concerts en boîte

21 mai 2014

Quel Horizon pour Cantat ?

Evaluation de la Soirée

2.5 sur 6 - 2 votes

1 : Pas du Tout - 2 : Un Peu - 3 : Moyennement - 4 : Beaucoup - 5 : Passionnement - 6 : A La Folie

Conditions de mise en boîte

Trois premiers titres dans les crash barrière, avec l’interdiction d’être face à Bertrand Cantat.

Chronique

Etiqueté par Arnaud :

Aller voir Détroit ce soir, c’est avant tout pour y voir Bertrand Cantat, un chanteur hors pair et un poète français qui a bouleversé ma jeunesse. Et puis Noir Désir, c’est juste le meilleur groupe de Rock français ! C’est en quelque sorte comme aller écouter Interzone Extended pour y voir Serge Teyssot-Gay, ou encore The Hyènes pour y voir Denis Barthe et Jean Paul Roy. Et si Interzone fut très loin du Rock mais hautement jouissif, The Hyènes fut par contre très Rock mais plutôt ennuyant. Qu’en allait-il être ce soir, sachant que l’écoute de l’album de Détroit laissait présager le meilleur ?

C’est vraiment dans cet esprit proche du pèlerinage que je me présente devant la salle et même que j’attend le groupe. Mais en fait, une fois que ce dieu vivant des années 90 est en face de moi et que je le vois tout sourire et tout plaisir, j’ai un choc ! Le drame des années 2000 m’envahit et je crois que j’ai vraiment eu du mal à m’en défaire pendant toute la soirée, me mettant mal à l’aise et m’empêchant de pleinement profiter de la musique (excellente au demeurant). Nous en savons trop sur Cantat pour ne pas y penser quand il est à moins de 10m de vous… En tout cas, j’en fut incapable.

Que puis je alors dire de la soirée ? Oui je n’ai pas passé une soirée parfaite, de celle dont je rêvais.

Oui Bertrand est heureux sur scène et ma foi la foule lui répond parfaitement, assurant une ambiance des plus bouillantes !

Oui il chante toujours aussi bien, mais pour autant je n’ai pas retrouvé son charisme d’antan : le regard est parfois dans le vide, les traits sont un peu tendus et l’énergie semble moins présente.

Oui c’est bon d’entendre du Noir Désir mais là, par contre, non ce n’est pas complètement jouissif : le Rock de Détroit n’est pas percutant, avec une guitare trop molle et une batterie pas assez guerrière et, finalement, la voix de Cantat suit la mouvance et s’en retrouve plutôt trop calme.

Oui Horizon est un bon album Live et globalement le show est de très bonne qualité, aidé par des écrans géants remplissant pleinement leur rôle et habillant parfaitement les morceaux.

Ce dernier point me laisse d’ailleurs à penser que j’ai du travail à faire pour pleinement profiter du concert : j’ai besoin de savoir si je peux (et veux) faire la part des choses et avoir un avis pleinement objectif. Pour ce faire, je me donne une seconde chance en allant au concert d’Arles en début d’été. Si je sors avec le même sentiment, alors je suis certain de ne plus avoir envie de revoir Bertrand Cantat en concert et ce, indépendamment de la qualité de sa musique. Il ne me restera alors que les albums, parce que là, c’est plus simple.

Si jamais je fais la part des choses, alors je vivrai une très belle expérience. Réponse dans quelques mois !

Etiqueté par Ysabel :

