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14 octobre 2013

Asaf Avidan @ Zénith Oméga (Toulon)

Un extraterrestre au Zénith...

Conditions de mise en boîte

Second, troisième, quatrième et cinquième morceaux, entre le public et la scène. Ne me demandez pas pourquoi pas la première, il semble que ce soit une nouvelle mode en ce moment ! Et on ne va pas s’en plaindre : on en a 4 au lieu de 3 !

La sélection est volontairement un peu large … Effet coup de coeur et pas envie de trancher trop dans le lard 😉 En espérant que ça fasse plaisir !

Chronique

Etiqueté par Arnaud :

Cela fait bien 3 à 4 mois qu’Asaf Avidan titillait ma curiosité, par le biais de photos d’amis principalement. L’accréditation quelque jour plus tôt au Silo ayant été refusée (mais la porte pas complètement fermée), nous avons retenté le coup pour Toulon ! Et bingo !!

J’ai acheté Different Pulses il y a quelques semaines, mais c’est malgré tout assez en néophyte que l’on se présente dans la salle et que l’on attend le début du set, après celui de Rona Kenan.

Et n’aura fallu que de 10s pour que l’évidence me saute au yeux : Ce mec est un génie, une bête de scène et un des rares capables de nous emmener là où il veut. C’est, je dirais, le Nadéah masculin !

Sous le charme de ce petit monstre charismatique et emporté pendant plus de 2 heures, je suis sorti avec le sourire des bonnes soirées !

Les passages d’Asaf dans la région seront à regarder de très près : il est hors de question de le louper et trop d’occasions ont déjà été manquées.

Etiqueté par Ysabel :

Petite sortie de Rona Kenan (qui assure et la première partie, et le rôle de guitariste de Asaf Avidan) … Et entrée de la troupe au complet : trois filles, trois garçons. Avec, en plus, un amusant jeux visuel créé par les couleurs de leurs tenues qui fonctionnent en duo, puisque nous avons sur la droite Rona et Dan (à la basse) qui sont tout de noir vêtus, les deux claviéristes Flora et Michal sur la gauche en hauts blancs et jupettes noires qui laissent largement voir leurs gambettes, en harmonie avec Asaf et son batteur, qui eux sont au centre, en débardeurs blancs et pantalons sombres. Sauf que notre «Diva» du Rock a bien sûr peaufiné un look décalé à la hauteur de sa réputation : coiffure rasée sur les côtés et larges bretelles noires … Et ce n’est qu’un début pour ce qui est de la surprise, car lorsqu’il commence à chanter, la différence entre le timbre de son «Bonsoir» et celui de son chant est effectivement juste saisissante ! (On m’avait prévenu, mais en «vrai» c’est tout de même très troublant).

Les jeux de lumières sur scène sont superbes et c’est même la salle toute entière du Zénith Oméga qui s’habille de couleurs, pour installer l’univers vraiment féérique qui s’offre à nos yeux. De la musique par moment légèrement teintée d’Electro 80’s par dessus tout ça et ses petits cris de plaisir qui s’y ajoute, et vous obtenez un mélange détonnant garanti !

Il se déplace assez doucement, comme au ralenti, totalement habité par la musique qui offre toujours de savoureux et surprenants mélanges : par exemple, un synthé très marqué et des guitares hyper présentes. Bref, il est clair que rien ne va être banal avec cet artiste : sa musique comme sa voix, tout est là pour vous conduire sur une autre planète ! Le public semble assez médusé, ce qui le rend plutôt calme, mais pas pas endormi pour autant, aux vues des applauses à tout rompre qui marquent la fin de chaque morceau.

Une sorte d’échafaudage s’éclaire en fond de scène. Nos oreilles et nos yeux sont décidément à la fête ce soir ! Il laisse tomber sa guitare et tient son micro à deux mains, avant de se les tordre dans des mouvements saccadés. Il parait par moment dans la plus extrême des extensions, comme une sorte de funambule marchant sur un fil tendu … Sincèrement, on ne peut qu’être scotchés face à un tel phénomène.

Avant This Cool, petite intro pour ceux qui ne le connaisse pas, nous dit-il. La musique ? Elle l’a touché à l’âge de 6 ans et demi : «Je suis devenu musicien quand une fille m’a brisé le cœur … » (mais pas de souci, il s’est vengé après 😉 !) et ensuite l’amour a explosé en lui à l’approche de ses 19 ans. Avec toute une théorie tarabiscotée et très drôle sur le rapport qu’il peut y avoir entre l’amour, deux êtres qui se percutent, et la tectonique des plaques. La guitare pouvant servir de moyen pour rejoindre les deux mondes et tout ceci servi par une démonstration de grand n’importe quoi énoncé avec une voix à la Janis Joplin … Un garçon étonnant, délirant, qui peut être à mourir de rire et qui vous donnera la chair de poule dans le même quart d’heure. Je peux vous assurer que c’est vraiment quelque chose Asaf Avidan en live !!

