« Royal Fato Combo Blackfield »
05 mai 2011

Raphaël @ Palais des Congrès (Marseille)

Venu sans grande envie, reparti avec un réel coup de coeur

Conditions de mise en boîte

Trois chansons et puis c’est tout. De cette session assez courte (ensuite il y avait un poil plus de lumière en plus) en découle une petite centaine de photos et j’en retiens 20 que je propose à la production pour validation avant diffusion. La production en retient 5 qui sont ici. Je n’aurai jamais diffusé les 20 mais il y en avait bien 4 ou 5 supplémentaires qui méritaient d’être vus du public mais ainsi est la vie et la règle !

Il est a noté que juste derrière moi, un simple fan avait un reflex et qu’il a pu abuser pendant tout le concert et avec le flash en prime (de quoi emmerder le public et Raphaël) et qu’il n’aura pas à se soucier de ce qu’il peut diffuser ou non !

Chronique

Etiqueté par Arnaud :

C’était l’idée d’Ysa que d’aller à ce concert. Au vue du nombre de fois où je lui impose des concerts, j’ai accepté et Concert and co nous a retenu pour cette soirée. Je ne connaissais pas vraiment Raphaël si ce n’est Caravane que je trouve sympa mais qui m’avait fait classer cet artiste dans la case des Francophones sans intérêt (il est à noté que j’apprécie assez peu de français chantant en français).

Le concert commencé, j’ai rapidement changé d’impression : Raphaël a un timbre très intéressant, une belle présence et surtout des morceaux qui se tiennent parfaitement bien avec un doux mélange de rock et d’électro. Par moment, en fermant les yeux, j’ai l’impression d’entendre Bertrant Cantat (j’adore son travail dans Noir Désir) ce qui est un très bon signe. A d’autres moment, c’est plutôt du Bashung (tout aussi bon signe). L’impression de Bashung sera d’ailleurs renforcé par la sublime reprise à la sauce Raphaël en fin de concert de Osez Joséphine. Raphaël bidouille également souvent son son, lui apportant un effet électro et expérimentation du meilleur effet, un peu à la Dionysos (encore un bon signe).

Je suis sorti du concert ravi de ma soirée et j’inscris Raphaël dans mes prochains achats de Cds !

Etiqueté par Ysabel :

Une très belle salle que celle du Palais des Congrès de Marseille, la scène est grande, les fauteuils confortables …. ça peut paraitre bête, mais c’est agréable d’être dans un contexte à l’accueil chaleureux pour bien profiter d’un spectacle.

Ce soir, c’est Raphaël en concert. Et je ne vais pas être de mauvaise foi : j’ai un peu d’appréhension en fait. Je ne connais pas bien son univers et j’ai un peu peur de me retrouver au milieu d’un public de minettes énamourées, parmi lesquelles je vais me sentir en décalage. Alors, je m’assois sagement, après avoir profité de retrouvailles fortuites de quelques connaissances dans la salle pour papoter un peu. La scène est en place (pas de première partie) et on devine déjà qu’ils vont être nombreux, aux vues des instruments fin prêts à se mettre en marche.

Les lumières baissent et une sorte de musique de fin du monde se fait entendre. Puis, le son d’un violoncelle et celui d’un piano. Des leds qui envoient des éclairs : on est bien loin de l’ambiance fleur bleue que je craignais de trouver !

Raphaël est au centre de la scène, lunettes noires sur le nez. On le devine au passage des flashs et sa silhouette se dessine en ombre sur le mur. Sa voix semble sombre et déchirée … ce premier morceau annonce la couleur et la soirée va être belle.

Après cette mise en oreille gérée de main de maître, il revient dans une plus grande simplicité. Attrape sa guitare et nous fait partager son bonheur d’être ici ce soir, après un long hiver passé dans le nord. Le programme est clair : du neuf et du vieux. Mais pour le vieux, il prévient qu’il va nous faire mijoter un peu, histoire de faire durer la plaisir !!

Les lumières sont très belles et l’esthétique est à l’honneur en tous points. Les 3 musiciens derrière lui sont super chic en costume-cravate, sans oublier la violoniste-clavier-guitare toute sage et le guitariste au look rock pur et dur qui l’entoure de droite et de gauche. Tout est équilibré, classe et sobre, avec une mise en scène vraiment très bien faite.

Raphaël, lui, est incroyablement habité par la musique. Tout son corps parle. Des paroles souvent désabusée sur un son beaucoup plus rock que celui auquel je m’attendais. Il s’approche du public tenant son micro à deux mains. Il captive réellement l’assistance, termine Prochaine Station avec des cris et des onomatopées qui sont saisissants sur ce fond de guitare électrique.

