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20 avril 2016Je vous remercie de vous...
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1 : Pas du Tout - 2 : Un Peu - 3 : Moyennement - 4 : Beaucoup - 5 : Passionnement - 6 : A La Folie
Les 4 premières chansons, avec le côté droit de la scène imposé.
Il y avait une chanson supplémentaire par rapport aux conditions habituelles, parce que la première était complètement dans le noir !
Etiqueté par Arnaud :
J’avoue sans peine que je suis toujours fou heureux de voir Patrick Bruel en concert : ça peut paraître étonnant, mais j’aime sa musique et ses prises de risques, avec des albums sortant de son univers. Nous avions précédemment eu Entre Deux, avec ses reprises des années 30 à 50 et voilà Très Souvent Je Pense À Vous… dans lequel l’artiste reprend l’idole de sa jeunesse, à savoir Barbara !
On quitte donc le Rock, pour la poésie engagée d’une profondeur infinie. C’est vraiment risqué, mais qu’importe : nous voilà au Silo. La salle est d’ailleurs pleine, prouvant si nécessaire que beaucoup sont prêts à suivre leur idole dans tous ses paris !
Pourtant, j’ai tout de même un peu d’appréhension et mes doutes seront assez rapidement confirmées : Barbara n’ayant jamais été là pour nous faire rire ou danser, l’interprétation de Patrick Bruel reste dans la même verve, un peu pesante, torturée et quelque part nostalgique des titres repris. Personnellement, j’aurai pensé un concert mariant plus les classiques des deux artistes, mais, pour autant, le pari de celui-ci est totalement gagné : ce sont 2h rien que pour Barbara, pour la chanter, honorer sa mémoire et exprimer ici toute la passion que Bruel nourrit pour elle. Mais, si c’est indéniablement émouvant, ça l’est sans doute un peu trop pour moi. Il me faut plus de bonheur et de rire !
Mon avis ne semble pour autant pas vraiment partagé, puisque je n’ai vu que d’énormes sourires en sortie de salle : je n’étais peut-être pas dans les bonnes dispositions pour apprécier 2h de Barbara.
Etiqueté par Ysabel :
Le titre de cette tournée : « Très souvent je pense à vous » … Phrase que l’on retrouve largement dans l’espace réservé au merchandising, décliné tout en noir et blanc. C’est donc à la rencontre de Patrick Bruel et de Barbara, à qui il rend hommage ce soir, que nous partons.
Beaucoup de fumée dans la belle salle du Silo. Lumières plaquées. Impossible donc de deviner à quel style de scène nous allons avoir droit. Début de concert un peu en retard … Mais public qui semble lui aussi bien en retard … Ceci expliquant sans doute cela.
Il fait son entrée en scène seul avec sa guitare. A peine éclairé. Juste une petite lumière au dessus de lui (perso, d’où je suis, je le devine à peine) et il nous adresse un de ses légendaire message de tendresse : « Je vous aime du bout du cœur ». La réponse du public ne se fait bien évidemment pas attendre. Faite de cris et des premiers « Patriiiiick !! » auxquels il n’échappe hélas jamais. Je dis hélas, parce qu’il me semble l’avoir entendu dire que cela le gonflait avec le temps. Et, à la fin de la première, Du Bout Des Lèvres, il nous déclare « Bonsoir ! Le rêve, c’est ce spectacle. Merci ».
Ses musiciens viennent le rejoindre. Tous de noir vêtu et entrant chacun à leur tour dans la musique … « Si Sol Do Fa… » J’adore cette manière d’ajouter les instruments un à un. Le public saluant de ses applaudissements leur apparition dans la lumière. Puis Bruel s’approche du piano. Sa silhouette s’irisant de lumière. Et je dois avouer que je suis positivement surprise par la sobriété de ces premières interprétations de Barbara, qui font ressentir tout le respect et, sans doute, un amour sincère de ses chansons. D’ailleurs, Bruel se sent bien, et le partage. Il est aussi touché de tous les jolis messages qu’il a reçu au sujet de cette tournée. Encore un « Patriiiiick !! » qui s ‘élève à ma droite. Et là, la plus amusante des réponses : « Ça va bien se passer !! ». Tout le monde rit. Et il enchaine donc sur ces nombreux messages reçus, qui ne font ressortir qu’une plainte, mais toujours la même : celle de tous ces petits écrans qui peuplent à présent invariablement les salles de spectacle de nos jours. Ces petits écrans lumineux qui ne sont pas très respectueux envers les magnifiques lumières de Monsieur Maisonneuve. Et pas très agréable pour le public tout autour. « Et, il n’y a pas si longtemps, c’était un moment entre nous, restituez aux autres avec vos cœurs et vos mots ». Belle tentative de faire disparaitre les smartphones, qui va majoritairement être suivie.
