« Feral and Stray Andromakers »
04 avril 2014

Frédéric Nevchehirlian @ Espace Julien (Marseille)

Si Nevché m'était conté ...

Photos backstage

Conditions de mise en boîte

Librement. 

Chronique

Etiqueté par Arnaud :

Après avoir assisté au filage, il y a près d’une année, et à un showcase acoustique, il y a deux semaines, nous allons (enfin) découvrir le nouveau Live défendant le tout juste sorti dernier album de notre ami Frédéric ! Rien que pour cette raison, on s’y rend avec énormément d’impatience. Et quand en plus on a accès à tout pour y capter des petits moments plus privés, on comprend aisément que c’est une soirée à part.

Je n’en dirai pas plus sur cette partie plus privée : Les photos sont là pour en témoigner. Mais je garde très ancrés dans ma mémoire ces moments d’avant et d’après concert, de ceux que l’on ne vit pas tous les jours. De toute façon, je ne saurai pas retranscrire mieux qu’en photos ces petits instants de tensions et de doute avant la montée sur scène, ou les francs sourires juste après. Autant donc passer à autre chose sur cette chronique 🙂 .

Concernant le concert en lui même, dès les premières notes on constate que le groupe a décidé d’être Rock ! Et c’est une parfaite réussite, aidée par une lumière très contrastée qui en envoie plein les mirettes. Alors oui, ça surprend au début (pas pour nous car, si vous avez suivi, on avait déjà vu un premier filage l’an dernier), surtout si le public pensait juste voir une simple évolution du passé Prévert, plutôt Folk-Rock. Et ouais, y a des chaises dans la fosse, mais fallait pas croire que ça allait être tranquille comme à la maison !!

Et si Prévert n’est plus intégralement dans les écrits, sa poésie et l’amour des mots ont trop imprégné Frédéric pour ne pas y faire encore des échos ici et là. Enfin, plutôt un peu partout, tant Nevché est un jongleur de mots.

Le concert passera comme une flèche tiré d’un arc : Trop directement et trop rapidement. Je n’ai pas vu le temps que c’est déjà Tout, l’une de mes chansons fétiches pour plein de raisons. Un dernier souffle et zouh c’est Marseille, une ville aussi détestable qu’irremplaçable (enfin pas pour le Bourguignon-Bressan que je suis, mais je laisse dire les vrais sudistes) .

Frédéric me confiera après le concert que celui-ci n’est pas encore parfait, qu’il a besoin d’être rôdé et encore amélioré ! C’est bien un perfectionniste d’artiste car, sincèrement, moi il m’a déjà mis sur le cul et je n’irai pas plus bas, sauf à creuser un trou 😉

Tiens je devrais lui dire qu’il faut encore 10 concerts pour que je sois heureux de mes photos : Ça me donnera une bonne excuse pour encore et encore le revoir. Quoi que non, je n’ai besoin d’aucune excuse, c’est juste l’envie de vivre des moments uniques et vibrants qui me ramènera vers lui.

Etiqueté par Ysabel :

Coulisses côté Nevché, on découvre une loge au canapé rouge et surtout lui, en train d’écrire devant un grand miroir… Puis de répéter avec sa guitare, accompagné du premier de ses invités de ce soir : Dimoné (de son vrai nom Dominique Terrieu) qui, pour la petite histoire, a entre autre fait récemment la première partie de Da Silva. Pendant qu’ils mettent en place tous deux Rendez-Nous L’Argent, passage aérien de la chanteuse L (Raphaële Lannadère à la ville), qui vient juste dire bonjour. Un petit moment intense de partagé, bien que hors cadre (ou surtout parce que hors cadre peut-être) et qui restera, pour moi, incroyablement magique. « La scène reste un terrain d’accueil » me dit Nevché, un sourire aux lèvres. Mais nous allons tout de même nous retirer sur la pointe des pieds, pour le laisser se consacrer à une pause interiew et surtout les laisser tous dîner tranquillement. Juste avant que d’attaquer les choses sérieuses 😉 !

Côté salle, après le départ de la tornade Andromakers, mise en place de Nevché et de ses quatre musiciens dans la lumière rasante. Lui est de dos. Et sur scène, nous avons une batterie, plus deux drums, un à chaque extrémité (un pour Stéphane, à la basse, l’autre pour Bastien, à la guitare et au clavier) … Alors je peux vous assurer que pour frapper, ça frappe !! Ils sont noyés dans les flash bleus pour une intro qui envoie carrément : Dieu que c’est puissant !

Puis c’est le violoncelle de Julien qui fait son entrée, accompagné de la guitare de Fred, pour combler de plaisir cette salle à présent pleine, où le public se serre aux premières notes de Vas-tu Freiner ? Un univers magnifiquement teinté de Folk, qui nous fait galoper dans une lumière de noctambules. S’en suit Rétroviseur. Et cette fois, c’est le Rock qui rempli l’espace. Comme une musique qui avance sur vous, avec lui qui habite ses textes, comme toujours. Alors, de notre côté, nous allons faire les chœurs avec lui jusqu’à ce qu’il hurle et n’apparaisse plus qu’en ombre.

