« Steven Wilson The Hyènes »
05 mars 2013

Interzone Extended @ Théâtre des Salins (Martigues)

Quand l'Orient répond à l'Occident ...

Conditions de mise en boîte

Librement dans la salle en faisant attention, à la demande des artistes, de rester discret dans un coin de la salle. Globalement resté, très excentré sur le côté gauche de la scène.

Chronique

Etiqueté par Arnaud :

S’il est évident que je suis allé à ce concert, au départ, à cause de la seule évocation de la présence du guitariste de Noir Désir, j’en suis ressorti avec un tout autre esprit !

C’était une expérience à part, comme sur un nuage pendant une bonne heure ! A la frontière entre le Jazz et le Rock, l’expérimental et le traditionnel. La musique d’Interzone est unique et fabuleuse !

L’ensemble des musiciens avait une présence scénique majestueuse et ils occupaient parfaitement tout l’espace de cette grande scène.

Etiqueté par Ysabel :

C’est une entrée très théâtrale à laquelle nous avons droit de la part de la version Extended d’Interzone (Duo à la base … Transformé en quintette ce soir). Le rideau du Théâtre des Salins s’ouvre sur des lumières couchantes. Serge Teyssot-Gay (ex-guitariste de Noir Désir) est pieds nus. Khaled Al Jaramani entre à son tour et se positionne à l’autre extrémité de la scène. Comme la rencontre de l’Orient et de l’Occident.

Serge Teyssot attrape un archet pour commencer à jouer de la guitare et la couleur est annoncée : Nous allons entrer dans le monde des sons improbables. Khaled Al Jaramani, lui, entame son chant d’une voix très gutturale, brisant par instant les faisceaux de lumières qui l’entourent. C’est assez fabuleux, incroyable, enveloppant, envoutant même …

Puis ce duo de rêve est rejoint par trois autres musiciens, dans des lumières bleues. Seuls les instruments sont éclairés. C’est magique ! Plainte de la drôle de trompette. Puis c’est la clarinette basse qui entre dans la danse, accompagnée par un soupçon de zarb. C’est entêtant comme la musique tourbillonnante des Derviches Tourneurs. Le matin se lève. C’est plus qu’un voyage … C’est franchement planant. Avec même une pose digne d’un tableau sur les dernières notes du oud.

On est au milieu des étoiles. La guitare sonne comme le chant d’une sirène et le oud comme se fait craquement. Jeux de souffles et de vibrations sur fond de udu. Carol Robinson qui se met à chanter en anglais dans cet univers totalement fantasmagorique. Tout le monde reste proche de l’immobilité, excepté Serge Teyssot qui semble suivre le ressac de la musique avec son corps, ne faisant plus qu’un avec sa guitare. Et en trois notes, on retrouve le festif, l’entrainant de la musique d’inspiration indienne. Ça monte, ça monte … Et petit à petit la tête nous tourne.

Les enchaînements se font tout naturellement avec cette musique qui sait se faire tour à tour traditionnelle et expérimentale. On se retrouve ainsi dans une mélodie du désert, avec une guitare ondulante et, l’instant d’après, c’est cette dernière qui reprend possession de l’espace, accompagnée d’un chant oriental qui vient se juxtaposer avec harmonie. Sur scène, ils ont l’air tout aussi envoutés que nous. Beaucoup d’échanges de regards et de sourires entre eux.

Les influences se mélangent : Jazz, Blues, rythmes d’Afrique ou d’Asie … C’est un voyage extraordinaire. Et pour la fin du set, Carol Robinson chante à nouveau, sur fond de chœurs de forçats … «Dire ce qu’il faut faire …» On dirait presque un chant slave, intense, poignant et pénétrant, qui s’arabise petit à petit avant que de s’éteindre. Puis les musiciens vont s’éclairer un à un, selon leur participation au dernier morceau et finissent par un salut collectif, en toute simplicité.

Ils reviennent en remerciant le Théâtre des Salins, qui est à l’origine du spectacle, et en présentant les musiciens. Le climat repart dans l’étrange. Les notes, comme des onomatopées avant la reprise du oud. Des rythmes entrecoupés, presque saccadés par moment. Puis la Clarinette Basse comme un fil conducteur et enfin la guitare comme la force attendue ou le révélateur.

Tonnerre d’applaudissement après leur départ et demande d’un second rappel … Ils reviennent alors en duo, comme un retour à l’origine. Ils ont l’air de se consulter, genre : On en fait une autre … Aller, Ok ! Ce sera Joumouh «Parce que c’est difficile de partir comme ça !» Serge Teyssot s’arme une dernière fois de son archet et joue comme un vent qui souffle. Le oud le rejoint et les instruments se mêlent. L’un gargarise des «Hummm» sur ses lignes de guitare et l’autre chante. Une très belle complicité musicale et humaine, toute à l’image de cette magnifique soirée …

Date Limite de Consommation

Site de Production

Site Officiel : http://interzone.sergeteyssot-gay.fr

Ingrédients

Remerciements