C’est à 8 ans que sa mère lui a fait découvrir Barbara. Elle l’emmenait partout avec elle. « Maman avait beaucoup de pudeur et, dieu merci, elle ne m’a pas tout dit ! » Comme toujours, il exprime tout cela avec beaucoup de tendresse, surtout quand il parle de ceux qu’il aime. C’est donc à 8 ans qu’il découvre Barbara, Brel, Brassens, les Stones … « Elle avait un joli carnet d’adresse ma maman ! » Et, le jour où il lui a présenté Barbara pour de vrai, il a demandé à cette dernière de chanter Madame pour sa mère. Barbara lui a alors répondu que s’ils revenaient le lendemain, elle le chanterait pour eux. Et elle l’a fait. C’est donc une chanson qui lui tient tout particulièrement à cœur. Qu’il interprète, au passage, comme un joli clin d’œil au mariage pour tous, qui n’aurait pas déplu à la grande dame. Et avec, effectivement, de bien belles lumières de Nicolas Maisonneuve.
Il nous parle aussi de ces chansons particulières. Oui, celles qui apparaissent comme indéniablement élues par un public qui se sent particulièrement lié à elles, alors que, parallèlement, ce ne sont pas forcément celles qui ont le plus de succès. C’est le cas de Drouot. L’histoire d’une salle des ventes et d’une montre qui donne l’heure de l’amour. Ainsi que d’une bague qui a la couleur des yeux d’une belle… Avec les images d’un film flou qui défilent sur le rideau de scène. Une très belle histoire, effectivement. Sur fond d’accordéon pour le rétro et une superbe ligne de basse pour la modernité. Le tout dans un parfait accord.
A la fin de A Chaque Fois, il s’offre même le plaisir d’une salle entièrement éclairée. Toujours dans ce souci de partage qui lui tient tant à cœur. Je vais trouver ensuite que ce milieu de concert marquera un sensible changement musical. Comme si les arrangements musicaux devenaient plus audacieux. Avec même un Parce Que Je T’aime qui fleure bon le Louise Attaque à mes oreilles ! Ça c’est de la revisite. Qui tourne même carrément au Rock. Détonnant mélange qui me séduit au plus haut point ! « Bon, c’est vrai que ce n’est pas très très gaie. S’il y en a qui sont arrivés un peu déprimés, pas sûr qu’ils repartent mieux ! » Il nous parle aussi un peu de son passage à Mogador, auquel Boujena et Gaspard Proust lui ont fait le plaisir de venir … Puis il revient sur son cheval de bataille de la soirée : les portables ! « Y’en a qui envoient des textos. C’est la différence entre le Vélodrome et le Silo : Je vous vois !! » Et ce qu’il y a de bien quand on a les mains libres, nous dit-il, c’est qu’on peut s’en servir pour applaudir 😉
Il entame alors A Mourir Pour Mourir. Une chanson qui figure sur le même album que Madame et qu’il chantait à tue tête devant sa mère, qui en était sidérée, mais qui trouvait ça génial. « Mais c’était ma mère ! » En tous cas, elle était devenue obligatoire aux réunions de famille. C’est pour toutes ces raisons qu’aller au bout de ce projet représentait un véritable rêve pour lui. Et aussi parce que ce n’est pas pareil de raconter un peu de son histoire à travers les chansons de quelqu’un d’autre … Pensée qui lui rappelle une chanson de Gérard Presgurvic : Où Sont Les Rêves ?
16 Novembre 2015. Il Pleut. Et il décide de marcher jusqu’au lycée Henri IV, juste à côté de là où il est en train d’enregistrer … Ce qui s’est passé quelques jours avant est là, à deux pas. « Mais Paris est debout et je l’aime tellement. La pluie s’est arrêtée. Mais ça c’était le 16 Novembre ». Et qu’est-ce qu’il met encore beaucoup de modernité dans ce Perlimpinpin. C’est avec ce regard que Bruel veut nous présenter une Barbara contemporaine, moderne même, et citoyenne. Qui luttait contre le SIDA, après avoir choisi de chanter en Allemagne dans les années 60. Elle, la petite fille juive, qui avait 10 ans pendant la guerre et qui avait été cachée par une famille de Saint Marcellin. C’est pour cela qu’elle a voulu chanter Göttingen là-bas. Comme pour célébrer sa réconciliation, dans un concert évidemment chargé en émotion. Et s’il est vrai que je l’adore, je dois avouer que là : je ne l’aime plus vraiment, reprise ainsi un demi ton au-dessus. Même si le piano qui l’accompagne est superbe. Non, je n’accroche pas du tout au lissage de cette mélodie pourtant si vallonée. Après, cela ne retire rien à la qualité de ce concert, dans sa globalité.