 Une mise en place vraiment très longue, après le départ de Forabandit. De longues minutes pendant lesquelles je me retrouve livrée à mes pensées … Et je ne vais pas vous mentir, ce sont plutôt de sombres pensées. Alors je vais crever l’abcès (comme ça, on pourra réellement passer au report du Live de Détroit de ce soir, que j’espère rendre le plus objectif possible). Je veux tout d’abord être claire avec le fait que je reconnais tout à fait le droit à l’oubli et à celui de refaire sa vie, après s’être rendu coupable d’un acte répréhensible et de s’être acquitté de sa dette envers la société. Je le pense vraiment. Sinon, je n’aurai même pas mis les pieds au Moulin ce soir (le voyeurisme, c’est pas mon truc). Par contre, je pense aussi que dans le cas d’un crime de sang (d’autant plus quand sa violence est extrême), un devoir de retenue et de discrétion doit aussi impérativement être de mise, lorsqu’on décide de reprendre une vie publique. Et c’est là le problème. Il faut être assez humble pour savoir trouver le juste milieu entre ce retour sous la lumière des projecteurs et le respect de la douleur de tous ceux que l’on a blessé ou meurtri. En d’autres termes, ménager la sensibilité des familles de la victime, qui n’a évidemment pas forcément envie de vous voir ou de vous savoir fou de joie de refaire de la scène et super heureux de vous y retrouver. Cantat est-il capable de s’acquitter ce devoir de réserve, pour moi indispensable à son retour à la musique ?… Je n’en suis pas sûre. Et ce sentiment va hélas être confirmé pour moi au cours de la soirée. Je vais en ressortir habitée par un fort sentiment de colère et surtout de déception. Celle de l’avoir vu, pour moi, flirter maintes fois avec l’indécence.

Ceci étant dit, je n’y reviendrais pas ou peu. Ce soir j’ai assisté à un concert, et c’est de lui dont je veux parler. De cette mise en place donc très longue, avec un film diffusé en fond d’écran, légèrement flou et en accéléré, avec des petits bonhommes qui s’agitent autour d’une sorte de grande banderole au nom de DETROIT. Dans la salle, cela tourne à la grosse impatience. On passe vraiment beaucoup de temps à les attendre (ce qui va même me donner l’occasion de faire la connaissance de Marina & Fred … Fans de la première heure de Noir Désir et fermement accrochés à la barrière). Parce qu’il faut être honnête : pour une grande partie de la salle et moi la première), c’est le Cantat de Noir Désir qu’on est venu voir, et pas forcément le Cantat de Détroit. Alors ce peut être pour des raisons différentes : on l’a déjà vu et on en veut encore; on l’a jamais vu et on se dit que même si ce n’est pas tout à fait pareil, c’est déjà ça … Bref, la démarche peut-être différente, mais le résultat est le même.

Ils entrent enfin sur scène, bras levés et tout sourire, puis prennent place derrière un écran de fumée. Ma Muse commence. Le physique a un peu morflé, mais la voix est toujours la même. Textes à fleur de peau. Silhouette que l’on devine plus qu’on ne la voit, un peu à la manière d’une apparition … Attention Bertrand, n’en fait pas trop tout de même (tu n’es pas non plus le Messie). Je reste un peu sur l’expectative … Est-ce surjoué ou sincère cette tête toute entourée d’éclairs et qui se jette déjà en arrière, dès que la musique monte ? En tous cas, une chose est claire : on est bien dans la suite logique de Noir Désir.

La scénographie est très épurée et entièrement axée sur lui (trop à mon goût) … C’est Bertrand Cantat en solo, ou bien c’est Détroit ? La question, je ne vais pas me la poser longtemps, tant les quatre musiciens qui l’accompagnent vont rester dans l’ombre et ne quasi jamais se mettent en avant, à part pour les derniers rappels 100% Noir Déz … Mais bon ça, ça s’appelle un groupe qui fait des reprises, je suis désolée.

Ceci étant, le personnage que nous avons devant les yeux de dénote pas par rapport à ce qu’on pouvait en attendre : il colle parfaitement à son rôle d’écorché vif, alternant le récit au chanté, faisant vibrer sa guitare parfois jusqu’au raz du sol, juste avant que les mots n’emplissent à nouveau l’espace … Bertrand Cantat est bien parmi nous ce soir. Tout se déroule comme une évidence. Peut-être quand même un chouilla moins Rock que ce que je m’imaginais … Pour le moment quelques sourires au public de-ci de-là, mais pas un seul mot (peut-être dans l’attente de la fin de la session des photographes pour s’exprimer pleinement).

