« Mika David Kuck­her­mann »
29 juin 2013

Dead Can Dance @ Arènes (Nîmes)

Nîmes Can Dream ...

Conditions de mise en boîte

Trois premiers morceaux dans les allées. Largement assez pour capter ce concert.

Chronique

Etiqueté par Arnaud :

Quel plaisir que d’être parmi les 6000 privilégiés présents pour un concert unique de Dead Can Dance dans le Sud de la France !

Je connais DCD depuis au moins 20 ans et jamais je n’aurais pensé les voir live. Il y avait bien eu la tournée de 2008, mais pas moyen d’avoir un billet et quelle galère que d’aller à Paris pour ça ! J’avais fini par les classer dans la catégorie de « ces groupes des années 80 que je ne verrai jamais », rejoignant Bauhaus, Siouxsie & the Banshees et, dans une autre mesure, David Bowie.

Mais la vie en a voulu autrement et je suis dans le plus bel écrin du Sud, entouré de fans, en train d’écouter un groupe culte ! Car il faut être fan et fin connaisseur pour être présent ce soir, la curiosité et le hasard n’ont pas leur place.

La production, pas folle, sentait qu’on allait pas atteindre les 8000/9000 places et a donc choisi de ne pas ouvrir le dernier niveau de gradins. Tant mieux, nous sommes tous serrés et au plus près du concert ! Nous, c’est simple, nous sommes au 7ème rang. Honneur à ceux ayant sauté sur les places le jour J à l’heure H !

Après ces quelques mots d’introduction, parlons du concert.

Alors autant être franc : C’est sublime. Mais ça, je n’en avais pas le moindre doute. Lisa Gerrard est juste FABULEUSE, avec une voix hors du monde. Brendan Perry est d’une présence toute aussi hypnotique et quel bonheur de constater que leurs voix ont su traverser les années, sans la moindre altération !

Le tableau est idyllique mais a quand même sa part d’ombre, à savoir tout ce qui entoure la musique : Le jeux de lumières est juste inexistant et, quelque part, le même concert bien calé dans un bon fauteuil avec un p’tit verre de cognac sera tout aussi jouissif. Nous sommes quand même dans une enceinte mythique et jamais elle n’est vraiment mise en lumière. Même sur les artistes, ces mêmes lumières sont constantes et ça finit par être lassant, peut-être pour nous forcer à fermer les yeux et juste profiter par l’audition. Une simple vidéo d’accompagnement en fond de scène aurait suffit … Ce n’est pas inaccessible pour un groupe de cette envergure !! Si ?!?

Ce sera l’unique point noir, mais il est important tant il faut en donner, je pense, plus aux auditeurs qu’un bon son, de bonnes vibrations et un concert d’une bonne durée ! C’est un peu ce que je reproche aussi à Lilly Wood and The Prick par exemple, de ne pas nous en mettre suffisamment plein les yeux.

Etiqueté par Ysabel :

Après beaucoup de trépignements d’impatience et de piaillements dans le public (assis pour l’occasion, même dans la fosse), Dead Can Dance va faire son entrée sur la scène des Arènes. Tout le monde hyper classe … Evidemment pour ces dames (même un chouilla trop si vous voulez mon avis pour Lisa Gerrard), mais aussi pour ces messieurs, qui ne sont pas en reste. Tout se présente comme déjà très scénographié, avec un jeu de lumières encore timide (mais il fait encore jour) et un ensemble qui donne une sensation d’intemporalité.

Ils commencent par Children Of The Sun et le premier constat est que, avec cette volonté de présenter un show imposant et impressionnant, on se retrouve tout de même avec un rendu très statique. Ceci étant, le charisme de Brendan Perry n’a pas bougé d’un pouce et il captive littéralement le public, avec ses faux airs de Sean Connery.

Il va ensuite nous sortir son bouzouki, pour un début arabisant-électro de Agape. Lisa Gerrard commence à chanter de même, en frappant son yangqin de ses fines baguettes. Quelques gouttes de pluie viennent toucher nos visages … Pourvu que cela ne dure pas !

A présent, il joue de la cymbale, dos à nous, et dès les premiers accords reconnus, le public se met à crier de plaisir. Quelques clochettes pour le clavier de gauche. Une batterie et des percus qui se mêlent, pour marquer le rythme de ces morceaux aux sonorités souvent orientales et chantés dans les langues les plus improbables.

