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15 décembre 2015Comme un voyageur funambule ...
5.3 sur 6 - 2 votes
1 : Pas du Tout - 2 : Un Peu - 3 : Moyennement - 4 : Beaucoup - 5 : Passionnement - 6 : A La Folie
Trois premiers morceaux, sans déranger le public.
Etiqueté par Arnaud :
Raphaël m’avait agréablement surpris lors de son concert de 2011. J’étais alors parti avec un à priori sur sa qualité artistique et il l’avait balayé dès le premier titre, en me montrant une palette créative, digne des meilleurs.
Raphaël pourrait jouer au minot belle gueule aux titres pré-machés, et ça pourrait suffire à remplir les salles. Il pourrait aussi ne pas vraiment proposer de spectacle, car lui seul pourrait attirer les regards (c’est un peu ce que nous avons reproché à Emmanuel Moire !). Non, pas de ça ici ! Ce soir, c’est titres complexes, avec de la belle mise en scène et un leader qui n’en est pas vraiment un, et qui ne fait qu’un avec son groupe. J’y retrouve un peu l’ambiance et la qualité artistique d’un Yodelice, avec un univers peut-être, mais ce n’est pas sûr, moins sombre…
Le jeune parisien (oui oui, 40 ans c’est encore jeune !) me semble définitivement être un introverti qui a besoin de la musique pour s’ouvrir aux autres, souhaitant nous faire partager son univers et un peu de son âme, le temps d’un album ou d’un concert.
Ce soir, c’était donc à nouveau l’Artiste, avec un grand A que je voulais revoir. Et bien, il ne m’a pas déçu et je crois même qu’il a rajouté quelques cordes sensibles à son arc ! J’ai, entre autre, été estomaqué par le jeux du rideau arrière. Ça m’a fait pensé à celui de la dernière tournée d’Olivia Ruiz, mais en plus fantomatique et presque menaçant.
Le public du Pasino ne le découvre pas : pas de cri, pas de « Raphaeeeeeeeeeeel » ou autre niaiserie. Bon, ok, il y a l’hystérique pleine droite, mais elle est plus maladroite et expansive que vraiment niaise 🙂 ! C’est donc un beau public très attentif et qui semble follement heureux de partager ce moment.
Par contre, la salle n’est pas pleine… Sa notoriété de 2003 est bien loin ! C’est probablement parce que Raphaël refuse ce plan marketing qui ferait oublier sa belle musique. De mon point de vue, même si financièrement, c’est probablement plus risqué, mais il a complètement raison ! Et c’est même pourquoi j’ai encore et toujours envie de le revoir. J’espère juste ne pas devoir attendre à nouveau 4 ans ; mais sinon, je saurais être patient…
Etiqueté par Ysabel :
Après le départ de Jude Todd, la petite chansonnette rétro du début de soirée reprend, pour nous faire patienter … Et je ne sais pas qui c’est, mais j’aime cette voix qui me rappelle celle de Rosemary, la chanteuse de Moriarty.
Les musiciens prennent place dans le noir. Puis, très vite, ils apparaissent dans ce qui va s’avérer tout de suite de très belles lumières. Raphaël, lui, entre le dernier et attaque Arsenal de sa voix que j’adore, un tout petit peu trainante. En plus, je l’avoue : je suis méga fan du Rock joué à la guitare sèche. C’est un parti pris auquel, perso, je ne trouve que des qualités … Tout commence donc fort bien.
Puis les lumières deviennent bleu aquatique, avec la belle Clara qui compte en murmurant. C’est un troublant mélange de douceur et de force. Une sorte de Rock Romantique, si je puis résumer ainsi, que ce qu’ils nous offrent là. Un univers hyper personnel, enveloppant, dans lequel ils nous entrainent totalement.
C’est là que Marc Chouarain nous sort une magnifique Kora. Comme une feuille géante de cuivre … Encore une très belle idée. Oui, Raphaël est définitivement un artiste à part et tout à fait spécial, qui sait cultiver sa différence. Visuellement et musicalement captivant. Nous offrant un véritable voyage initiatique, au cours duquel nous faisons escale dans un mystérieux port avec Tous Mes Petits Enfants … Musique ondulante, à la façon d’un chant de baleine bleue, tout à la fois étrange et beau.
Il nous fait alors sortir de cette apesanteur en partageant quelques mots avec nous. Ce soir, il y aura « beaucoup de Somnambule, et puis des plus anciennes, et même de très anciennes, et des très très anciennes … Enfin, si vous le voulez bien » Ils apparaissent en ombre, sur le grand rideau derrière eux. Je suis définitivement très sensible à l’esthétisme de toutes ces mises en scènes, fondamentalement en décalage avec sa chemise à carreaux ouverte sur son tee-shirt, son jean et son allure d’éternel adolescent décontracté. Savoureux paradoxe.
Il nous fait tchin-tchin de la main, laisse sa guitare et reste avec son pianiste pour le véritable poème chanté de Si Jamais Je Nais Demain … Et bim, il joue encore une fois la surprise en sortant deux énormes cymbales, lorsque tout le monde revient, nous envoyant des phrases comme « Je te reverrai l’année dernière… », le genre de truc qui peut me faire fondre. La douceur du piano et la claque des cymbales : à nouveau assez magique comme mélange.