A chaque morceau de Noir Désir (et il va y en avoir beaucoup !), la salle emboite le pas immédiatement. Des images un peu trash défilent derrière lui. Il prend de l’assurance dans l’attitude et même les lumières ont changé. Comme une sorte de réveil … Il fait partager sont plaisir d’être à nouveau à Marseille, pas revu depuis si longtemps. On enchaine sur Lazy et là, franchement, au-delà de l’accent anglais qui est loin d’être au top, je trouve tout cela franchement un peu mou. Alors oui : ça reprend dans le public (d’un autre côté, c’est pas super dur à retenir !) et ça dure, ça dure … Mais, pour moi, en tombant dans la facilité d’un auditoire tout acquis. Avec aussi des effets de voix et de guitare quand même dans l’ensemble assez Bof.

Tout est très théâtralisé. Trop pour moi en tous cas. En plus, il fait une chaleur à crever (même au fond et avec les portes ouvertes). Et là, on part pour moi dans du grand n’importe quoi (avec cette totale absence de retenue que j’aurais justement vraiment espéré de sa part) : entre autre, une spéciale dédicace à Steve Mandanda (même si, je cite, pas trop marqué de but contre Bordeaux … Bon, Ok, super. Perso, je m’en tape qu’il aime le foot), ce qui conduit l’éclairagiste à tout éteindre tout en guise de représailles et en signe de soutien à l’OM. Très à propos tout cela. Sur ce, on enchaine sur un morceau annoncé comme « très agressif ». Des images en noir et blanc continuent à défiler en accéléré. Les coups cinglants de sa guitare cassent à chaque fois le rythme, à intervalles réguliers … Enfin un peu de vie sur scène, mais en fait on est déjà, avec ce Lolita Nie En Bloc, quasi à la fin du Set principal.

Douche de lumière sur lui. Extrêmement et définitivement très One Man Show que ce concert. Très décousu aussi. Moi, je ne m’y retourne pas entre des nouveaux morceaux fait de styles et d’inspirations trop diamétralement opposés pour moi. Et des reprises en veux-tu en voilà au milieu, jouées avec bonne volonté, mais surtout avec un cruel manque de conviction et d’énergie. Après : oui, bien sûr, sa voix si particulière qui s’élève et se casse si parfaitement est touchante et fait mouche … Mais tout cela me laisse un franc goût de concert décousu. Manque aussi, sans l’ombre d’un doute, le talent de composition (et même de musicien je dirais) d’un Serge Teyssot-Gay, dont (je suis désolée) un Pascal Humbert n’arrive pas à la cheville. Manque surtout un vrai univers. Parce que celui-ci ne m’absorbe définitivement pas assez pour ne pas trouver de mauvais goût la petite valse entamée avec le mec du son, juste avant de quitter la scène pour la première fois, mort de rire et laissant tous les autres sur scène qui, une fois seuls, vont pourtant et pour la première fois prendre vie.

Encore une fois la pause est longue. Très longue. Je l’appelle comme ça, parce que je ne vis pas du tout une demande de rappel (un comble pour une salle qui affiche complet et qui devrait être au taquet). Premier morceau très intimiste : voix, guitare et violoncelle … Droit Dans Le Soleil. On va d’ailleurs rester dans cet esprit acoustique pour le second, mais en anglais cette fois … Mais perso, je ne suis pas fan de l’esprit ballade avec sa voix. Encore une fois, je n’arrive pas à entrer dans son truc. Puis montent des basses presque gerbantes. Des images plutôt hot. Du rouge et encore du rouge. Je suis de plus en plus mal à l’aise et j’ai de plus en plus de mal à savoir quoi penser de tout ça. Par moment, sur Sa Majesté, on frôle même le Philippe Katerine … avec une éructation finale des plus improbables.

