concerts en boîte

10 août 2011

Dernière lecture et pas la moins intéressante

Evaluation de la Soirée

4.5 sur 6 - 2 votes

1 : Pas du Tout - 2 : Un Peu - 3 : Moyennement - 4 : Beaucoup - 5 : Passionnement - 6 : A La Folie

Conditions de mise en boîte

Librement sans non plus abuser de la situation.

Chronique

Etiqueté par Arnaud :

Une nouvelle sublime soirée. Très heureux d’avoir pu voir trois soirées, chaque lecture étant très différente l’une des autres. Je retiens l’énorme gentillesse de l’ensemble de l’équipe que j’espère revoir prochainement.

Etiqueté par Ysabel :

La terrasse du château de Vauvenargues est comble pour applaudir la dernière des lectures des textes de Picasso, qui ont jalonné notre été. Un peu d’émotion pour nous, donc, d’assister à ce dernier rendez-vous, en présence cette fois de Jacques Weber et de Jacques Frantz, toujours accompagnés sur scène par Arnaud Charrin. Et cette distribution est une surprise, puisque c’était Nicolas Di Manbro (co-metteur en scène avec Arnaud) qui devait nous interpréter Picasso Pense … Mais la grande amitié qui lie les deux Jacques dans la vie leur a donnée une irrésistible envie de s’associer ce soir pour terminer en beauté cette belle session de 17 représentations.

Dés les premières paroles, c’est un Picasso en colère qui apparait sur scène et qui laisse s’exprimer sa fureur au son de sa voix rauque, la colère rouler dans sa gorge. Mais le personnage semble également posséder beaucoup de recul sur l’analyse de son œuvre et de l’art en général, avec même une pointe de sarcasme. Nous nous retrouvons devant un artiste intemporel.

Les deux lectures s’entrecroisent sur un rythme de métronome et leurs deux voix (et quelles voix !!) se complètent d’une manière fabuleuse. Leurs timbres sont en parfaite harmonie. Les attitudes elles aussi parallèles : on les croirait devant un miroir par moment.

La musique, elle, est mélancolique, avec une petite pointe de country dans la guitare, à laquelle s’ajoute le son d’un cajòn. Elle offre un très joli contraste avec ce texte plutôt poignant.

Et puis, la colère du début laisse la place à la réflexion pure, la pondérance, un regard lucide de Picasso sur son art. Arnaud Charrin semble les observer à la manière d’un tableau, avec une passion intense dans le regard. Ce n’est plus une lecture ce soir, mais véritablement une pièce de théâtre. Un spectacle complet.  Jacques Frantz semble presque chanter par moment, lorsqu’il scande cette poésie Picassienne sur la musique des guitares qui, elles, ont pris une couleur andalouse. Quand à Jacques Weber, il nous cite du Pagnol avec la voix de Galabru.

Aucun des deux lecteurs ne se lèvent et pourtant le texte n’a peut-être jamais été aussi vivant, ou plutôt aussi «vécu», aussi habité. Ils nous interprètent la poésie mécanique à deux voix, l’une faisant écho à l’autre. La musique fait monter l’intensité et martèle le rythme à l’unisson des paroles, comme étant son prolongement. Ils se répondent, prenant chacun un phrase, puis se rassemblent …. Ils finissent tous deux debout, le corps tiré en avant, comme magnifiés par ce texte. C’est à vous donner la chair de poule. Et ce n’est qu’à la lecture d’Arnaud de la lettre d’adieu de Jacqueline Picasso à son peintre que le calme revient. La paix retrouvée sous le regard bien veillant de la Sainte Victoire qui de découpe dans un rayon de lune. C’était la dernière. Peut-être aurons nous le bonheur de retrouver ce Picasso sous d’autres cieux, mais il sera très difficile de trouver un autre lieux aussi parfait …

Etiqueté par Pierre (Lecture de la veille)

