concerts en boîte

21 juillet 2014

Une Reine entre deux Mondes...

Evaluation de la Soirée

5.5 sur 6 - 2 votes

1 : Pas du Tout - 2 : Un Peu - 3 : Moyennement - 4 : Beaucoup - 5 : Passionnement - 6 : A La Folie

Conditions de mise en boîte

Librement.

Chronique

Etiqueté par Arnaud :

Je savais Susheela sublime en concert ; j’en avais déjà eu l’expérience une fois il y a quelques années, dans une petite salle de Nîmes. Mais l’ayant un peu perdu d’oreilles, je ne connaissais absolument pas le dernier album et ce fut donc pour moi une découverte Live. Au final, même l’une des plus belles de l’année !

Je vais la faire courte : j’ai passé le concert sur un petit nuage, emporté par la magie de l’artiste, avec laquelle je suis allé de surprises harmoniques en chocs auditifs.

La voix de la belle anglo-indienne se marie si bien avec les instruments, puis plus tard avec le trio pakistanais… C’est un truc de dingue ! Susheela, tel un tigre du Bengale, ondule constamment sur scène, comme en transe, autant occupée à écouter son Live qu’à le vivre. Et elle nous invite à en faire autant. Alors forcément, on se laisse emporter !!

Enfin, que dire du trio Rizwan-Muazzam Qawwals : sous leurs airs dignes du « meilleur » des Bollywood, se cache trois magiciens de la musique, avec des voix magistrales à faire trembler l’enceinte antique.

Ce concert se voulait unique : le trio accompagnant trop rarement Susheela Raman. On ne peut donc que remercier le Festival d’avoir insisté pour avoir ce plateau rare et fabuleux !

Etiqueté par Ysabel :

Esperanza Fernández a abandonné le plateau. Les Suds à Arles en lettres lumineuses oscille au grès du vent, dans les feuilles du grand arbre qui apparait derrière la scène du Théâtre Antique d’Arles… On est plus que bien là, dans l’air doux, à attendre l’arrivée de Susheela Raman. Et, à son entrée, elle va commencer par nous faire partager son plaisir d’être parmi nous ce soir pour nous permettre de découvrir son dernier album : Queen Between. Tout de suite, dès ce premier morceau d’introduction, ce qui me prend littéralement, c’est sa voix. Elle est comme une invitation au voyage, accompagnée d’une gestuelle lente. Une voix chargée d’écho … Juste une guitare pour l’accompagner. Je me retrouve immédiatement gagnée par le sentiment d’être le témoins d’une incantation mystérieuse.

Elle enchaine sur North Star, qu’elle nous traduit fort bien en français, toujours dans ce simple duo cordes et voix. Sa tunique et ses cheveux volent dans le vent léger et chaud du soir … Une ambiance très particulière et extrêmement prenante. Comme si ce lieu était juste fait pour elle. Fait pour qu’elle chante ainsi l’étoile du nord avec le ciel pour cintres. Puis un percussionniste vient se joindre à eux, pour donner le pouls de ce morceau, avec elle qui semble totalement ailleurs, complètement absorbée, dans sa bulle … Articulant sa drôle de danse initiatique devant les colonnes rougeoyantes de l’antique théâtre romain.

Elle continue ainsi à nous présenter, traduire et expliquer les titres et les pourquoi de ses chansons. Un batteur fait rapidement son entrée, ainsi qu’un second guitariste avec un tout petit instrument … Et la musique s’habille de mille et une sonorités sur lesquelles sa voix semble jouer tout à loisir. Le public est sous le charme. Captivé même. Beaucoup se rapprochent, comme pendant la première partie, pour ne pas perdre une miette de ce foisonnement musical, d’une richesse d’inspiration incroyable. Face à cela, il ne nous reste qu’à nous laisser embarquer par ces rythmes enlevés, à la suivre dans ce merveilleux voyage auquel elle nous invite. La musique en devenant même entêtante, à vous faire tourner la tête.

Vient Queen Between, titre éponyme de ce nouvel album dont elle nous a parlé en ouverture. Un morceau encore complètement différent, fait de dissonances et de distorsions de sa voix. A chaque fois, nous allons de surprise en surprise, sortant du chemin tracé par le précédent. Avec des chœurs totalement planants réalisés par Kartik Raghunathan, juste avant que la musique ne devienne folle et presque inquiétante. Un concert fabuleux !

Mais une nouvelle de ces belles surprises nous attend, avec l’arrivée sur scène d’un trio de chanteurs pakistanais qui vient les rejoindre. Leur mise en place devant deux pianos à vent apparaissant un peu mystérieuse … Des voix intemporelles. Douces et mélodieuses. Avant que leur force ne balaye tout sur leur passage, sur une musique qui s’articule et se désarticule autour d’eux, venant se mêler à des sons de cloches et aux percussions qui s’amplifient … Nous sommes totalement aspirés par cette mélodie semblant toute droit venue d’orient, quand la voix de Susheela Raman qui chante en anglais s’y mêle. Comme un fil invisible qu’elle tire et qui va lier le tout. C’est absolument superbe ! Subtilité, composition élaborée et une voix magnifique : Tout y est.

