« Izia Stephan Eicher »
03 mars 2016

Raphaële Lannadère @ Espace Julien (Marseille)

Ça c'est vraiment L !!

Conditions de mise en boîte

Librement dans la salle, sans déranger le public.

Chronique

Etiqueté par Arnaud :

Je me souviens de ma première rencontre avec Raphaële … Alors L, fée clochette aux cheveux longs, il s’en dégageait une impression de fragilité accompagnée d’une réelle conviction, le tout enrobé d’une poésie évidente. Elle était alors l’invitée de Frédéric Nevchehirlian ici même, pour un fort beau concert.

Oui mais voilà, la fée a coupé son L et ses ailes, et la voilà devenue définitivement Raphaële ! Qu’est ce qui a changé ? De ce que j’ai pu voir ce soir, je dirais à la fois tout et rien.

Tout, car la demoiselle me semble plus libre, comme moins peureuse ! Il faut oser entrer sur scène la capuche sur la tête, comme un garçon ou un boxer prêt à monter sur le ring. Il faut oser les cheveux courts, si court que la belle devient garçonne.

Mais en même temps, nous retrouvons son univers fait de pleins de petites histoires, de poésie et d’émotions mêlées. Dans ses yeux, on peut encore lire sa fragilité et dans sa voix, comme une pureté juvénile. Mais dans ses textes, on retrouve toute son énergie, son envie de bonheur et ses emportements contre un monde injuste, pollué et trop égoïste.

Alors voilà : elle est tout ça et son contraire…  Et même encore plus !

Etiqueté par Ysabel :

Ce soir, en première partie d’Izia à l’Espace Julien, c’est plus qu’un plaisir de retrouver la belle Raphaële Lannadère, qui officie donc à présent sous son nom complet, après l’avoir fait sous le pseudonyme de L.

Entrée en scène en clair obscur. Troublante silhouette de garçonne capuchée. Et voilà que sa voix cristalline s’élève, sur les paroles de Petite, qui t’attrapent déjà par le cœur. Puis elle apparait enfin et nous dit être émue d’être là ce soir. Sa dernière fois en ces murs remontant à sa collaboration avec Frédéric Nevchehirlian, lors de cette soirée spéciale guests (avec également Dimoné), donnée à l’occasion de la sortie de son album Rétroviseur.

Changement de style pour Sur Mon Ile, en hommage à la chanteuse Lhasa. Chanson pour laquelle elle fait la mélodie de sa voix et aux interludes saccadés. Son corps paraissant totalement embarqué la musique.

Puis elle nous révèle toute sa féminité en tombant son gros gilet. Nous parle aussi beaucoup, toujours avec beaucoup de douceur. Entre autre de L, son nouvel album  sorti en Novembre dernier, co-réalisé avec ce musicien hors-paires qu’est Julien Fefévre. Et de toutes les chansons composées ensemble, J’accélère revêt un caractère particulier à ses yeux. Peut-être parce qu’elle a été écrite au pied du Mont Ventoux. Ou alors parce qu’ils l’ont écoutée en descendant sur Marseille … En tous cas, ils veulent la partager avec nous, la voix de Raphaële s’envolant gracieusement dans les aigües, accompagnée d’un soupçon d’Electro. Une voix de sirène et un timbre avec toujours une petite pointe enfantine, sur un violoncelle joué à la corde. Un petit bijou.

« Avant, je m’appelais L », mais elle a décidé de reprendre son vrai patronyme. Et du coup, comment appeler son album ? L bien sûr 😉 ! Comme une page qui se tourne. Un petit pied de nez à la vie. Une manière de boucler la boucle. Tout est fait avec subtilité chez Raphaële. Tout est comme elle : incroyablement séduisante, captivante et envoutante. Un subtil mélange de fragilité et de puissance, mais toujours à sa façon.

« Celle-là, c’est un slow. Vous pouvez danser si vous voulez ! » Et ce, dans une ambiance Boum 60’s annoncée. Elle nous parle alors des étoiles. Descendant sur les genoux. Nous invitant à la rêverie, à la nonchalance. Et si la salle était juste un peu moins bavarde, je pense que ce serait tout simplement magique.

Histoire d’un fait divers, dans un café. La jeune Mégane tombe amoureuse de son prof de français de 27 ans, Jérémy. Ils se font la malle pour Bordeaux, avec les papiers d’identité de sa maman… « Ben c’est tout ! » Sauf que deux heures plus tard, le GIGN débarque pour les séparer. La musique se morcelle, sans doute pour suivre le rythme de l’histoire haletante des deux amoureux contrariés. Et nous, nous nous lançons à la poursuite de sa voix caméléon, comme on suivrait un fil d’Ariane, avec celle de Julien en petites touches.

Changement total d’univers et nous voilà partis pour en apprendre plus sur Les Phtalates, composants « dégueux et très méchants » du plastique. Minute chanson écolo, « parce qu’on va tous mourir (mais ça vous le savez), mais les oiseaux avec nous ! » Nouvelle facette de la Miss. Musique atonique. Gestes saccadés. Et lumière aquatique, comme de bien entendu. « Je suis un oiseau perdu sur la mer de plastique ». Une voix qui se charge d’écho au moment opportun, pour une digression d’onomatopées … On peut dire que là, Raphaële est carrément habitée.

Subtils jeux de contre-voix et de contre-temps avec Mon Etranger. Jongleries compliquées, et pourtant résultat bluffant. L est bien toujours la même magicienne. Et qui plus belle preuve peut-elle nous en donner que cette Jalouse, « une vieille mais avec un petit shampoing » comme elle dit … Répertoire définitivement très personnel et peu banal. Sans oublier cette voix dont elle joue merveilleusement bien. Le tout avec une de ces grâce ! Que ce soit avec tous les instruments, ou sur une composition juste voix et violoncelle,  elle sait toujours trouver le parfait accord. Laissant parfois les boucles de la musique terminer seules, dans un rayon de lumière.

Avant de nous quitter, elle veut nous emmener fait un tour du côté de Gela, une petite ville de Sicile dont elle est tombée amoureuse. Ou plutôt, tombée amoureuse de son maire anti-mafieux et homosexuel : Rosario Crocetta. Parce qu’il ne peut plus boire un coup en terrasse, ou se balader en ville, mais qu’il s’en fout parce qu’il est libre ! Et il est clair qu’elle y met toute son âme et tout son cœur dans ce bien bel hymne à la vie. Nous proposant même de reprendre tous ensemble: « Non vi bacio le mani », avant de remercier le Festival Avec Le Temps et de proposer de nous faire danser une dernière fois sur Pareil, aux sons des percussions sur lesquelles éclate sa voix. Rythme scandé, clappe du public et une ambiance lumineuse qui danse au-dessus de nos têtes … Après, pour danser comme Raphaële, il va peut-être falloir s’entrainer un peu quand même 😉 En tous cas, un très, très beau début de soirée, avec salut synchronisé s’il vous plait !

Composition

  1. Petite
  2. Sur Mon Ile
  3. J’accélère
  4. Initiale
  5. Les Soirs D’éclipse
  6. Jérémy
  7. Les Phtalates
  8. Mon Etranger
  9. Jalouse
  10. Dans Mes Sommeils
  11. Gela
  12. Pareil

Site de Production

Date Limite de Consommation

Ingrédient

Remerciements