Mouais … Quoi dire … Hummm … Pour faire consensuel, on va dire que ce n’est pas le genre musical que je préfère et que ce ne sera pas cette fois qu’un artiste « rappant » me touche. Non sincèrement, ce fut un concert avant tout caricatural, où l’on crache sur la scène et où la musique est plutôt médiocre pour ne pas dire inexistante.

On pourrait croire que les paroles vont rattraper le reste, mais là aussi c’est d’une caricature sans nom sur les banlieues, les noirs, les arabes et j’en passe. C’est chanté avec plein de conviction et ça ne manque pas d’humour, mais ce sont les seules choses qui sauvent le concert. Ah si ! J’oublie : Le public était plutôt sympa et rigolo !

Si je peux féliciter les Salins d’ouvrir leurs portes à un genre musical peu habituel pour un Théâtre, force est de constater que je ne suis définitivement pas dans le coeur de cible ! Mais c’est pas grave, je reste attaché à ce festival Incisif qui sait me procurer si souvent de sublimes vibrations … Ce soir, c’est l’exception qui confirme la règle.

Départ de Martin Mey … Toute autre ambiance. Et pour commencer : Tout le monde se lève !! Casey entre en scène quasi dans le noir et le flow démarre, comme l’histoire de sa vie. Un véritable film qui commence … Ecole, famille … Histoire d’une fille qui s’est cherchée et qui s’en est allée.

Les paroles sont reprises par le public. Elle, elle débite ses textes accompagnée des secousses de son corps, saisissant le revers de sa veste en jean : «Mon mode de vie n’est pas à vendre, Mon Rap n’est pas à vendre …» Le moins que l’on puisse dire est que, même si ce Set n’est pas spectaculaire, il est très physique.

«Koz on est partis ?!? … Est-ce que vous êtes là ?!?» Elle commence les phrases qui sont terminées par le public, de sa voix si particulière aux accents androgynes. Elle parcours la scène et donne de sa personne, ce qui la laisse le souffle un peu court à la fin de Purger Ma Peine. «J’essaie de récupérer … Aller, parlez entre vous !!»

Les textes, toujours revendicatifs et parfois un chouilla caricaturaux quand même, restent de mise. Toujours le doigt pointé sur le premier rang pour marquer ses mots. Bon, elle crache sur scène (la grande classe je dois dire … Là encore, n’est-on pas un peu trop dans l’imagerie «Yo Man» ?!?)

Les refrains se font de mots clés … «Mal reçue – Place – Regards Glacés» Le public en veut encore et elle l’envoie balader en rigolant : «Y’a des gens qui viennent pour que j’leur crache dessus : ça m’énerve !!»

On enchaine sur l’évocation de son identité africaine avec Créature Ratée et la phrases «J’ai travaillé comme un nègre, si tant est que les nègres aient jamais travaillé …» dite par son auteur Jean-Paul Gerlain lui même, qui coupe d’un coup le mix de DJ Kozi (pas top au demeurant) … Puis déviation sur Rosalie (de Carlos … Oui Oui !) et pour finir, des chants d’Afrique, justes éclairés par la nuit étoilée du ciel du Théâtre des Salins. Ambiance feutrée et recueillie « Chez moi […] c’est une toute petite partie du globe»

A nouveau des références à l’esclavage pour terminer le Set, avec les vibrations qui remontent du sol pour faire trembler les plafonds … «Pour le meilleur et pour le pire». Des textes toujours engagés, certes, mais accompagnés par un Mix vraiment pas révolutionnaire, lui, et des accents dans la voix qui sont trop souvent caricaturaux à mon goût.

Qu’à cela ne tienne, elle revient en se marrant pour les rappels … «Sérieux, j’ai rien à vous dire !» Enfin un peu quand même 😉 ! Un album qui devait sortir ces jours-ci, mais finalement ce sera pour la rentrée. Et face à ceux qui s’amusent à râler de ce retard elle répond «Aller … Tu connais pas ma vie !!» Et de continuer : «Ah quand y’a pas de morceau, vous ouvrez vos gueules et quand y’a des morceaux, vous êtes où ?!?» Elle reprend donc, proche à toucher les mains de ceux du premier rang, qui chantent avec elle d’ailleurs … «Apprends à écrire S’t’eu plait … Apprends à te taire»

Elle sautille sur place à la manière d’un boxeur qui se prépare : Libérez La Bête !! Avec par moment sa voix qui se casse presque dans la fureur du flux de ses paroles. Elle est en nage, essoufflée, comme un combattant dans le côté désespéré et exténuant que peux avoir la bataille … Avec tous les poings qui se lèvent en criant «Libérez la !»

«C’est le dernier morceau et je ne vous demande pas votre avis ! De toute façon, je vous ai déjà dit qui y’avait pas de nouvel album, donc y’a pas de nouveaux morceaux !» Et, comme si elle bouclait la boucle, elle parle à nouveau d’elle. Les sifflets montent dans les moments de pause … «Malgré tout, je reste enfant aux rêves illimités» Puis merci et bravos se font entendre sur les derniers scratches.