Une chanson sur la connaissance ésotérique, qui peut être « comme une drogue » nous dit-elle, et composée par le chanteur central du trio (si j’ai bien compris). Elle reste en retrait, faisant quelques pas en côté de scène. Et puis le chant qui paraissait traditionnel s’habille de batterie, de violon, de guitare et on décolle pour un univers encore une fois des plus surprenants, dans lequel elle nous fait signe de la main d’entrer, sourire aux lèvres. Le théâtre n’est alors plus que communion … Magique !

Tout me semble être passé si vite que je suis étonnée de l’entendre dire que nous sommes déjà à la dernière. Personne ne semble d’ailleurs d’accord, mais elle promet de revenir l’année prochaine. Un démarrage en forme de véritable démonstration vocale de nos trois chanteurs orientaux. Les instruments en petites touches, comme cherchant à s’accorder. Puis chacun trouve sa place, avec un son qui semble avancer sur nous, tout en progression et en rythmes appuyés. Elle nous invective. Fait défiler son histoire, émaillée de fulgurantes poussées de voix, qui semblent même totalement irréelles par moment. Celle de son violoniste lui répond alors dans un dialogue infiniment puissant, relayé par les choristes. Et puis, après l’incroyable tourbillon, tout revient au calme, quasi dans le noir … Sincèrement, c’est un truc qui n’existe pas. Je pensais venir entendre une musique bien ficelée mais rodée, et je tombe sur un ovni. Je dois reconnaitre avoir rarement été scotchée comme ça !

Ils reviennent pourtant dans les cris pour un rappel qui semble vraiment impromptu (pour une fois). Une chanson douce, pour nous souhaiter une bonne et belle nuit. Mais après tout cela, je pense qu’elle ne peut que l’être … Avec de la musique et des rêves plein la tête. Une nuit pleine d’étoiles, dans tous les sens du terme.

Composition

  1. Intro
  2. North Star
  3. Corn Maiden
  4. Queen Between
  5. Sajana
  6. Sharabi
  7. Taboo
  8. 1er Rappel : Orama

Date Limite de Consommation

  • Album Défendu : Queen Between

Site de Production

Page Officiel : http://susheelaraman.com

Ingrédients

  • Susheela Raman : Chant
  • Aref Durvesh : Tabla
  • Kartik Raghunathan : Violon, Guitare & Chœurs
  • Sam Mills : Guitare
  • Bernhard Schimpelsberger : Batterie
  • Rizwan Ali Khan : Chant & Piano à vent
  • Muazzam Ali Khan : Chant & Piano à vent
  • Rahat Ali : Chant & Piano à vent

Remerciements

  • Florence & Marie @ Les Suds à Arles

Appellations d'Origine Contrôlée

  • 08 novembre 2014

    Photo du concert

    Susheela Raman @ Akwaba (Châteauneuf de Gadagne)

    Second concert de cette tournée de 2014 et seconde belle claque !! Cette femme, et même plus généralement ce groupe, a définitivement le don de m'emporter sans effort dans leur musique. Aref est majestueux derrière ...

  • 11 juillet 2013

    Photo du concert

    Rokia Traoré @ Théâtre Antique (Arles)

    J'ai découvert Rokia Traoré un peu par hasard en Août 2008, au moment de la sortie de Tchamanché. J'avais alors eu la chance de la découvrir en Live à la Fiesta des Suds à Marseille, avec ...

  • 12 juillet 2012

    Photo du concert

    Anoushka Shankar @ Théâtre Antique (Arles)

    Incroyablement attiré par ce concert pour diverses raisons, j'en suis sorti avec un avis assez mitigé. Si l'écoute du sitar est ultra plaisante (bien qu'un peu répétitive), l'ajout d'une voix flamenco gâche rapidement tout ! ...

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  • rajoute :
    à 17 h 38 min

    Que dire de plus que vous n'ayez déjà dit, décrit, partagé, communiqué.... Si ce n'est la voix envoutante de Susheela, d'une douceur infinie et pourtant si profonde, qui nous emmène avec elle dans un si beau et inattendu voyage. Et quelle humilité de cette artiste qui sait passer de l'ombre à la lumière pour ses musiciens. La Beauté existe, elle en est l'incarnation. Je l'aimais, elle m'a totalement et définitivement conquise. Merci Ysabel et Arnaud pour ces photos qui nous permettent de refaire un peu le voyage.

    • rajoute :
      à 6 h 25 min

      Merci pour ce retour Véronique et surtout d'ainsi suivre notre travail. A très vite sur nos pages (et peut-être aussi le temps d'un verre et d'un petit papotage lors d'un prochain concert :) !)

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