Fred nous parle aussi de lui et se ses potes, Sur Le Parking de Notre-Dame de la Garde. « Toutes ces nuits passées à ne rien foutre, juste vouloir tout défoncer ». Il parle plus qu’il ne chante. Juste ses mots sur les cordes de sa guitare, avec Bastien passé au clavier. Et perso, je ressens comme un courant d’air glacé qui souffle sur ce parking, avec cette musique plus empreinte de puissance que de nostalgie. Le Rock reprend donc entièrement ses droits, et ce n’est qu’un début. Les lumières sont aussi tonitruantes que le son, ses gestes et la scénographie. Tout est d’une force incroyable et lui est incroyablement impressionnant sous sa douche de lumière, entouré de flashs. En plus de s’en prendre plein les oreilles, on s’en prend plein les mirettes et franchement, musicalement, c’est putain de bon !

Pour Soleils Saouls, Fred passe lui aussi au drum, devant un soleil couchant cramoisi … Et que dire de l’attitude de Stéphane qui frappe le sien, instrument au ventre : Une tuerie ! La musique se teinte d’encore plus de couleurs et de rythme. Tout est histoire, conte des temps modernes, comme les amours 2.0 de Digital Native. Et, encore une fois, quand le feu anime notre Nevché au milieu des éclairs, on ne peut que rester médusé face à ce spectacle, à cette puissance. On continue avec eux cette folle course et, après la petite incursion dans les années 80 de Grands Brulés en milieu de Set, il nous propose de rendre hommage à son précédent album, sur des textes de Prévert. Avec une pause de quelques minutes, juste pour savourer la salle et le public. On va encore gagner en force : 3 guitares, 1 basse … Et j’en ai déjà trop dit 😉 !

Le violoncelle ne sera pas non plus en reste, joué à la corde, comme une guitare, pour accompagner celle de Fred et Attendez-Moi Sous L’Orme (pour ne pas quitter tout de suite Prévert). On se fait même engueuler parce que c’est le bordel, alors qu’au Café De La Danse, ils ont été au top ! Une intro au clavier du beau gosse de la soirée (si, si, il fallait bien finir par le dire !). Nevché immobile (et un de ces bordel derrière moi, en fond de salle … Dommage). Si Nous Marchions est détonnant et fascinant. Captivant même, quand ils se mettent tous les trois et en même temps à frapper comme des fous, éclairés par en dessous … La vache, ça aussi c’est bon !

Mais c’est sans compter la dernière, et pas la moindre. Avec l’appel à un ami : Dimoné, venu tout droit de Montpellier et qui s’arme d’une guitare dans une lumière rouge sang, pour crier avec Fred : « Rendez-Nous L’Argent !! » Les guitares grondent. Les batteries tonnent. Des billets volent … Quelle fin mes aïeux, quelle fin ! Et un public en folie qui hurle d’ailleurs jusqu’à ce qu’ils reviennent sur scène.

Et là, petite récréation avec un comique qui crie : « Rendez-nous l’argent qu’on a pas payé ! » Et Nevché de répondre : « Oh ça c’est bon ! » Mais après le rire, retour à la musique avec deux nouveaux invités et amis, pour une nouvelle chanson de ce nouvel album. Benjamin Dupé à la guitare qui est annoncé avec un « Qui a dit j’entends rien ? Moi d’où je suis, j’entends tout ! Et comme ça, ça va ?!? » Ils ne sont que tous les deux  et enfin le silence se fait (un miracle !), mis a part quelques sifflets qui montent à l’arrivée dans la lumière de L, belle comme une apparition et qui va faire de cette magnifique chanson un merveilleux duo. Avec sa voix légère comme une plume à elle qui se pose délicatement sur ses mots à lui. J’y retrouve même par moment des intonations de Keren Ann, en légères cassures. Ils sont dans la pénombre. Une parenthèse enchantée qui laisse le public sans voix (oh joie !)

L et sa voix évanescente vont d’ailleurs rester pour Ma Bohême. Elle et Fred chantent à tour de rôle et j’adore, au passage, le médiator lumineux bleu de Bastien, à la guitare, et l’envoutant chant de baleine du violoncelle de Julien. Encore une fois, tout ceci est totalement captivant. Il enchaîne sur Tout, qui va être tout aussi prenant. Il lit, bras tendus, en commençant dans le calme. C’est un incroyable morceau dont je me souvient aux Salins comme si c’était hier, tant il m’avait marqué cette première fois. Les feuilles volent. L’intensité musicale augmente. Le rythme de sa voix s’accélère, comme les battements d’un pouls qui va jusqu’à la rupture, pour illustrer le paroxysme d’un monde qui tourne à la folie … Et des bravos qui se feront debout, s’il vous plait !

Il va d’ailleurs nous lancer « Attendez. Si vous restez debout, on en fait encore une. Mais descendez tous ! » Ça réclame Citroën, mais non : Ce sera Marseille. Comme un dernier huit clos avec l’Espace Julien, avec ce léger sifflement sur le refrain. Ils saluent tous les cinq, lui la main sur la cœur. Un petit mot de remerciement pour Internexterne et un rappel du KissKiss BankBank organisé pour réaliser une second clip de son nouvel album. Une soirée très forte en émotion. Une de celles dont on ne ressort pas tout à fait le même…

Composition

  1. Notre Rendez-Vous
  2. Vas-tu Freiner ?
  3. Rétroviseur
  4. Sur Le Parking
  5. L’Univers
  6. Soleils Saouls
  7. Digital Native
  8. Grands Brulés
  9. Confession Public
  10. Attendez-Moi Sous L’Orme
  11. Si Nous Marchions
  12. Rendez-Nous L’Argent
  13. 1er Rappel : Oh Je Voudrais
  14. Ma Bohême
  15. Tout
  16. Marseille

Date Limite de Consommation

Site de Production

Site Offi­ciel : http://www.nevchehirlian.com/

Ingrédients

Remerciements