Bref, j’en suis là de mes réflexions quand on atteint, pour moi, le summum du mal à propos, avec tout de même cet homme que j’imaginais « brisé » entonner Ah Putain Qu’il Fait Chaud ! Heu, comment dire … Pour moi c’en est vraiment trop ! Je prends quand même sur moi pour ne pas sortir de la salle et c’est là qu’il annonce : « Bon, deuxième partie ». Tout le monde crie. Effectivement, ce ne sera plus Que du Noir Désir jusqu’à la fin. Le Pire, c’est que ce sera sur ces derniers morceaux que je me sentirai le plus « satisfaite ». Et c’est certainement bien là le problème : j’ai sans doute eu le tord de venir chercher un ersatz de ce groupe qui fût, pour moi comme pour beaucoup, mythique. Mais je dirais que je ne suis pas la seule, aux vues de l’ambiance qui règne à présent dans la salle. Les lumières, le son (quoi que toujours un peu en deçà) : tout est là. Le sol tremble. Le public hurle. Des filles sont montées se percher sur les épaules de leurs copains. Les poings se lèvent … C’est presque comme si le concert avait commencé depuis deux chansons et c’est aussi, pour la première fois de la soirée, un véritable groupe que je vois sur scène : tous autour de la batterie, pour un final comme j’aurai voulu le concert sans doute.

Cette fois-ci, un rappel et un vrai. Cantat revient en lançant : « Putain Marseille il fait chaud merde ! » et enchaine sur la demande à son bassiste de raconter une blague (Bonne idée !! On avait pas eu ça encore, dans le genre pas forcément de bon goût). Puis il présente tout, tout le monde … Alors effectivement, c’est plutôt sympa de n’oublier personne, mais c’est à se flinguer tant c’est long (un mec à côté de moi lance même : « Et sinon, le nom de la dame pipi … Non ?!? ») Mais ils finissent par reprendre avec Le Vent Nous Portera, évidemment chanté et repris par la salle entière. Images comme vieillies d’eux en fond. Lui qui jouant le suspens et les prolongations.

Le public en réclame encore un peu et lance des titres de partout. Mais ce qui domine, c’est Des Armes. « Mais alors il faut la répéter celle-là » répond-il. Tout le monde chante et chantera aussi Comme Elle Vient. Lui n’a même plus besoin de le faire. Ils n’ont d’ailleurs plus non plus besoin de jouer. Juste la salle qui chante et, de ce qu’on peut voir des premiers rangs qui apparaissent à présent sur l’écran en arrière : ça y va franchement. Un final musclé donc. Un long salut aussi. Beaucoup d’applaudissements … Mais pas les miens. Désolée, mais le cœur n’y est pas. Comme il n’a pas pu l’être de la fête depuis bientôt 2 heures…

Composition

  1. Ma Muse
  2. Horizon
  3. Des Visages Des Figures (Noir Désir)
  4. A Ton Etoile (Noir Désir)
  5. Le Creu De Ta Main
  6. Lazy (Noir Désir)
  7. Terre Brûlante
  8. Le Fleuve (Noir Désir)
  9. Lolita Nie En Bloc (Noir Désir)
  10. Ange De Désolation
  11. Null And Void
  12. 1er Rappel : Droit Dans Le Soleil
  13. Glimmer In Your Eyes
  14. Sa Majesté
  15. Fin Du Siècle (Noir Désir)
  16. Tostaky – Le Continent (Noir Désir)
  17. 2nd Rappel : Le Vent Nous Portera (Noir Désir)
  18. Des Armes (Léo Ferré)
  19. Comme Elle Vient (Noir Désir)

Date Limite de Consommation

  • Ce concert est dans la cadre de la tournée Tour D’Horizon
  • Album défendu : Horizons

Site de Production

Site Offi­ciel : http://www.detroit-music.com

Ingrédients

  • Bertrand Cantat : Guitare, Harmonica & Chant
  • Pascal Humbert : Basse & Violoncelle
  • Nicolas Boyer : Guitare
  • Bruno Green : Clavier & Guitare
  • Guillaume Perron : Batterie

Remerciements

  • Fabien @ La SAS

Appellations d'Origine Contrôlée

  • 24 juillet 2014

    Photo du concert

    Détroit @ Théâtre Antique (Arles)

    Bertrand, te voir un jour en Live était encore un doux rêve il y a une année. Moi qui n'aime que peu le Rock Français, Noir Désir est l'exception qui dépasse mes espérances, LE groupe ...