Arrivé à Vauvenargues à 19h40, quel bonheur, le vent de la journée est tombé et dans ce soleil couchant, le temps semble s’être figé et retient son souffle, juste le temps d’écouter ces belles lectures.
Nous voici devant la grille du château, fermée, entouré d’une douzaine de personnes que l’on pourrait qualifier « vieille France bourgoise » (si on veut rester poli bien sûr). Le monde arrive petit à petit et au final, à 20h, quand les grilles ouvrent, on doit bien être une cinquantaine. Après avoir laissé passer les personnes détentrices de billets commerciaux, on est appelé à se présenter. On se rend d’ailleurs compte que près de la moitié du public vient sur invitation de…, par connaissance de…
Comme prévu, nos noms étaient renseignés au contrôle d’entrée. Quelle émotion ensuite, à chaque pas qui nous rapproche de ce château mythique, quasi-mystique même avec cette lumière crépusculaire. Tout particulièrement lorsque l’on passe à côté de ce petit monticule de terre qui surmonte les dépouilles de Pablo et Jacqueline. Puis l’émotion se double de fascination lorsque l’on arpente le grand corridor du château qui nous mène jusqu’au lieu de spectacle. Quelques photos à peine éclairées et quelques vestiges d’un passé vivant et glorieux, assez étrange impression.
Nous voici désormais face à la scène, face aux montagnes, face au ciel décroissant et la lune pour seul témoin. Nous sommes assis au milieu, au 4e rang et on savoure cette vue et ces instants comme transportés hors du temps et de l’espace. Voici enfin les artistes, il est 20h30 tout juste. Jacques Frantz fait son entrée en scène et se dirige vers le bureau de gauche de la scène, suivi de Dominique Pinon qui occupera le bureau central, puis Arnaud Charrin qui occupera le tabouret et enfin les deux musiciens Thibaut Chevaillier et Romain Coltier respectivement à la guitare électrique et classique.
Le spectacle commence justement avec eux, une entrée en matière toute en volupté, le son Fender ronronne dans nos oreilles et nous met en appétit de ce qui va suivre. Toujours pas un poil de vent mais la fraîcheur qui commence à se faire sentir. Malgré tout le temps est incroyablement clément comparé à ce que laissait présager la journée.
Les lectures s’égrènent les unes à la suite des autres. Je suis littéralement chaviré par la voix roque de Frantz qui met énormément de vie dans chaque phrase, chaque mot. A côté, Dominique Pinon s’en sort honorablement mais le volume sonore moins ample de sa voix a dû rendre son écoute difficile aux personnes du dernier rend. 21h10, il fait presque nuit, quelques étoiles commencent à s’inviter dans la danse et une étoile filante vient illuminer ces lectures, comme par magie. Les interludes musicaux viennent par moment agrémenter les lectures, parfois se suffisent à elle-mêmes. Le jeu se fait plus expérimental à mesure que la soirée avance. Romain Coltier commence à imprimer le rythme sur la caisse de résonance de sa guitare pendant que Thibaut Chevaillier s’aventure dans ce qui ressemble bien à une improvisation, toutefois parfaitement maîtrisée. 21h30, les lectures gagnent en intensité et commencent à s’entremêler. Elles se superposent, s’éloignent, s’alignent une moment puis repartent chacune dans leur direction. Puis le silence, et la guitare qui reprend son droit; quelques tapotements sur un djembé et à l’issue d’un dernier crescendo musicale, puis le silence.
Un silence qui se fait pesant.
21h50, standing ovation, le public est conquis, moi le premier. Véritablement transporté par la vague des mots, l’intensité des voix, la dureté du propos, contrebalancés par une mise en musique en parfaite adéquation. On en oublierait presque que finalement, le temps était devenu quasi-glacial.
22h, nous voici sur le chemin du retour et ce satané vent qui reprend ses droits, un dernier souffle et on entendrait presque dans les collines au loin la voix de Pablo susurrant… merci
Thierry, qui s’est véritablement éclaté et te remercie 1000 fois pour ce fantastique cadeau m’a chargé de te transmettre ce dessin (l’un de nombreux qu’il a réalisé pendant la représentation, forme de pied de nez à l’interdiction de photographier) que tu peux diffuser et utiliser comme tu le souhaites, si tu en as envie.
Et voici cette sublime représentation de Thierry :
Dans l'arène de Picasso vu par Thierry

Dans l’arène de Picasso vu par Thierry

Composition

Lecture à 3 personnages pendant environs 1h30

Date Limite de Consommation

  • Cette lecture s’inscrit dans la tournée Dans l’Arène de Picasso qui s’est terminé le soir même

Site de Production

Présentation de la lecture : http://www.chateau-vauvenargues.com/UserFiles/file/artistes-et-programmation.pdf

Ingrédients

  • Jacques Frantz : Picasso Dit
  • Jacques Weber :  Picasso Pense
  • Arnaud Charrin : La Troisième voix
  • Romain Coltier  : Guitare, cajòn
  • Marcello Giuliani : Guitare

Remerciements

  • Tommy @ Lemons Production

Appellations d'Origine Contrôlée

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