Et puis arrive le premier moment «attendu». Mais il feinte avec une intro qui trompe même les fans les plus fervents. Il faut quelques minutes de flottement pour que les cris et les applaudissements montent dès que les petites oreilles ont reconnu Ne Partons Pas Fâchés. C’est super bien amené et vraiment retravaillé de belle manière pour ne pas nous resservir un son entendu et ré-entendu 100 fois. Il est tout sourire, le visage ouvert, nous joue quelques notes à l’harmonica. Il en sera de même pour Caravane, qu’il annonce comme une chanson mystérieuse. L’intro est un petit bijou de dextérité à la guitare et il propose à ceux qui la connaisse de chanter, sans mettre le pression aux autres. Il est amusant et parvient à démonter ses chansons pour nous en donner une autre facette. C’est là que j’attends toujours de voir si un artiste va savoir me surprendre ou non. Dans l’interprétation de ses titres phares. Et là, franchement, oui, Raphaël sait me surprendre et même me charmer.

Les moments de douceur comme Je Hais Les Dimanches amènent un côté intimiste à cette salle, qui d’un coup reprend taille humaine. Les textes sont touchants et semblent parler à chacun de nous. Il alterne les rythmes, prend des attitudes très rock, campé bien droit, guitare au poing. Tout est géré avec brio, avec un univers fait de contrastes et de belles recherches musicales.  On ne s’ennuie pas un seul instant face à un artiste aussi complet, capable de passer d’un morceau aux sonorités quasi expérimentales, à la simplicité d’une guitare sèche ou à l’émotion qu’il nous donne seul au piano (à noter, superbe, son visage qui se reflète dans le miroir disposé au dessus du clavier). Il occupe totalement l’espace, juste par sa présence. Son charisme est indéniable et fait le bonheur des fans inconditionnelles des premiers rangs (mais c’est la rançon de la gloire pour les beaux gosses !!)

Il sais aussi jouer de son public.  Fait semblant de faire baisser le son par le simple fait de se boucher les oreilles. Et lorsqu’une fan crie «On t’aime» il répond, amusé «Bien sûr que moi aussi !!». Toujours naturel, avant de commencer La Locomotive, il va partir dans une tentative vocale à la BeatBox, pas tout de suite efficace, qui lui fait dire : «J’essaie de faire une locomotive primitive !» Et c’est encore une fois super pêchu et magnifiquement bien fait. Enfin, au final, on terminera ce set dans la poésie de 150 Ans.

Le rappel va, lui aussi, être une belle surprise. Une reprise de Modern Love de David Bowie, à la guitare sèche, dans la simplicité d’un rayon de lumière : De toute beauté. Puis les autres musiciens le rejoignent sur scène et Raphaël annonce : «On peut se présenter maintenant !!» Alors, nous avons Eymeric à la batterie, Alain à la basse, Julien au piano & synthé, Elsa à la guitare-violon-chant et Yann à la guitare. Et puis il nous confie : «Merci infiniment d’être venus ce soir. C’était vraiment bien de vous retrouver». Mais on ne va pas se quitter comme ça. Encore deux morceaux avant de se séparer. A la fin de Le Vent de l’Hiver, chacun d’entre eux va quitter les planches à son tour, faisant éteindre la lumière par son départ. Et Raphaël, seul «survivant» va nous offrir une dernière reprise pour la route …. Un Osez Joséphine d’Alain Bashung précédé, dit-il, de sa devise : «Marchez sur l’eau les mecs et évitez les péages !!». Ce sera un dernier morceau de bravoure à la guitare qui sera la digne fin d’un très, très bon concert.

Un artiste à découvrir ou redécouvrir en live, bourré de talent et vraiment très loin de l’image d’Epinal du chanteur pour midinette. Moi j’ai passé la soirée avec un très bel artiste.

Composition

  1. Terminal 2D
  2. Bar de l’Hotel
  3. Prochaine Station
  4. Ne Partons pas Fâchés
  5. Je Sais que la Terre est Plate
  6. Je Hais les dimanches
  7. Dewaere
  8. Caravane
  9. Ce Doit Etre l’Amour
  10. Odyssée de l’Espèce
  11. Versailles
  12. C’est Bon Aujourd’hui
  13. Schengen
  14. Dharma Blues ?
  15. La Petite Misère
  16. La Locomotive
  17. 150 Ans
  18. 1er Rappel : Modern Love (David Bowie)
  19. Sur la Route
  20. Le Vent de l’Hiver
  21. Osez Joséphine (Alain Bashung)