  • 02 mars 2013

    Photo du concert

    The Hyènes @ La Maison du Peuple (Gardanne)

    J'avais follement envie de découvrir ce groupe qui, créé sous l'impulsion de Dupontel, décide de se nommer The Hyènes en hommage à la scène cultissime de l'auto interview de Bernie (film que je connais par ...

  • 05 mars 2013

    Photo du concert

    Interzone Extended @ Théâtre des Salins (Martigues)

    S'il est évident que je suis allé à ce concert, au départ, à cause de la seule évocation de la présence du guitariste de Noir Désir, j'en suis ressorti avec un tout autre esprit ! ...

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    à 9 h 33 min

    Je ne suis pas d'accord avec votre article... J'ai aimé ce concert, peut être un peu deçue qu'ils n'aient pas fait plus de "classiques" de Noir Désir, mais après réflexion, c'était un concert de Détroit, comme le stipulait le nom du groupe sur la place! Et plus Noir Désir! A nous de faire la part des choses... De voir l'évolution de ce chanteur... Différentes chansons, différentes musiques, différents membres, différentes périodes.... Le temps passe... C'est comme ça, il faut évoluer! Pour la mollesse de Cantat, désolée mais je ne l'ai pas trouvé mou, mais a la hauteur (et lenteur) des chansons de leur album de Détroit.... Ca n'a plus tout simplement la pèche de Noir Désir! Parce que c'est différent! Et oui, vous êtes partis avec un a priori sur le chanteur et cette tragédie qu'il a payé depuis. Maintenant que faire? Essayer de reprendre une vie pseudo "normale" et essayer d'évoluer avec ce qu'il sait faire...? Ou mettre un terme a sa vie perso et pro... Et donc de bon chanteur issu d'un groupe mythique? C'est lui qui devra le porter ce fardeau, et toute sa vie... Et c'est difficile de passer à autre chose après le succès énorme de Noir Désir...

    • rajoute :
      à 9 h 45 min

      Chloé, je suis un énorme fan de musique et je pense savoir dépasser les apparences. Mais vraiment et sincèrement, j'ai été très mal à l'aide à la clameur d'entrée sur scène. J'étais en plus exactement entre lui et son public et cette neutralité m'a permis de me rendre compte que je le vivais très mal. Je ne m'y attendais pas du tout, c'était pour moi LE concert du mois, celui que j'attendais depuis longtemps ! Ce malaise de début de concert ne s'est jamais dissipé et je vivais mal chacun de ses sourires ensuite. Musicalement, mes critiques sont légères et plutôt dû à la nostalgie du grand Noir Désir des grandes années. Tout le monde a le droit (et même doit ) évoluer. Je pense sincèrement que peu de groupe de Rock français peuvent atteindre une qualité de ce live. j'aurai juste aimé le vivre sans penser au reste. Je me laisse une seconde chance.. car j'y crois encore.

  • rajoute :
    à 9 h 39 min

    Difficile d'être impartial qd l'artiste que l'on va voir a fait un geste irrémédiable. Comment être neutre en tant que journaliste? Comment dissocier l'artiste (ou plutôt sa qualité d'artiste) et la personne en tant que telle? Votre article me laisse un arrière goût amer et me fait me questionner! Intéressant de comparer les ressentis...

  • rajoute :
    à 13 h 30 min

    J'espère une belle réconciliation en tout cas...

