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10 octobre 2010

Taylor Mc Ferrin @ La Mesón (Marseille)

Une belle découverte dans cette chaleureuse petite salle.

Conditions de mise en boîte

Librement au milieu du public.

Chronique

Etiquetée par Ysabel :

Dimanche soir …. Et me voici partie pour une nouvelle visite à La Meson, toujours dans le cadre du Festival Jazz sur la Ville, pour assister au concert de Taylor Mc Ferrin. Je ne connais pas l’artiste, mais je sais déjà que j’aime le lieu (on y passe à chaque fois de bons moments, avec la petite dînette qui précède le spectacle …. Toujours un plaisir !!).

Ce jeune artiste new-yorkais était la veille à Cannes et vient pour nous faire partager une expérience de Beatbox (musique que je n’ai jamais écouté seule …. Mais plutôt comme « instrument » parmi d’autres sur des albums de CocoRosie ou de Wax Tailor par exemple). Il arrive sur la scène, presque timidement, face aux tables et tabourets de cette petite salle hyper chaleureuse, tout proche du public. Celui-ci vient d’un peu partout semble-t-il … J’entends parler de Londres, de Barcelone : c’est qu’il déplace du monde. Il ne reste plus un tabouret de libre. Et il y a de tous les âges, de tous les genres. Plutôt rassembleur, c’est sympa.

Il annonce que cela n’aura rien à voir avec son album : tout sera improvisé comme pour toutes les dates de cette tournée. Il prend place. Reste lui, son clavier et le son.
Il commence par un « solo ». Je ne sais pas si c’est comme cela que l’on doit dire, mais moi j’adore ces sons d’un autre monde qui sortent ainsi de la gorge d’un seul homme. Etre capable de faire entendre plusieurs instruments à la fois, sortant d’une même bouche : moi ça m’épate !! Il tient son micro de la main droite et fait mine de jouer de la batterie de la gauche, donnant des coup de baguette imaginaires. Il s’enregistre au fur et à mesure et s’accompagne ensuite au clavier, toujours debout.
Le public est hyper attentif, ça y est : on entre dans son monde. Les sons incroyables qu’il parvient à produire sont démultipliés, le tout se mélange avec ceux qu’il ajoute avec son clavier (le second morceau commence même par le bruit du jeux de Ping Pong, avec le petit palet qu’on fait bouger pour rattraper la balle 😉 )

C’est super amusant de de le voir préparer ses morceaux : les sons qui se superposent au fur et à mesure … pour finir en une musique très élaborée. On voit l’alchimie qui se fait sous nos yeux. C’est comme un jeux de construction qui se monte petit à petit.
Et puis il ne se contente pas des sons; il chante aussi.
Le public est sous le charme. Il nous glisse en petit « Nice to meet you » un peu timide.
Sur le quatrième morceau, il nous emmène fait un petit tour du côté du Brésil. Fait à lui seul toute la gamme des percussions et les accompagne par une belle impro au clavier.
Il repart sur de la Beatbox. Les sons s’éloignent, reviennent, s’accélèrent, il les reprend à contre pied, se laisse porter par sa propre musique : une vrai virtuosité avec une recherche des harmonies toujours judicieuse.
Il est dans son monde, les yeux mi-clos ou posés sur ses mains, nous adressant de petits sourires et hochements de tête entre les morceaux.

Il va terminer en introduisant son dernier album, qui est le fruit d’un travail en studio, très différent de la prestation qu’il vient de nous faire.
Ce sera le seul petit bémol de la soirée, puisque le rappel se fera par le simple lancement d’un morceau sur ITune …. Que l’on écoute comme ça. Sans aucune intervention de sa part. Un peu space, mais bon. Peut-être voulait-il juste montrer, aux public ne le connaissant pas, ce qu’ils pourraient trouver sur son album.

Pas de Setlist (que de l’impro) pour cette soirée vraiment très sympa.
A voir & écouter !!