Le rideau se transforme ensuite en écran pour film en noir et blanc. Un moment de nostalgie me direz-vous ? Et bien non. Parce qu’il le casse avec une grosse ligne de basse et le clash des spots. Car à chaque fois que tu penses avoir chopé le truc, ils arrivent à te surprendre encore ! Les rideaux s’agitent pour troubler la scène, la musique gronde de plus en plus fort … C’est vraiment, vraiment bien. J’aime cette guitare vibrante à l’écho chargé. Je suis conquise par ce sacré artiste qui réussi, morceau après morceau, à m’épater inlassablement, comme avec Quand J’Aimais Vraiment. Encore une drôle de chanson, sacrément étonnante même. Et un numéro de guitare hors paire.
Sortie de l’harmonica. « Ça, c’est une chanson un peu plus ancienne ». Et lorsqu’on écoute Chanson Pour Patrick Dewaere, on se rend effectivement compte qu’on est pas tout dans le même univers. Mais ça, c’était avant 😉 Et quel pianiste que ce Marc ! Il nous sort des sons incroyables de son piano à vent, aux vrombissements qui décollent … Comment dire ?! Ils passent leur temps à nous bousculer savoureusement, comme avec cette guitare sur un fond de jolies clochettes. Un vrai bonheur. Je suis littéralement happée par tout cela.
Quelqu’un crie : « La petite chanson ! ». Il rit et réponds : « Mais c’est quoi ça ? Un peu moins vieux alors. Vous êtes vraiment d’anciens combattants ! » Il est à nouveau seul à la guitare pour redevenir notre baladin poète. « Une chanson, c’est un peu ce que je fais depuis le début non ?! Même si c’est parfois un peu bizarre 😉 ! Versailles ? Ah ouais, c’est une bonne idée ça. Non, Caravane, je la fais après. Reste un peu ! Je ménage mes effets. C’est marrant de se souvenir de chansons qu’on a pas chanté depuis des années ».
On reste dans le quart d’heure « guimauve » et il se goure au passage, amusé, sur 1900. Puis entreprend une reprise de Bowie (gaffe aux covers du grand David : elle ne supportent pas la médiocrité !) Mais celle-ci, avec Clara en seconde voix, façon Folk, il faut reconnaitre qu’elle n’est pas mal du tout. Et je ne suis pas la seule à le penser, puisqu’on entend un « Génial ! » s’élever de la salle. Il rit. Remercie. Et pense à se faire livrer un bouquet de fleur avec ce mot pour la prochaine fois 😉
La fin du Set approche. Il nous sort alors une voix super aiguë à la Christophe … Mais que se passe-t-il ?! Pourtant, ce Peut-être va rester en apesanteur, avec son harmonica hors micro pour finir. Enchainant sur un amusant style un peu 70’s, encore une fois musicalement surprenant (décidément, il est est bon le bougre). Et terminant sur un bon vieux Rock n’Roll tonitruant. Strombis rouges, écran psyché et piano tout en maestria. Une sorte de jazz qui se mêle à une basse sourde et puissante. Mais comme il est bon ce Mariachi Blues !!
Dernière ligne droite avec un Bar De L’Hôtel assez déchirant et un Ne Partons Pas Fâchés chanté d’une voix qui traine joliment sur les fins de phrases. Un baisé envoyé aussi, et un au revoir de la main, pour nous laisser avec le piano et la basse.
Le rappel, lui, commence derrière le rideau, quasi en acoustique. Et quand on lui réclame Terminale B, il répond : « Nooooon !! » Et oui, il faut laisser Raphaël grandir mesdemoiselles 😉 A la place, il préfère annoncer un « Low cost pour l’enfer ». Par contre, je suis atterrée : mais qu’est-ce que c’est que cette salle qui ne bouge pas d’un pète ?! Mais lève-toi Pasino non de dieu !! Ça ne respire vraiment pas le Rock n’Roll tout ça dis donc … C’est dommage.
Une ruse ? Peut-être, mais il compte en boucle 1 2 3 4 5 8888 avant de commencer Caravane. Et, à part un grand nombre de smart phones qui sortent, ben c’est toujours le calme plat je dirais. Et ce n’est pourtant pas faute de tout faire pour nous plaire. Surtout celle-ci, qui est musicale comme jamais. Tourbillonnante et ensorcelante même.
La petite dernière sera à chanter, mais sans pression pour ceux qui ne la connaissent pas (heureusement, parce que j’ai peur qu’il ne faille pas trop en demander ce soir niveau participation). Il est passé au piano et nous chante, ou plutôt nous murmure, Et Dans 150 Ans, pour nous terminer tout en douceur ce concert fort en émotion. Enfin au moins pour son démarrage, parce qu’elle va elle aussi partir en sensation forte.
Très très belle soirée donc, menée de main de maître et tambour battant par un Raphaël devenu homme, et de grand talent qui plus est. Mais toujours dans la plus belle des simplicités, comme le soulignent ses derniers mots : « Portez-vous bien. A bientôt. Tchao ! »
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Ne pas hésiter, nous sommes toujours ravis d'avoir un retour, même critique. Concerts en Boîte c'est aussi vous !
Tous ces mots m'ont fait revivre le concert de Raphael au Casino de Toulouse que j'ai vu en Novembre dernier ! Bien écrit ! J'y étais à nouveau ! Merci ?
Merci Frédérick ... J'ai vraiment été sous le charme. Et j'ai beaucoup aimé le partager. A très vite sur nos pages !