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19 juin 2016 à 17:38C’est l’enregistrement du show de New York, le 09 Janvier 1997, au Madison Square Garden.
Ce concert est tout particulier, car il célèbre les 50 ans du Thin White Duke.
Quand il est temps de fêter une décennie, on ne se prive jamais d’une petite fête entre amis. Et quand on commence à être bien entouré, on réserve même la salle des fêtes du village, pour que tout le monde soit à l’aise… Mais surtout pour que le nettoyage soit plus simple et sans risque pour la maison.
David Bowie lui aussi entre dans cette logique. Oui, mais lui, sa salle des fêtes, c’est juste le Madison Square Garden (d’une capacité voisine de 20 000 places !) Et ses amis sont, dans le désordre, Lou Reed, Billy Corgan, Robert Smith, les Foo Fighters, Franck Black, ou encore les Sonic Youth ! Et oui ! Ça c’est du level pour une fête ! A noter également que la vente des billets sera reversée à Save The Children !
Blague à part, et d’un point de vue purement marketing, c’est malin comme soirée : ce concert s’inscrit au tout début de la promo de l’album Earthling, dont la sortie est prévue en Février 1997. Cet opus, très Indus/Rock, marque résolument un certain renouveau pour David, qui semble décidé à marquer la période de son empreinte. Ma génération l’a découvert via Nirvana et leur parfaite reprise de The Man Who Sold The World unplugged, mais David Bowie tient maintenant à marquer lui même nos jeunes esprits !
On notera donc que, pour cette vision promotionnelle, la première partie du concert donne la part belle à Earthling, avec 7 titres de l’album sur les 14 premièrs morceaux joués. La fin du Live sera, quant à elle, fortement influencée par Lou Reed, qui sera le seul invité présent sur 4 chansons (au lieu de 2 pour les autres) et qui surtout fera chanter Bowie sur deux titres signés par le Corbeau de Brooklyn : I’m Waiting for The Man et White Light White Heat. L’anglais reprend en Live depuis des lustres ces deux morceaux, mais c’est quand même à signaler que ce sont les deux seuls morceaux de ce Live que Bowie ne signe, ou ne cosigne pas !
Au final, ce bel équilibre entre album à venir et hits du passés revisités, à la sauce indus, font que l’on n’est absolument pas dans une fête nostalgique rappelant une splendeur passée, mais plutôt en train de voir un artiste ancré dans son présent. Voire même déjà rivé vers son futur : David est là pour nous montrer qu’il faut compter sur lui pour les années 2000 ! Même Space Oddity, qui a près de 30 ans d’existence ne l’oublions pas, clôture ce show avec un parfum avant-gardiste fortement Electro.
Mais on ne peut pas aborder ce Live atypique sans parler de la prestation des invités. Globalement, ils sont tous bons : le moins percutant étant Lou Reed sur Queen Bitch. Je le trouve hors ton et complètement paumé. Regardez la vidéo, cette errance est visible par ses coups d’oeil vers Reeves Gabrels.
Par contre, j’aime tout particulièrement Franck Black sur Scary Monster : ce titre aurait pu être du Pixies… S’il n’était pas d’une petit décennie antérieure au génial groupe. Ce qui démontre, si besoin, le côté précurseur de Bowie qui signe là un morceau en avance sur son temps.
Et que dire d’Hallo Spaceboy ?! Si, par défaut, ce sont 6 minutes de puissance et d’une batterie survitaminée, imaginez-le avec Dave Grohl en complément, derrière sa propre série de fûts et qui tape comme un sourd ! Cela devient alors juste dantesque et ultra jouissif.
Enfin, et ce n’est pas que le fan de The Cure qui parle, l’une des plus belles prestations de la nuit est celle de Quicksand avec Robert Smith. Si celle de The Last Thing You Should Do est plutôt mauvaise, avec un Smith qui ne sait pas où se placer, tant vocalement que physiquement, il se rattrape et resplendit de toute part sur la ballade de l’album Honky Dory ! Et je ne m’en lasse pas, tant les deux voix sont au diapason.
Historiquement, j’ai regardé en Live ce concert sur Canal+ (à une époque où Canal+ était encore Canal+ !) Et si je n’ai pas trop écouté avant le passage de Smith, j’ai hélas éteint ensuite. Je crois que, malgré tout, j’ai compris que j’avais sur scène une star : qu’il était beau ce Bowie, avec sa crète rousse et ses yeux qui brillaient. 50 ans ? Non !! C’était un gamin fougueux ! Rétrospectivement je regrette d’être un peu passé à côté, mais ce bootleg me permet de réparer en partie ma faute.
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