  • rajoute :
    à 15 h 55 min

    J'ai moi aussi vu un tout autre concert,il serait hypocrite de dire qu'à aucun moment je n'ai pensé au triste drame de 2003, mais la force de l'artiste est d'avoir réussi à me faire oublier le geste de l'homme le temps d'un concert... Cantat a été jugé et à priori il le sera toute sa vie, c'est pour cela que mon jugement ne sera qu'artistique. J'ai beaucoup apprécié ce concert dans cette salle presque intime qu'est "Le Théâtre du Moulin", j'aime "Noir Désir" depuis leurs débuts et les deux dernières tournées m'avaient laissé un goût amer, je ne sentais plus chez ce groupe, cette envie de jouer ensemble, comme si chacun avait des univers différents en tête et n'était là que pour faire le Job. La formation avec "Détroit" montre (à mon humble avis) que la séparation était inévitable et on fait face à des musiciens qui prennent plaisir à jouer ensemble et qui donnent l'impression (par moment) de se découvrir encore... Le Grand Pascal Humbert apporte beaucoup musicalement, à la fois loin des univers de "Passion Fodder" ,"16 Horsepower" et "Woven hand" , mais pas tant que ça, on voit que les deux larrons se connaissent bien (ils avaient entre autre collaboré en 1997 sur deux titres bonus de l'album de 16 Horsepower "Low Estate" avant de participer à l'Album "Chœurs"... Le choix des chansons est bien choisi, tout en crescendo, le concert monte en intensité, les 1er titres sont lents et lourds, même dans le choix des reprises de Noir Dez... Détroit c'est Cantat, mais c'est pas Noir Dez, ceux qui reproche le manque de pêche à l'album "Horizon" devraient ré-écouter "Des Visages , des Figures", le tournant était déjà là. Je ne suis pas nostalgique de Noir Désir, je rêve que "Cantat" nous fasse un prochain album, plus rock, moins personnel, mais avec la poésie qui le nourrit depuis toujours, je suis persuadé qu'il arriverait à nous faire oublier ses anciens titres, il n'y a qu'à voir le public en folie sur "Le creux de ma main" qui aurait pu trouver sa place dans l'album "666667 Club" et qui nous fait presque oublier, que ce n'est pas un titre de Noir Dez... La réorchestration de certains titres est très intéressante, notamment sur le magnifique "Lolita nie en bloc", la version de Tostaky avec le son du clavier perd de sa rage pour laisser place à quelque-chose de moins brouillon et de plus aéré. Bref,je ne vais pas faire plus long, de très belles retrouvailles avec un Artiste et surtout, avec une formation qui n'a pas fini de nous surprendre...Prochaine étape à Arles...

    • rajoute :
      à 16 h 17 min

      Merci Did Flores, tes mots auraient pu être les miens, l'expérience live du groupe en moins ! Je pense que musicalement cette formation c'est le pied. C'est du pur rock folk français comme peu d'artistes en sont capables (si ce n'est Nevché, ça je le pense depuis de longues années). J'espère ne pouvoir voir que l'artiste et plus l'homme. Il est probable que le prochain concert (à Arles aussi) je le fasse avec quelques bières pour perdre un peu pieds et laisser mon esprit s'évader. Je ne pense pas refaire de photos. Il y a trop peu de place à la fantaisie et je pense avoir capter au maximum de mes capacités. J'aurai ainsi l'esprit encore plus libre pour ne penser vraiment à l'expérience live à vivre.

      • rajoute :
        à 13 h 46 min

        Ce serait dommage que tu ne fasses pas de photos à Arles, celles ci sont vraiment magnifiques. (Et je vais de ce pas les partager :)) Laisse lui le droit de vivre, de sourire et de rire à nouveau. Ce n'est que légèreté apparente, il n'oublie pas. Merci encore pour les jolies photos. Peace! <3

        • rajoute :
          à 14 h 16 min

          Merci Lisa pour ces gentils mots. SIncèrement, faire des photos c'est beaucoup de stress, une implication totale sur 3 morceaux, un morceau pour tout ranger et le reste du concert avec tout son matos qui emmerde. Je ne suis pas certain d'avoir envie à nouveau et suis quasi sûr de faire les mêmes photos.

      • rajoute :
        à 16 h 31 min

        Merci à toi Arnaud, Je ne pense pas que le concert d'Arles changera grand chose (j'espère me tromper), si le prochain album ne touche plus au personnel et retrouve une hargne plus Rock avec des textes différents, les gens qui ont un peu de mal aujourd'hui, s'y retrouveront beaucoup plus...je pense :) L'avenir nous le dira...