Le Set reprend avec du bon gros son comme je les aime, avec des digressions musicales qui semble improvisées. Ils ne bougent pas tant que ça sur le plateau et pourtant, ils emplissent complètement l’espace. Lui est dans sa bulle, ne fait plus qu’un avec sa musique, finit même par moment à genoux, définitivement étonnant tant sa manière de vivre la scène est intense. La salle s’éclaire pour laisser le public exprimer son enthousiasme sur les riffs frénétiques des guitares qui se répondent, ou qui s’affrontent dans des duels fraternels.

Il temporise à chaque fois les moments très intenses par de petites plaisanteries, rigolant par exemple sur le fait que nous n’ayons pas d’alcool, ou nous parlant de Paris avec encore une histoire des plus décousues associant pèle-mêle (et dans le désordre) son batteur Haggai Fershtman qu’il surnomme le Philosophe de Chambre, le French Cancan, un singe, du whisky et sa vision de certains quartiers de la capitale : «Pigalle is a très bizarre place !». Sa voix se fait instrument. C’est un festival et Asaf est une vrai bête de scène comme on en voit pas si souvent. Il arpente la scène en tous sens, comme sorti d’un drôle de songe, parfois titubant pour traverser des univers qui se suivent, se complètent, se superposent même et se mélangent. Tout est surprenant et emballant. C’est juste un voyage extraordinaire que nous faisons en sa compagnie.

Mélanges d’influences, mix musicaux … Tout semble source d’inspiration, mais dévoré, digéré, puis transformé au grès de sa fantaisie et de son talent. Pour moi, cela peut-être un nouveau David Bowie (plus qu’un compliment, je vous l’assure).

A une déclaration d’amour, il répond qu’on peut voir ça plus tard en Back-Stage. Et nous passons du gros Rock qui envoie les pieds à de la balade, en l’espace d’un clin d’œil  et sans que cela ne choque en rien … On se laisse juste porter. A chaque morceau, on se demande juste à qu’elle nouvelle surprise on va encore avoir droit, dans quel monde inconnu jusqu’alors il va nous emmener.

Et où arrive-t-on donc alors ? A Reckoning Song bien sûr, qui va clore le Set avant les rappels. Encore mieux que mieux. Encore plus longue et plus intense que ce qu’on pouvait espérer : La perfection.

Après un départ en toute simplicité, il revient sur une petite danse russe, juste avec sa guitare et en nous lançant : «I love you too !» Mais il joue encore une fois avec le public. Interpelle une fille qui lui crie son amour en lui demandant si elle lui a bien proposé de passer la nuit avec elle. «C’est ce que j’ai entendu, même si c’est pas ce que tu as dit : je suis un garçon ! … La tectonique, vous savez !!» Il est drôle, charmant et brillant. Nous reparle du chagrin d’amour de ses 19 ans et dit l’imaginer à présent énorme, avec trois gosses et une vie de merde 😉 Mais tout ça c’est fini. Maintenant, c’est une chanson juste pour Rona … Plus chère encore à son cœur qu’une simple collaboratrice musicale. C’est Long Way From Love en duo avec elle; elle et sa voix si douce par rapport à tout à l’heure. C’est un duo magique et de toute beauté, jouant même à un moment tête contre tête.

Nous nous retrouvons tous dans une lumière à vous faire tourner la tête. Il chante, nous parle, se lâche, se laisse aller, se donne et partage. Un artiste définitivement hors normes et fabuleux. Alors quand il nous quitte pour la seconde fois, on se met à frapper tant et si bien qu’on va effectivement avoir droit à une dernière «Et tant pis pour les baby-sitter qui attendent à la maison !» Ils ne sont plus que trois sur scène, lui, basse et batterie. Du gros son, simple, pur et dur. Et comme il sait tout faire, ça aussi c’est trop bon ! Avec un martelage de folie à grand coups de basse qui rendent fou un public qui le suit sans la moindre hésitation. Parce qu’elle est très drôle en plus, avec nouvelle théorie digressive qu’il développe sur «Nobody can stop men from lying» et un certain Sébastien qui «save the show» selon lui, parce que c’est le seul à suivre le fil de son irrésistible histoire. Et puis on repart sur de savoureux délires vocaux et il nous demande de réaliser trois de ses souhaits avant que de se quitter : 1 – Rester dans la lumière. 2 – Nous mettre tous debout, à égalité, même si on a payé plus cher pour être assis ! Et 3 – Tester «The power of our personnal gravity» … Bon ça en clair, c’est tout simplement se mettre à sauter sur place comme des fadas, avec lui qui termine debout sur la batterie, pour un final tout en folie, tout en Asaf !!

Composition

  1. Cyclamen
  2. Different Pulses
  3. A Choice And A Gun
  4. This Cool
  5. Beggar
  6. Got It Right
  7. 613 Shades Of Sad
  8. Hoist Up The Colors !
  9. Maybe You Are
  10. Conspiratory Vision Of Gomorrah
  11. Small Change Girl
  12. Reckoning Song (One Day)
  13. 1er Rappel : Long Way From Love
  14. Love It Or Leave It
  15. 2nd Rappel : Hangwoman

Date Limite de Consommation

Site de Production

Site officiel : http://www.asafavidanmusic.com

Ingrédients

Remerciements