« Patricia Kaas mXcT »
09 février 2013

Le Chapelier Fou @ Cabaret aléatoire (Marseille)

Un transfuge du classique devenu prodige de l'électro !

Conditions de mise en boîte

Trois premiers morceaux. Ayant gratté l’amitié avec le manager 3C Tour, j’ai eu le droit à la partie entre la scène et le public, endroit stratégique pour du grand angle !

Chronique

Etiqueté par Arnaud :

Je me rappellerai longtemps ma découverte de cet artiste : J’étais chez Virgin à Paris, monté à la capitale pour un concert de Steven Wilson ! J’avais un budget CD à dépenser (sic, je ne pourrais plus hélas s’il ferme) et pas trop d’idées. Mais voilà que dans le rayon électro, j’entend ce son qui immédiatement me séduit (et Ysabel tout autant). C’était lui. Je suis reparti avec deux Cds, tout heureux 🙂 Ah ! Cyclope & Othello, avec cette flûte un peu Lament version flexipop de Cure (pardon pour la référence, connue seulement de quelques ayatollah du groupe).

Nous devions le découvrir Live il y a quelques mois, mais le concert fut finalement annulé quelques jours avant la date 🙁

Alors, quand cette nouvelle date est apparue, il était hors de question de passer à côté !

Je n’ai pas une seconde été déçu par ce sublime concert. Dès les premières notes, je me suis plongé dans le son, où inlassablement je revois des images de Requiem for a Dream ! S’ensuit un défilement de sensations indescriptibles, mais ô combien jouissives.

Ce p’tit mec, tout penaud derrière ses consoles et son violon, est juste énorme : Tout aussi discret qu’efficace ! J’en redemande !! Nous n’avons eu que 9 titres, vraiment pas assez !

Etiqueté par Ysabel :

Après la session si particulière que nous ont offert les deux inventeurs musicaux de MXCT, c’est Louis, le Chapelier Fou, qui prend possession de la scène et y met en place son petit monde avec calme et minutie. Avec tout à portée de la main : Synthés, guitare, violon … Et beaucoup de fumée qui monte pendant ses essais de sons et d’instruments.

Une sirène se fait entendre. Une lumière dans la brume. La mélodie qui commence sur une voix off monocorde. Le mélange piano-violon qui monte, déjà magique, et Louis, en homme orchestre, qui joue du pied et des machines pour créer à lui seul son incroyable musique.

En à peine quelques minutes, son univers fait d’un Electro mélodique et riche s’installe. Il violone par dessus ses claviers, comme survolant sa musique et nous, nous commençons notre voyage dans une autre dimension.

Petite redescente sur terre pour l’écouter se présenter : «Je suis Louis de Metz … Tout juste sorti de la grippe. Donc spéciale dédicace à la fièvre !»

Le violon est joué à même les cordes. Ça s’envole. C’est subtil et aérien. Emporté par son instrument, il se retrouve par moment sur la pointe des pieds. Une immense poésie sans parole, enlevée, virevoltante même par moment. Une musique à la fois douce et ludique, imaginative et extrêmement travaillée. Avec lui au milieu qui semble d’un calme olympien, à la fois concentré et détendu. Nous transportant littéralement dans son monde.

Selon les moments, il passe du violon à la guitare … Quelques accords posés avant de repasser au violon. Une musique qui s’échafaude devant nos yeux, par le jeu des enregistrements successifs. Les morceaux s’enchaînent et pourtant, à chaque fois, l’atmosphère est différente, tantôt plus douce, tantôt plus inquiétante, mais toujours aussi passionnée et passionnante. Et le public, qui n’était pas forcément nombreux au démarrage, s’est à présent rassemblé devant la scène, les yeux rivés sur notre Chapelier, pas si Fou que ça.

Par moment, on passe quasiment à du son Rock Progressif, mêlé à de la musique qui pourrait être de Conte, digne en tous cas d’une adaptation du Lewis Carroll dont il tire son nom. Une musique qui laisse totalement la place aux rêves et à l’imagination … Il suffit juste de fermer les yeux. Il accompagne parfois les instruments de sa voix, dans une lumière bleu nuit et une brume qui s’installe peu à peu. Avec aussi ses incessants passages de l’un à l’autre, se retrouvant même à jouer du violon avec encore sa guitare en bandoulière. Le rendu n’est peut-être pas spectaculaire et pourtant c’est incroyablement prenant à voir.

Les sons électroniques à la Jean-Michel Jarre, en juste ce qu’il faut de plus trash, envahissent l’espace. Des cris, que je suppose de plaisir, émanent du public. Dire qu’il est en totale osmose avec sa musique serait un doux pléonasme … Mais quand même chapeau bas pour l’enlevage de la chemise tout en continuant à jouer d’une seule main !

Puis cela devient un peu plus expérimental, si je puis dire. Avec toujours cette magnifique ligne de violon. Il se cabre au-dessus de son clavier. Cela devient de plus en plus intense et le public réagit au quart de tour à la moindre accalmie. Son violon se transforme même en mandoline. Il se met à chanter, tout en continuant encore et encore son subtil mélange sonore. Comme s’il nous offrait un improbable voyage, nous faisant traverser des paysages totalement différents, le tout dans une lumière qui tourne à l’infini.

On l’aperçoit à peine. Juste les mouvements de son archet qui rompent les faisceaux lumineux. Partage d’une expérience vraiment particulière … «Désolé de ne pas parler beaucoup, mais je n’ai rien à dire en fait. Mais j’aime beaucoup cet endroit. C’est très beau …» Et il ne nous en faut pas plus pour comprendre que c’est un artiste à part, qui ne peut qu’évoluer dans sa bulle, à la fois si proche et si loin de nous.

«Encore une si ça vous va … Ça s’appelle Protest». Alors son violon se fait plusieurs une dernière fois. Les vibrations des basses montent encore en nous. Une dernière très envoutante, très prenante, très vibrante … Juste quelques notes dans la nuit. Magique.

Composition

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  8. Fritz Lang
  9. Protest

Date Limite de Consommation

Site de Production

Site Offi­ciel : http://www.stylobrique.org/chapelierfou/index.html

Ingrédients

Remerciements