  • rajoute :
    à 17 h 27 min

    Personnellement, ce que j'aurais trouvé indécent ça aurait été qu'il en fasse trop dans la tristesse. j'ai été contente de le voir détendu et manifestement heureux d'être là. Et même si je suis (comme vous le dites) une fan de la première heure de noir désir, je suis venue voir Détroit. Et j'ai hâte qu'ils aient plusieurs albums à leur actif et que petit à petit les reprises de noir désir se fassent plus rares. je trouve ça un peu "hypocrite" de dire qu'on est pour la réinsertion des gens dans la société et de trouver indécent de les voir sourire et s'amuser. J'ai trouvé le concert très beau et bien équilibré entre rock et ballades. il y avait une bonne ambiance avec le public (sympa de leur part de nous jeter des bouteilles d'eau - la sécurité sans eau alors qu'il faisait une chaleur à crever, c'est mega nul !). Les musiciens étaient assez discrets certes mais pas inexistants (spécial merci à bruno green). Alors oui les blagues étaient pourris (j'espère qu'il n'a pas prévu de se recycler en comique, c'est mal barré), oui j'ai pensé un instant à Marie Trintignant. Mais j'ai surtout pensé que cet énorme gâchis nous avait privé de cet artiste pendant 10 ans et qu'il avait bien manqué à la scène française et qu'il m'avait bien manqué à moi !

  • rajoute :
    à 20 h 50 min

    Il est toujours facilement de se déclarer pour la réinsertion, la dette acquittée, la peine faite. Toujours facile dans l'idée, le principe, la position politique. Il est plus difficile de voir ça en vrai, de le vivre : on peut avoir été un meurtrier et redevenir un artiste. Un meurtrier avec tout ce que ça implique ( si quelqu'un sait...). Un artiste avec tout ce que ça comporte, y compris la jouissance de la scène, celle de sentir que le public suit, qu'il vous a attendu, qu'il vous aime quand même et que, malgré la monstruosité qui fut la vôtre, vous possédez toujours ce don : lui donner de la joie. La morale, la bonne conscience et le consensus politiquement correct affectionnent les cases, genre QCM. Ces 3 là ruminent au fond de la faculté de jugement des gens les plus "cools", les plus tolérants, progressistes. Ceux-là voudraient ne pas juger, voir l'artiste comme il est, ressentir la joie d'un instant mais ils ne peuvent pas. Ils doivent juger, mettre une croix dans une case, c'est comme ça qu'ils s'arrangent avec le monde : Cantat a tué, il a payé mais il a tué. Il est marqué à vie pour ceux-là. Ceux qui se demandent encore si c'est indécent ou pas de revenir sur scène, d'y prendre son pied de la façon la plus poétique ou la plus triviale, après avoir tué. Comme si la réponse à cette question avait un sens. Si l'on pense aux proches de la victime, l'indécence est sans fin, Cantat n'aurait jamais dû sortir de prison, du moins dans sa tête, rester derrière les barreaux d'une culpabilité monstre et ne plus chanter. Si l'on pense à lui, on ne voit plus que cette vie, cette énergie, ce chant qui s'efforce de durer malgré tout et c'est indécent encore. Cette question de la décence est inutile, infructueuse et pour tout dire je la trouve franchement idiote. Cantat chante depuis son plus âge, c'est ce qu'il fait le mieux et c'est sans doute sa vie. Il ne peut rien faire d'autre maintenant. Si on laisse toute ce fourbis faussement moral de côté, Detroit sur scène ca vaut le coup. Pour Cantat, pour cette joie que nous avons partagée de le revoir enfin, d'être là avec lui. Pour les chansons de Noir Dez qui mettent toujours le feu. Pour celles de Detroit qui ouvrent une autre voie. A la fin, Cantat a sauté de la scène et étreint dans ses grands bras les fans derrière les barrières. Il serrait fort, il tapait les épaules, il s'excusait de suer beaucoup et il embrassait, il embrassait "CA va? Ca va?" demandait-il en souriant. Il était en vie, il était libre, il était heureux à cet instant et je me suis surpris à penser qu'il y a parfois une justice.

    • rajoute :
      à 21 h 41 min

      Ravie de lire que mon questionnement est celui d'une idiote ... De mon côté je n'ai jamais traité d'imbéciles ceux qui n'avaient pas la même vision que moi. Une différence d'appréciation et de jugement là aussi sans aucun doute !

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