un fin très enlevée et hop, elles saluent toutes les trois et disparaissent rapidement la scène.

Retour du trio pour une « Folk song » en rappel. Elles sont baignées de fumée, de vent et de rouge pour cette ballade à trois voix, un peu teinté d’esprit celtique. Puis une toute dernière, Obel jouant seule au piano, avec juste quelques phrases chantées par sa violoniste … Et toujours le même sentiment, qui ne m’aura pas quitté du concert : Très belle musique et voix parfaite, mais un cruel manque d’âme ce soir pour Agnes Obel et ses deux compagnes, avec lesquelles elle ne semble pas avoir partagé plus qu’un même espace, le temps de ce concert. Dommage que l’on soit si loin de la belle, fraîche et charmante complicité de la fois dernière.

Composition

  1. Louretta
  2. Philharmonics
  3. Beast
  4. Fuel To Fire
  5. On Powdered Ground
  6. Chord Left
  7. Aventine
  8. Dorian
  9. Wallflower
  10. Riverside
  11. Run Cried The Crawling
  12. Words Are Dead
  13. The Curse
  14. 1er Rappel : Katie Cruel
  15. Smoke & Mirrors

Date Limite de Consommation

Site de Production

Site Offi­ciel : http://www.agnesobel.com

Ingrédients

Remerciements