Les gradins en fond de scène s’habillent de bleu. Les musiciens de rouge. Et le voyage continue avec ces dames toujours aussi intemporellement belles et quasi irréelles. Solo de bouzouki … C’est beau, mais une manque la petite touche de magie. Des lumières trop sobres peut-être. Un jeu trop statique aussi. Je ne sais pas ce que c’est, mais il manque le petit ingrédient qui permettrait de passer du beau au sublime.

Nonobstant, le public étant incontestablement constitué en grande partie de fans, chaque début de morceau est salué par le même enthousiasme. Lisa Gerrard nous offrant par moment une véritable voix de cantatrice, ad hoc avec sa tenue franchement too much tout de même, à mon goût, avec cette cape de reine de la planète Zelda ou Vulcain (je ne sais que choisir). La musique en devient même d’église et la diva nous sort le grand jeu, comme si elle s’éteignait sur la dernière note (au propre comme au figuré).

Lorsque c’est lui qui chante, c’est souvent sur des rythmes plus enlevés, avec plus de percussions aussi. Des morceaux tout en sons de terre et très vibrants, comme Black Sun. Dommage que les cordes soient synthétiques, je trouve que l’on y perd en puissance. Mais j’aime quand il y a beaucoup de «peau» jouées comme ça, limite son d’un tam-tam africain, comme une invitation au voyage.

Par moment ils sont quasi dans le noir, sous une pluie d’étoiles qui balaye les gradins en arrière, avec juste les drums d’éclairés. Ils savent définitivement ménager des ambiances quasi religieuses, notamment avec ces intros très portées sur leur différence de tessiture, avec ce contraste de celle très lyrique de Lisa Gerrard, qui s’oppose à celle très grave de Brendan Perry. Jeux de voix et de contre-voix. Comme un écheveau qui s’entremêle. Et nous tous petits convives privilégiés de cette grand messe.

Il se plaint gentiment de son mauvais français et nous explique que Ime Prezakias est une chanson d’inspiration grecque, eut égard à ses origines, et que l’on pourrait traduire par «I’m a junky». Embarquement donc pour une croisière en Mer Egée, à grand renfort du son du bouzouki, accompagné par les toutes petites cymbales qui ornent de bout des doigts de sa compagne de scène et d’une nouvelle de ses fameuses envolées de voix. Ils terminent même dans une lumière magique de mosaïque ou de vitrail … Enfin le monde onirique que j’attendais !

Pour la fin du set, les clochettes hindoues vont être rattrapée par un véritable bouzouki-rock (si l’on peut dire). Avec cette claviériste blonde sur la droite, qui est juste fabuleuse de beauté depuis le début de ce concert, dans le geste et l’attitude (et la tenue … je sais j’insiste, mais j’ai vraiment du mal à ne pas focaliser sur cette cape à pierreries qui me fait rire). La voix de crooner de Brendan Perry ressort encore plus lorsqu’il chante ainsi en anglais, avec derrière lui le souffle du vent et du synthé pour la dernière … «Look for a sign …»

Ils nous quittent tout simplement, sur un «Merci beaucoup. You’re fantastic ! Bonne nuit». Mais c’est une sacrée ambiance, digne de ce lieu unique qu’est cette magnifique arène nîmoise, qui réclame les rappels. Et la reprise va d’ailleurs être plutôt tonitruante, avec une flûte à charmer les serpents. Brendan Perry se met même à dansouiller un peu (plus qu’il ne l’avait fait jusque là en tous cas !)

Il passe ensuite au yangqin lorsque Lisa Gerrard revient. Ils sont en comité réduit, avec juste le clavier et la batterie (jouée au marteau) et nous offre une performance vocale encore une fois sans limite. Mais celle qui restera dans mon cœur et mes oreilles (et qui est la plus proche en fait de ce que j’espérais ce soir) sera sans hésiter Return Of The She-King. Avec ses sonorités celtiques jouées sous une pluie d’or. Là je dois dire que c’est magique, avec ces deux voix féminines qui se répondent une dernière fois avant que les hommes ne s’en mêlent. C’est beau. C’est grand. Et surtout c’est incroyablement envoûtant.

Composition

  1. Children of the Sun
  2. Agape
  3. Rakim
  4. Kiko
  5. Amnesia
  6. Sanvean
  7. Black Sun
  8. Nierika
  9. Opium
  10. The Host of Seraphim
  11. Ime Prezakias
  12. Cantara
  13. All In Good Time
  14. 1er Rappel : The Ubiquitous Mr. Lovegrove
  15. Dreams Made Flesh (The Mortal Coil)
  16. Song to the Siren (Tim Buckley)
  17. Return of The She-King

Date Limite de Consommation

Site de Production

Site officiel : http://www.deadcandance.com/

Ingrédients

Remerciements