Oui, il faut reconnaitre que l’atmosphère est définitivement douce à ses côtés. Lui au piano. Nous faisant naviguer entre nostalgie et humour … « Ouais, vous devez pas aller beaucoup mieux là … Surtout si vous avez été quitté, ou avez quitté … Quand on se retrouve seul, il y a toujours quelqu’un qui se rappelle à votre souvenir. Mais c’est un peu tôt » pour Que Ma Joie Revienne. Et il sait que quelqu’un de particulier pour lui aurait aimé partager cette aventure. « Mon tout. Guy Carcassonne. Parti le 27 Mai 2013 ». Alors il lui dédit ce très beau poème d’Alfred de Musset sur la véritable amitié, « mis en chanson pour toi Guy ». Toujours au piano … « Pendant que mon cœur bat, t’en donner la moitié ».
Avant la fin de Set, nous partagerons encore une intro à la Boulez pour Marienbad. Couplet parlé, refrain chanté. Avec le joli paradoxe d’une musique presque de cirque pour ce dernier et plus noise pour le couplet. Un choix encore une fois audacieux, mais qui cette fois fait mouche à mes oreilles. Tout comme son interprétation de la dernière, Pantin, dont il nous raconte l’histoire. Barbara chantait au Théâtre des Variétés, salle unique qui permet d’être proche de son public. Puis elle a fait l’Olympia, où elle a été étonnée de voir autant de jeunes visages. Elle a donc décidé de proposer un spectacle pour les jeunes, au Pavillon Pantin. Et, dans le public, il y avait lui. Lui qui l’a vue en concert 15 ou 17 fois. Lui qui a pris cette déclaration d’amour un peu pour lui. Mais il peut remplacer ce Pantin par Marseille 😉 et ce sera aussi joli. Ce petit Marseille qui va d’ailleurs se glisser au moment du « On recommencera demain ». Il salut ensuite à droite. Puis à gauche. N’oubliant personne, comme à son habitude.
Le premier rappel se composera de trois musts de Barbara et d’un de Bruel. L’aigle Noir tout d’abord. Durant lequel il semble seul dans un prisme bleu. On ne voit plus les musiciens. Mais, encore une fois, pas certaine de ce choix du synthé très Jean-Michel Jarre derrière … Qui tourne presque même à la sirène sur la fin, pour un résultat que, perso, je trouve un peu kitch. Suivi d’un Nantes de toute beauté. Quasi à capella, juste accompagné au piano. Et nous revoilà avec l’ambiance lumineuse intimiste de la première pour, je pense, sans doute ma préférée de Barbara, qu’il enchaine, accompagné de sa guitare : « Nul ne guérit de son enfance, comme le disait Jean Ferrat. Histoire personnelle faite de douleur, de manque et d’absence pour Bruel … « Qui m’a bien arrangée parfois ». Un Qui A Le Droit dont le dernier refrain sera chanter par le public, seul et ravi, qu’il va saluer par un poétique « Je vous remercie de vous, comme Barbara le disait ». Merci aux fidèles, mais aussi aux curieux qui nous rejoignent pour la première fois : « S’il y a un point commun entre Barbara et moi, c’est notre relation avec notre public. Là avant les médias, avant le métier, avant moi parfois ! Barbara avait une belle chanson pour ça ». La plus belle des chanson même je dirais. Une belle histoire d’amour qu’il nous interprète dans une ambiance musicale très jazzy.
Il revient enfin pour un dernier partage, tout sourire. Même si on l’a un peu aidé en ne rallumant pas les lumières. Il se rappelle d’une première partie, il y a longtemps, de Johnny au Pharo, pour qui « Marseille sera toujours Marseille ! » Nous allons nous quitter. Il nous demande de prendre soin de nous. Et pour ce faire, nous fait partager un beau Dis Quand Reviendras-Tu ?, avec un très joli chœur tout en douceur du public du Silo, pour la plus belle des fins. Oui, ce concert fût un beau moment partagé, même si parfois un peu trop grandiloquent, voire même sur-joué sur les saluts. (Ne jamais oublier que Bruel est aussi très bon acteur 😉 !)
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